Bonjour à tou·te·s,
Aujourd’hui, c’est avec les doigts plein de gâteau que je rédige cet édito. Je fête mes 36 ans 🥳
Sans transition, la semaine passée, j’ai eu l’occasion d’animer une journée de formation de découverte des outils numériques pour enrichir ses pratiques pédagogiques en présence et à distance.
Le but n’était évidemment pas de faire un catalogue de tous les outils à la disposition des formateurs·rices présent·e·s, mais bien de leur proposer une approche pour juger de la pertinence de recourir à un outil numérique, sélectionner le plus adéquat sur la base de différents critères et l’intégrer en prenant en compte leur contexte, leurs compétences et celles de leurs apprenant·e·s.
J’ai notamment adopté une approche “isomorphe” tout au long de la journée : leur faire vivre des méthodes pédagogiques diversifiées ainsi que l’usage d’outils numériques dans une position d’apprenant·e avant de les amener à se projeter dans une posture de formateur·rice.
Dans cette optique, je n’ai utilisé que des outils que je considérais comme faciles d’utilisation et pertinents pour un grand nombre de cas d’usage. Ça m’a notamment poussé à développer un parcours en ligne – proposé en amont de la journée – entièrement sur Notion en y intégrant des vidéos, des formulaires Tally ou des nuages de mots-clés via AnswerGarden.
Pour animer la session en présentiel, j’ai ressorti les deux outils que je mobilise le plus dans le cadre d’ateliers, de conférences ou de formations : Wooclap et Classroomscreen. Ce sont mes indispensables !
Tout ça m’a donné envie, pour cette édition, de vous partager mes usages du premier et de vous recommander le second comme outil de la semaine – à la fin de cette newsletter. Entre, je vous propose évidemment une série de recommandations pour enrichir vos pratiques pédagogiques.
Bonne lecture,
Nicolas.
📌 Avant de commencer, sachez que cette édition risque de se faire couper / tronquer en fonction de votre outil de gestion des e-mails (cela se produit surtout sur Gmail), car elle est dense et contient beaucoup d’images. Si c’est le cas, vous pouvez toujours lire la version en ligne par ici.
⏱️ Temps de lecture : 16 minutes
Wooclap et moi, je dois l’avouer, c’est une longue histoire d’amour depuis la genèse de l’outil.
Je n’ai malheureusement pas de date précise – mon compte “académique” de l’époque a été supprimé –, mais j’ai retrouvé des URL Wooclap dans plusieurs diaporamas de 2015 – année de création de l’outil.
Au-delà de Wooclap, c’est un intérêt pour les dispositifs de vote qui a commencé très tôt. J’ai eu la chance d’être – tout juste – trop jeune pour utiliser des “clickers” qui demandaient une logistique importante. Mes premières activités de vote se sont plutôt déroulées via des applications comme Socrative – l’équivalent américain de Wooclap – et Plickers – un outil de vote utilisant des QR Code imprimés.
Dès l’arrivée de Wooclap, j’ai abandonné le premier qui n’était disponible qu’en anglais – ce qui pouvait perturber les participants. J’ai continué à utiliser Plickers lorsque la connexion Wi-Fi n’était pas disponible – même si Wooclap dispose d’une fonctionnalité de vote par SMS – ou lorsque les participants ne possédaient pas de téléphone – comme des enfants de 8 et 9 ans, par exemple.
Toutefois, Wooclap reste l’outil que j’utilise le plus fréquemment lorsque j’anime des ateliers, des conférences ou des formations.
Dans cette édition, j’ai souhaité vous faire (re)découvrir l’outil, vous partager les raisons qui m’amènent à l’utiliser si souvent, vous présenter certains de mes usages et vous décrire la manière dont je prépare mes sessions. J’en ai aussi profité pour interroger un autre utilisateur intensif de Wooclap : Philippe Emplit, enseignant-chercheur à l’Université libre de Bruxelles.
Je précise tout de même que cet article n’est pas une publicité cachée pour Wooclap. D’ailleurs, je ne vous partagerai que certains de mes usages sans faire une description exhaustive des fonctionnalités et possibilités offertes par l’outil. Toutefois, je n’avais pas envie de parler de Wooclap à 2 600 lecteurs sans obtenir une contrepartie pour vous, j’ai donc négocié une réduction de 15% pour tout achat d’une licence Basic ou Pro.
Pour en bénéficier, ça se passe via le bouton ci-dessous et vous pouvez utiliser le code NICOLASROLAND15 au moment de votre paiement – j’ai essayé d’obtenir “NICOLASROLAND100”, mais ils n’ont pas accepté 🙃
Vous pouvez évidemment commencer à utiliser gratuitement Wooclap pour tester ses fonctionnalités, et ensuite passer, si vous le souhaitez, à un compte payant en utilisant le code.
Si vous êtes enseignants du primaire et du secondaire (ou du collège et du lycée) en France, en Belgique et au Québec, vous bénéficiez d'un accès gratuit et illimité à toutes les fonctionnalités de Wooclap. Et ça, ce n’est pas grâce à moi, c’est juste la politique de Wooclap.
Avant-propos : il ne s’agit pas non plus d’un tutoriel pour apprendre à utiliser Wooclap. Je vous partagerai quelques ressources au fil de l’article, mais une recherche en ligne en fonction de vos besoins devrait apporter les réponses à vos questions – notamment sur la chaîne YouTube de Wooclap.
Woo-quoi ? Qu’est-ce que c’est Wooclap ?
Wooclap, c’est une plateforme de vote et de questions/réponses qui permet aux enseignants et formateurs d’interagir avec leurs apprenants, en temps réel – en présentiel comme en ligne – ainsi qu’en asynchrone – avant ou après une formation.
Concrètement, lors d’une séance, le formateur affiche une question sur son écran et des propositions de réponses selon le type de question utilisé. Le vote est alors ouvert aux participants afin qu'ils répondent depuis leur propre appareil – un ordinateur, un smartphone, une tablette ou même par SMS. Le formateur obtient directement les réponses de tout le monde, peut réagir en fonction et afficher – ou non – la/les bonnes réponses.
Pourquoi j’utilise un système de vote, et surtout Wooclap ?
J’aime utiliser le vote parce que c’est un outil assez polyvalent : questionner des prérequis, reprendre l’attention des participants, appliquer un concept, analyser la compréhension, prendre une décision, préparer un atelier en recueillant les bonnes informations, etc.
Pour moi, c’est l’outil d’interaction numéro 1 avec un groupe – même au-delà de la discussion. Parce que son avantage principal, c’est sa “scalabilité” ou sa capacité à être indépendant du nombre de participants. Que vous ayez 5, 50 ou 500 répondants, les réponses s’affichent en pourcentage ou par ordre d’importance. Vous pouvez donc créer des interactions avec une salle sans nécessairement discuter avec chaque personne.
Et son deuxième avantage principal – oui, ils sont à ex aequo –, c’est l’anonymat du vote. Cet anonymat, c’est ce qui permet aux outils de vote d’améliorer la qualité des apprentissages – oui oui ! Comment ? En renforçant l’engagement affectif et l’engagement comportemental des participants, ce qui stimule leur engagement cognitif. Concrètement, le vote traditionnel se révèle finalement peut efficace : interroger un seul apprenant qui lève la main n’a pas, ou très peu d’impact sur les autres apprenants, et interroger à main levée amène les participants à se conformer à la tendance générale plutôt qu’à réfléchir à leur réponse. Le vote anonyme, lui, pousse les participants à oser donner une réponse (engagement comportemental) sans crainte d’être moqué en cas d’erreur (engagement affectif), ce qui les pousse à réellement réfléchir à leur réponse (engagement cognitif). Avec cela, on en revient aux bases la pédagogie où l’erreur est un outil pour enseigner. Le formateur peut alors déconstruire chaque erreur pour permettre au groupe d’apprendre.
L’anonymat, c’est aussi l’une des raisons qui me fait parfois préférer Wooclap aux gommettes – dont je vous parlais dans cette édition – et aux post-it lors de mes ateliers collaboratifs de conception d’expériences d’apprentissage. Le système de vote permet aux participants d’avoir la liberté de partager leurs idées ou d’effectuer un choix sans le jugement des autres, et surtout en évitant un biais de conformité.
Vous allez me dire qu’il existe d’autres outils avec des fonctionnalités similaires, et peut-être même plus riches que celles de Wooclap. Mais, depuis 2015, je n’ai plus nécessairement regardé la concurrence, car l’outil répond à mes besoins dans une approche de minimalisme pédagonumérique :
C’est un outil avec une courbe d’apprentissage très faible pour les participants – il est facile de l’utiliser même avec un public qui ne le connaît pas.
C’est un outil très simple au premier abord – vous pouvez créer votre premier questionnaire en moins de quelques minutes –, qui dévoile son potentiel, sa flexibilité et ses fonctionnalités au fur et à mesure de votre utilisation.
C’est un outil polyvalent : avec ses 21 types de questions, son système de présentation interactive, la possibilité de l’utiliser en synchrone comme en asynchrone, son système de gamification, il est possible de réaliser énormément d’activités sur un même outil.
Il y a une communauté tout autour qui partage des ressources, des tutoriels et des modèles.
Il répond parfaitement à mon principe “d’utiliser le numérique pour améliorer sa vie pédagogique non numérique” : Wooclap est un outil qui enrichit le présentiel, sans viser à le remplacer.
C’est un outil qui évolue sans cesse en proposant de nouvelles fonctionnalités : avez-vous vu l’IA dans Wooclap ?
C’est un outil belge – oui, ça compte tout de même ! ❤️🇧🇪
4 usages de Wooclap
Soutenir l’engagement lors d’un jeu de rôle
J’avais envie de commencer ces usages par un de mes détournements de l’outil : utiliser Wooclap pour créer de l’engagement avec toute une salle lors d’un jeu de rôle.
J’utilise la technique du jeu de rôle, que ce soit dans le cadre de micro-enseignement/formation (jouer une activité de formation en présentiel ou en ligne), d’ateliers de formation à la facilitation (simuler l’animation d’un atelier) ou même pour de simples applications de certaines pratiques partagées en formation.
Toutefois, le jeu de rôle traditionnel a deux désavantages importants : il est stressant pour ceux qui le jouent, et très passif pour ceux qui y assistent.
Pour éviter cela, j’utilise une technique de jeu de rôle inversé et interactif :
Une ou plusieurs personnes commence(nt) le jeu de rôle.
Dès qu’elles doivent prendre une décision importante, j’arrête le jeu de rôle pour amener le reste de la salle à prendre une décision : soit par réponse ouverte, soit en proposant des scénarios possibles avec un sondage.
Les participants votent et les personnes qui jouent le jeu de rôle se conforment à la décision qui a remporté le plus de succès.
En fonction des décisions / questions / résultats, nous discutons parfois des réponses données ou nous faisons un débriefing à la fin du jeu de rôle.
Co-créer lors d’ateliers de conception d’expériences d’apprentissage
Dans l’édition 46, je vous partageais une série de canevas que j’utilise lors d’ateliers collaboratifs de conception d’expériences d’apprentissage. J’aime mener ces sessions de manière déconnectée avec des documents papier, des post-it et des gommettes.
Toutefois, il m’arrive très souvent d’utiliser plusieurs fonctionnalités de Wooclap durant ces ateliers :
La matrice pour compléter un canevas individuellement ou en groupe.
Le sondage pour amener les participants à prendre une décision entre plusieurs propositions.
Le brainstorming pour permettre aux participants d’échanger leurs idées. C’est notamment grâce à cet outil que je mène mes “rétrospectives” en fin d’atelier en leur demandant : Qu’avez-vous aimé ? Qu’avez-vous moins aimé ? Qu’avez-vous appris ? Qu’est-ce qu’il vous a manqué ?
La priorisation lorsque nous devons choisir entre plusieurs solutions, voire plusieurs fonctionnalités à intégrer dans un prototype.
Le minuteur lorsque je n’utilise pas celui de Classroomscreen pour gérer le temps des activités en sous-groupes.
Je privilégie le recours à Wooclap lorsque l’anonymat est important – comme je l’expliquais plus haut –, lorsque le groupe est important ou lorsque je souhaite avoir une trace des réflexions / votes – sans passer mon temps à tout photographier.
C’est aussi l’un des avantages de l’outil pour des situations comme celles-ci ou des situations d’enseignement-apprentissage : visualiser les résultats de l’audience, exporter les résultats pour les conserver et potentiellement envoyer un rapport individuel aux participants – j’y reviens dans l’usage suivant.
Interagir avec ses participants
C’est probablement l’un des usages les plus communs de Wooclap : interagir avec vos participants durant une séance de cours, une formation ou une conférence.
Cette interaction peut avoir lieu à différents moments avec Wooclap :
Avant la séance, je crée un micro-parcours asynchrone en ligne avec une série de questions et éventuellement des ressources. Cela me permet d’obtenir des informations que j’exploiterai lors de la séance.
Au début de la séance, je cherche à tester les prérequis des participants, à éveiller leur curiosité sur les thématiques qui vont être abordées ou à connaître leur profil.
Durant la séance, je recours à Wooclap pour changer de modalité pédagogique, pour leur proposer d’appliquer une procédure ou des apprentissages, pour faire un jeu de rôle ou tester un point particulier. J’aime leur laisser la possibilité d’utiliser le “mur de messages” qui leur offre la possibilité d’échanger et de discuter directement sur la plateforme en posant leurs questions ou en réagissant à mes propos.
À la fin de la séance, je leur pose des questions pour évaluer leur compréhension, tester certains acquis ou même pour faire une évaluation à chaud de la session.
Après la séance, j’envoie un formulaire pour évaluer à froid la session, ou les questionner sur leur application / transfert des compétences acquises.
Comme je l’écrivais au point précédent, Wooclap permet d’analyser les résultats obtenus par vos participants. Cela offre la possibilité d’avoir un regard a posteriori sur les incompréhensions, de comparer différentes sessions ou cohortes si vous posez les mêmes questions et de mesurer les évolutions.
Si vos participants s’identifient, vous pouvez aussi obtenir un rapport personnalisé pour chacun d’entre eux. Celui-ci leur permet de mesurer leur performance et progression après une ou plusieurs formations. Ils peuvent voir les questions posées, leurs réponses ainsi que les réponses correctes.
Faire du “Penser, comparer et partager”
Parmi toutes les techniques d’apprentissage actif en grand groupe, le “Penser, comparer et partager” est probablement celle que j’utilise le plus en la combinant souvent à l’approche d’enseignement entre pairs d’Eric Mazur.
Concrètement, cela se déroule en trois temps :
1️⃣ J’amène les participants à résoudre un problème ou à répondre à une question de manière individuelle. Ils votent ensuite pour la réponse.
2️⃣ À ce moment-là, il y a trois scénarios possibles :
Moins de 30% de bonnes réponses : soit la question est trop difficile, soit la compréhension des participants est mauvaise. Il est alors important de revenir sur la matière.
Le taux de bonnes réponses se situe entre 30 et 70% : les participants doivent discuter de leur choix avec un voisin, ou en sous-groupes. Après un temps défini à l’avance, ils doivent voter à nouveau. Selon les travaux d’Eric Mazur, on observe souvent que le pourcentage de bonnes réponses augmente.
Si le taux de bonnes réponses dépasse les 70% : le résultat est satisfaisant.
3️⃣ Dans tous les cas, j’aime proposer à un ou plusieurs groupe(s) de partager leur raisonnement, d’expliciter pourquoi la “bonne réponse” est correcte et pourquoi ils écartent les mauvaises réponses.
Dans ce cadre, Wooclap aide à visualiser directement les pourcentages de bonnes réponses aux différents temps en montrant ou non la / les réponse(s) correcte(s). Les participants apprécient de voir où ils se situent par rapport aux autres, et comme déjà mentionné, l’anonymat permet de réellement s’engager dans la tâche sans craindre de donner une mauvaise réponse.
Comment je prépare une activité sur Wooclap ?
Un conseil : ne commencez jamais dans l’outil. Même si l’interface est intuitive, c’est assez difficile de rédiger directement vos questions à l’intérieur en pensant aux différents éléments nécessaires pour celles-ci, et d’avoir une vue d’ensemble sur votre questionnaire.
Pour moi, tout commence souvent dans un carnet. J’y note les idées de différentes activités, thèmes ou questions.
Ensuite, j’ai un template Notion grâce auquel j’écris chaque question sans oublier les éléments essentiels :
Le type de question.
Le ou les médias associés à la question (s’il y a une image à annoter, une vidéo qui contextualise, etc.).
L’énoncé de la question.
Les différentes propositions de réponse (lorsque c’est pertinent).
La ou les bonne(s) réponse(s).
Le feedback si la bonne réponse est sélectionnée.
Le feedback si une mauvaise réponse est sélectionnée.
Le temps éventuel pour répondre à la question.
J’ai aussi une check-list qui me permet de vérifier la qualité de chaque question, notamment en termes de clarté de l’énoncé, de cohérence et de formulation des propositions, de complexité des items, de style rédactionnel global, etc.
L’efficacité de votre usage de Wooclap et l’engagement des étudiants dans ces activités dépendent en grande partie de la qualité des questions posées et de leur pertinence par rapport à votre formation ainsi que ses objectifs. Il est donc important d’y consacrer du temps.
Mais si ce temps vous manque, Wooclap vient de sortir une fonctionnalité de création de questions sur la base de ressources que vous lui fournissez (thème, document, texte, lien ou fichier audio/vidéo). Évidemment, c’est à base d’intelligence artificielle, et vous pouvez choisir le type de question à générer ainsi que le public ciblé. Pour l’instant, c’est en “beta” et vous pouvez rejoindre la liste d’attente.
Par la suite, je crée mon activité dans Wooclap. Il y a une fonctionnalité d’import des questions, mais je ne l’ai jamais utilisée – parce que je préfère utiliser mon canevas Notion qu’un document Excel.
Dans la préparation, j’aime beaucoup personnaliser le thème ainsi que le code de l'événement en fonction de ma formation ou de l’événement que j’anime. C’est simple, mais je remarque que ça a toujours un effet positif sur les participants.
Lorsque je lance une session, je propose toujours une activité dite “brise-glace” qui permet aux participants de prendre en main l’outil avant de l’utiliser de manière plus intensive. Wooclap est simple, mais c’est important de les amener à se connecter au Wi-Fi, d’arriver sur la plateforme et de répondre à une première question. Cela peut simplement être de demander aux participants leur humeur du jour – avec une image cliquable – ou de me poser “la question à laquelle ils souhaiteraient avoir une réponse avant la fin de la session”. Une question “simple” pour les lancer dans l’usage de l’outil.
Les usages d’un enseignant du supérieur : Philippe Emplit
J’avais envie de compléter cet article par les pratiques d’un acteur de terrain.
Je suis donc retourné discuter avec Philippe Emplit [lire notre première conversation de février 2022], enseignant-chercheur à l’Université libre de Bruxelles, qui utilise Wooclap dans le cadre de son cours de physique appliquée.
Peux-tu rappeler le contexte de ce cours de physique appliquée ?
C’est un cours dispensé à des cohortes de 250 à 300 étudiants de 1er cycle en sciences économiques et en ingénieur de gestion. Il combine des séances de cours magistral et d’exercices dirigés en amphithéâtre, avec préparation et lectures préalables mises en ligne.
Quels sont tes principaux usages pédagogiques de Wooclap ?
J’utilise différentes activités proposées par Wooclap. Je crée un événement distinct par séance de cours ou d’exercices que les étudiants peuvent rejoindre anonymement.
Lors des jours qui précèdent le cours, j’ouvre dans l’événement Wooclap de la séance à venir une activité “Brainstorming” au travers de laquelle j’offre la possibilité aux étudiants de me poser des questions sur la préparation de la séance ou de “liker” une question qui m’aurait déjà été adressée par un de leurs condisciples. Une douzaine d’heures avant la séance, je clôture ce “Brainstorming” et je prépare les réponses que j’apporte, lors de la séance, aux questions les plus populaires.
Pendant la séance même, j’active le “Mur de messages” de l’événement Wooclap de la séance. Grâce à celui-ci, les étudiants peuvent m’adresser anonymement leurs questions sur le contenu du jour, ou à nouveau liker une question déjà posée. Je consulte et je partage, sans modération, avec l’auditoire le contenu du mur toutes les 20 minutes, et je réponds aux questions ou j’anime un débat autour des questions posées.
Par ailleurs, j’ai systématiquement recours pendant une séance de 2 x 50 minutes à différentes activités Wooclap : QCM, Sondage, Trouvez sur l’image, Échelle, Question ouverte, Association, etc. J’en prépare entre 5 et 10 par séance. Elles ont trait aux rappels des “épisodes précédents”, à la préparation de la séance, au contenu de la séance du jour, mais également au moment de clôture de la séance dans une perspective “Qu’avez-vous appris d’important ce jour ?”.
Quelles sont les plus-values que tu observes dans ton utilisation de l’outil ?
Les activités Wooclap captent l’attention des étudiants présents et les rendent actifs dans leurs apprentissages. Elles leur permettent également de faire le point sur leur degré d’assimilation des notions et raisonnements évoqués et mobilisés dans la séance du jour. Les différents formats d’activité offrent la possibilité de sonder des dimensions différentes des apprentissages – comme la mémorisation, la compréhension, l’application, etc. – et évitent une forme de routine qui pourrait générer de la lassitude.
Wooclap me permet aussi d’avoir un feedback instantané sur l’engagement de mes “utilisateurs”, ce qui me donne la possibilité de revenir en séance sur une notion ou de débattre de l’importance d’une autre. On considère parfois que plus la boucle de feedback est rapide, plus elle est efficace.
Pour les étudiants comme pour moi, c’est un moment privilégié de pause et de dialogue dans une séance d’enseignement qui, en raison de la structure de l’amphithéâtre et de la nature d’un enseignement dispensé durant 2 heures par un titulaire face à un “grand groupe”, conserve un caractère “solennel”.
J’ai le sentiment que la liberté offerte par l’anonymat pour m’adresser une question n’est possible que via un outil tel que le “Mur de messages”. De même, Wooclap offre une variété très large d’activités dans lesquelles je trouve de quoi obtenir un feedback rapide et très flexible.
Quel est ton processus de création d'activité sur Wooclap ?
Étant un utilisateur de Wooclap depuis plusieurs années, je commence par dupliquer et réinitialiser les événements de l’année précédente, et j’opère une mise à jour ou une modification des activités selon le contexte de l’année : constitution de la cohorte, configuration de l’amphithéâtre, actualités, etc.
Je jette néanmoins régulièrement un œil attentif aux nouveautés annoncées par Wooclap de sorte à sélectionner les activités qui me semblent les plus appropriées pour atteindre mes objectifs de feedback dans le temps imparti.
Comme déjà évoqué, les différents formats d’activités proposées par Wooclap permettent de sonder des dimensions différentes des apprentissages des étudiants, mais également leur usage de compétences variées comme, à titre d’exemples, la lecture de graphique et la maîtrise d’ordres de grandeur.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui souhaite commencer à utiliser Wooclap ?
Je crois beaucoup au mentorat. Que ce soit en termes de recherche ou d’enseignement dans le supérieur.
Je conseillerais donc humblement à une personne qui souhaite commencer à utiliser Wooclap de prendre contact avec le Centre de soutien à l’enseignement et aux apprentissages de son institution pour obtenir les conseils d’un conseiller pédagogique.
Je recommanderais aussi d’en discuter avec un collègue plus expérimenté avec l’outil, en mode “ami critique”. Les deux permettront d’identifier en pleine connaissance du contexte particulier du cours et de ses objectifs, les outils les plus appropriés. Ce mentor devrait idéalement être enseignant dans la même entité (faculté, école, institut, département, etc.), voire dans une discipline très proche et idéalement dans le programme de formation au sein duquel se situe l’enseignement dans lequel Wooclap sera introduit.
Pour terminer, je dirais de sonder régulièrement les étudiants pour identifier leur sentiment quant aux conditions d’utilisation de l’outil (qualité du wifi, disponibilité du réseau, lisibilité des énoncés sur smartphone ou laptop, etc.) et leur ressenti par rapport à l’intégration de l’outil dans le cours. Rester à l’écoute des étudiants et établir avec eux un dialogue constructif est essentiel à mes yeux.
📘Livre · Apprendre à apprendre [FR]
J’ai lu ce livre en deux jours ce week-end… Et si la programmation n’était pas bouclée, je l’aurais ajouté à la liste des ouvrages du Learning Design Club. Comme son sous-titre l’indique – “Un peu de psychologie cognitive pour les pros qui veulent optimiser leur potentiel” –, il s’agit avant tout d’un livre pour développer “la” compétence essentielle du XXIe siècle : la learnability, ou capacité d’apprendre à apprendre. Pour ce faire, le livre explore plusieurs facettes essentielles de l’apprentissage : la motivation, l’organisation, l’attention, les stratégies d’apprentissage et la métacognition. Si vous souhaitez être un·e meilleur· apprenant·e, ce livre est pour vous. Mais c’est aussi, à mon sens, “le livre à lire” pour concevoir de meilleures formations : comprendre les mécanismes d’apprentissage de vos participant·e·s vous permettra de développer des dispositifs qui les prennent en compte et les soutiennent. Et puis, c’est un livre bien écrit : scientifique, sans l’être trop ; pragmatique, sans tomber dans des recettes. Lisez-le !
📄 Article · Les 6 propositions d’Usbek & Rica pour l’école du futur [FR]
Face aux multiples défis éducatifs contemporains et en ce contexte de rentrée 2023, le magazine Usbek & Rica dévoile ses idées innovantes pour une école du futur : dispenser des cours obligatoires sur les changements climatiques, repenser l'affectation des professeurs pour combattre le bore-out et offrir un cadre stimulant, instaurer des toilettes mixtes pour enseigner l'égalité dès le plus jeune âge, proposer un tour de France pour les collégiens afin d'élargir leurs horizons culturels, enseigner les enjeux futurs et bâtir une école véritablement inclusive pour les élèves en situation de handicap. Ces propositions invitent à une réflexion profonde sur l'école que nous souhaitons pour les futures générations. Je vous laisse plonger dans cette vision avant-gardiste de l'éducation !
🐦 Tweet · Le b.a.-ba de ChatGPT pour les formateurs·rices en une image [ENG]
Il ne se passe pas une journée sans que je sauvegarde des ressources concernant l’usage de ChatGPT pour les enseignant·e·s et les formateurs·rices. Cette fois, c’est un tweet de Fabien Maurin, qui était passé dans l’édition 40, qui m’a marqué : en une image, il partage tout ce que vous devriez savoir pour utiliser ChatGPT dans un contexte pédagogique : cas d'utilisation, approche pour créer de meilleurs prompts, exemples concrets de prompts ou bonnes pratiques à suivre. C’est le résumé à garder sous le coude !
📄 Article · Comment mieux brainstormer ? [ENG]
Le brainstorming, c’est la technique n°1 pour générer de nouvelles idées en groupe. Pourtant, dans de nombreux cas, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes, et ces séances collectives produisent moins d'idées, ou des idées moins qualitatives, que le brainstorming individuel. Cet article de Jess Eddy explore les raisons de ce paradoxe et offre des pistes pratiques pour organiser de meilleures séances de brainstorming. Un guide précieux pour améliorer la génération d’idées en groupe.
Comme je vous l’écrivais dans l’édito, Classroomscreen est l’outil que j’utilise le plus lors de mes ateliers et formations. Il détrône même Wooclap, car c’est le fond d’écran de départ de chacune de mes sessions.
Il s’agit d’un site Internet qui vous propose un fond d’écran interactif doté de 21 outils de gestion de groupe et d’animation. Je vous partage ceux que j’utilise le plus (et des exemples d’usage) :
L’horloge – pour toujours avoir un œil sur le temps.
Le minuteur – pour gérer le temps des tâches individuelles comme celles de groupe.
Le choix d’un nom au hasard – j’entre la liste des participant·e·s ou des groupes, et ça me permet d’en tirer un au hasard pour leur proposer de commencer une présentation.
La création de groupes – pour concevoir des groupes au hasard, ou simplement les afficher durant tout une session.
L’écriture et l’affichage de texte – qui permet de diffuser des consignes.
L’affichage d’image – qui permet de diffuser le canevas que nous utilisons lors d’un exercice.
L’affichage d’un QR – pour amener les participant·e·s à se rendre rapidement sur un site Internet.
Ce que j’aime le plus avec Classroomscreen, c’est que, comme Wooclap, l’outil évolue en fonction de vos besoins et de vos usages : si c’est votre première fois, vous n’avez pas besoin de compte pour afficher votre fond d’écran qui est “prêt à l’emploi”. Chaque outil, présenté sous la forme de pictogrammes en bas de l’écran, est facilement utilisable. Peu à peu, vous allez pouvoir combiner les outils, et mieux comprendre leurs spécificités.
Et si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez souscrire à la formule payante (30 euros par année). Celle-ci vous permet notamment de préparer et de sauvegarder vos fonds d’écran (avec les outils / consignes / ressources associées) ainsi que de les organiser en espaces. Très pratique pour animer des formations ou des ateliers !
Classroomscreen continue aussi d’évoluer en améliorant son ergonomie ou en proposant de nouveaux widgets, dont un minuteur visuel qui ressemble à un Time Timer.
La Digitale propose un équivalent libre et gratuit : Digiscreen. Je vous invite à y jeter un œil aussi.
Très intéressant ce retour d'expérience, merci Nicolas !
Chez C3pH (www.c3ph.com), on utilise également régulièrement Wooclap, c'est un super outil ! On l'utilise pour nos formations en présentiel ou en ligne avec nos clients au Québec. D'ailleurs si tu veux boire un café ☕️ à l'occasion n'hésite pas 😁. Cela nous fera plaisir de partager nos points de vue sur les outils de formation professionnelle !