Co-construire sa formation avec ses apprenant·e·s
learnability #13 · Conversation avec Philippe Emplit
Bonjour à tou·te·s,
J’espère que ces deux dernières semaines se sont bien passées pour vous.
De mon côté, elles ont été plutôt mouvementées, notamment chez Caféine.Studio qui s’agrandit peu à peu. Accueillir des partenaires nécessite de repenser la structuration de A à Z. C’est loin d’être fini, mais c’est intéressant de mener ce travail en m’appuyant sur les huit années passées à diriger l’équipe ULB Podcast.
En parlant d’ULB Podcast, je reçois cette semaine l’un de mes mentors et, surtout, celui qui a supervisé les projets d’innovation pédagogique et de recherche-action de cette équipe : Philippe Emplit. Ancien Vice-recteur à l’enseignement et aux apprentissages de l’Université libre de Bruxelles, il est aujourd’hui professeur à l’École Polytechnique de Bruxelles et à la Solvay Brussels School of Economics & Management.
Notre conversation n’aborde pas du tout notre passé commun, mais bien ses pratiques pédagogiques actuelles. Elle porte sur son processus d’amélioration d’un enseignement de physique appliquée qu’il dispense à des étudiants de 1er cycle en sciences économiques et en ingénieur de gestion. La particularité ? Il co-développe ce cours avec d’ancien·ne·s étudiant·e·s et intègre continuellement des retours utilisateurs durant l’année. C’est passionnant, et j’imagine que vous découvrirez une série d’ingrédients concrets pour adopter une démarche de conception pédagogique centrée sur vos apprenant·e·s.
Bonne lecture,
Nicolas.
Temps de lecture : 12 minutes
Salut Philippe. Merci d’avoir accepté cette conversation. Je suis ravi de discuter avec toi de ce projet “d’étudiants co-développeurs”. Concrètement, d’anciens étudiants participent à la conception de ton cours et à son amélioration. Comment t’es-tu lancé là-dedans ?
C’est la conjonction de plusieurs choses. La première, c’est d’avoir constaté, il y a quatre ans, une baisse de participation aux séances de cours magistral ainsi qu’une moyenne de résultats aux examens plus basse que d’habitude. Ça a été le début de cette réflexion pédagogique.
Ensuite, pour chercher des réponses, j’ai suivi le certificat “Enseigner dans le supérieur avec le numérique”. J’y ai découvert une série de pistes pour améliorer la qualité des apprentissages dans mon cours et le dynamiser qu’il soit à distance, hybride ou en présence. J’ai aussi été sensibilisé, par toi notamment, à une conception pédagogique centrée sur les apprenants qui accorde une grande importance à la question : “qui sont vraiment mes étudiants ?”
Enfin, ma principale source d’inspiration pour l’intégration d’étudiants co-développeurs dans l’équipe pédagogique a été l’Université d’Exeter au Royaume-Uni. À l’issue de la première année de pandémie, durant l’été qui a précédé la rentrée 2020-2021, l’institution a décidé de soutenir les équipes pédagogiques en engageant massivement des étudiants. Certains effectuaient des tâches techniques, pour aider la mise en ligne des contenus pédagogiques ou le support à l’usage de la plateforme d’apprentissage. D’autres ont eu un rôle de co-développeurs. Ils aidaient les enseignants à prendre du recul par rapport à leurs cours et à mettre en œuvre des innovations pédagogiques.
J'ai en quelque sorte fait un copier-coller de leur démarche, à l’échelle de mon cours, en me disant que j'allais favoriser le co-développement de contenus pédagogiques au support purement technique.
J’imagine que durant ta carrière, à travers des colloques et des lectures, tu as dû découvrir une série d’innovations pédagogiques plus intéressantes les unes que les autres. Pourquoi celle-ci a eu un impact particulier sur toi ?
C'est peut-être la sagesse due à l'âge (rires). Plus sérieusement, cette idée de mettre l’étudiant au centre de l’attention et de l’équipe pédagogique, de travailler systématiquement dans une optique d’expérience utilisateur ou encore d’être à l’écoute, au sens littéral du terme, des apprenants… C’est tout de même venu avec l’âge (rires), ou le recul d’une longue expérience d’enseignement.
Au départ, je croyais savoir comment mes étudiants allaient réagir et ce que je devais mettre en place pour les soutenir. Mais au fil du temps, je me suis rendu compte que je connaissais sans doute très mal mes propres apprenants, et que leur réalité n’était pas toujours celle que j’imaginais.
L’exemple venu de l’Université d’Exeter a donné une dimension concrète à cette conception centrée sur les étudiants. Sa mise en œuvre, dans le contexte qui était le mien, m’a semblé tout à fait accessible. C’est ce qui, conjointement aux acquis du certificat, a créé le déclic.
Si je joue l’avocat du diable, j’aurais envie de te dire : “Mais qui sont les étudiants pour juger de la pertinence de certains contenus ? Comment peuvent-ils te donner des conseils ou même créer des ressources pédagogiques ?” J’en profite pour glisser une citation d’Henry Ford pour appuyer mon idée (rires) : “Si j'avais demandé aux gens ce qu'ils voulaient, ils m'auraient répondu des chevaux plus rapides.” Est-ce que s’appuyer sur la perspective étudiante n’entraîne pas un manque de recul pédagogique ?
Avant tout, il est important de préciser que les étudiants co-développeurs sont recrutés à l’issue d’un processus de sélection. Ils ont suivi le cours une ou deux années avant, et ont validé les crédits. Certains d’entre eux l’ont fait brillamment, d’autres ont eu plus de difficultés. Dans tous les cas, ce sont des étudiants qui connaissent le cours, ses objectifs et son dispositif.
Ensuite, je suis assez d’accord avec Henry Ford. L’idée n’est pas de demander aux étudiants comment améliorer notre dispositif, mais bien de les amener à identifier les éléments qui pourront améliorer leur expérience du cours et celles de leurs condisciples. Nous leur proposons, sur cette base, les pistes de solutions que nous pensons pertinentes. Et c’est une fois que nous avons sélectionné ensemble les outils ou méthodes les plus adéquates que les étudiants co-développeurs contribuent au sein de l'équipe à leur conception.
C’est aussi pour cela que les étudiants ne sont pas seuls maîtres à bord. Ils font partie d’une équipe avec un enseignant titulaire, des assistants [NDLR : ou enseignants non titulaires] et des étudiants-assistants qui animent des séances de tutorat pour les étudiants en difficulté. Tout ce petit monde crée une équipe et chacun y apporte ses compétences.
Ce ne sont pas ces étudiants co-développeurs qui, par exemple, ont élaboré l’évaluation certificative. Elle est restée l'apanage de l'équipe titulaire. Par contre, ils ont suggéré puis créé des modules d'aide à la réussite ou amélioré certaines ressources.
Tu m’as convaincu ! (Rires) Reprenons le fil de l’histoire… Tu as eu l’exemple de l’Université d’Exeter, tu copies l’idée (rires). Ensuite, qu’est-ce que tu fais ? Comment as-tu proposé aux étudiants de devenir les co-développeurs du cours ? Comment les as-tu sélectionnés ?
Avant d’en parler aux étudiants, j’ai présenté le projet aux autorités de la faculté Solvay dont mon cours dépend. J’ai reçu un réel soutien, à la fois politique et financier. La faculté paie effectivement le salaire des étudiants. Ça a été le boost nécessaire pour me lancer.
Concernant la sélection, c’est un processus qui n’est pas tout à fait nouveau. Chaque année, je recrute plus ou moins six étudiants-assistants, ou “tuteurs”. J’ai donc l’habitude de scanner les résultats aux examens ainsi que la participation durant le quadrimestre pour ensuite contacter une série d’étudiants.
Cette année-là, j’ai juste rajouté une couche. J'ai rencontré les futurs étudiants tuteurs. Certains correspondaient à mes critères pour être étudiants co-développeurs. Je leur ai parlé du projet. Certains ont décliné, d’autres ont accepté. Au total, ils étaient quatre l’année passée et trois cette année à entrer dans l’équipe de physique.
Comment les as-tu accompagnés dans ce nouveau rôle ?
On commence chaque année par une séance de kick off afin de présenter l’équipe et le dispositif pédagogique. C’est important, car les étudiants n’ont qu’une vision partielle du cours et de son fonctionnement. Ils ne voient pas ce qui est caché derrière le décor. Donc on leur présente absolument tout.
Ensuite, on fonctionne par une approche de groupes de travail qui avancent en autonomie avec une coordination hebdomadaire. On définit une série de tâches, distribuées entre les membres de l’équipe. Il n’y a pas de hiérarchie définie. Un étudiant peut travailler avec un assistant ou avec moi, deux étudiants peuvent travailler ensemble, etc.
Lors de ces sessions de coordination, on prend toujours une demi-heure pour initier les étudiants à des concepts de pédagogie universitaire et d’ingénierie pédagogique : référentiel de compétences, taxonomie de Bloom, les différents médias pédagogiques, la technique du persona, l’approche par prototypage itératif, etc.
Chacun des étudiants co-développeurs arrive à trouver sa place ? Ça doit être difficile de travailler pour son professeur, et de se retrouver dans une position où ils sont amenés à co-construire le cours…
L’activité kick off joue un réel rôle de brise-glace. Le tutoiement généralisé au sein de l’équipe atténue aussi assez vite la barrière enseignant-apprenant, même chez les plus timides (rires).
Jusqu’ici, le rôle des étudiants s’est toujours auto-révélé, en fonction de leurs compétences et de leurs envies. Lors de la première année, par exemple, deux étudiants se sont vraiment attaqués à des problèmes de fond et de compréhension. Une autre s’est penchée sur les remédiations. Un dernier était plutôt le couteau suisse de l’équipe. Cette année, deux étudiants ont travaillé plus spécifiquement sur un nouveau polycopié avec les assistants. Un autre a notamment développé des tests diagnostiques.
À côté de cette approche de co-développement, tu intègres également une démarche d’évaluation continue avant et pendant ton cours. Comment celle-ci se déroule-t-elle concrètement ?
Le cours est donné au deuxième quadrimestre, de février à mai. Ça nous laisse la possibilité, entre septembre et janvier, de créer des prototypes qui sont testés sur d’autres étudiants. Durant chaque période, nous avons des processus d’évaluation par focus group avec des optiques différentes.
De septembre à janvier, on crée de nouvelles ressources ou de nouvelles fonctionnalités avec l’équipe. Cette année, on a notamment développé un calendrier interactif pour aider les étudiants à mieux percevoir l’ensemble des activités du cours et soutenir leur organisation. On y détaille les différentes échéances, les activités obligatoires, les sessions facultatives, les séances en présence ou à distance, etc. Cette fonctionnalité a été soumise en novembre à un premier focus group. Ce groupe est composé d’inscrits l’année précédente à mon cours. Certains en ont validé les crédits, d’autres pas. Ça nous a permis d’avoir des retours et de l’améliorer, avant de pouvoir la mettre en production en février. Ce premier focus group teste donc en avant-première les innovations qui seront ajoutées dans le cours.
De février à mai, nous constituons un second focus group de huit étudiants en train de suivre le cours. Ils sont sélectionnés en fonction de certains critères afin de correspondre aux personas [NDLR : profils typiques d’étudiant·e·s] que nous avons définis. Certains, par exemple, ne sont pas du tout assidus au cours. Certains repassent le cours et d’autres le découvrent pour la première fois. Il y a six réunions durant le quadrimestre, chacune avec une thématique. La première réunion a lieu en ma présence, les autres sans moi. L'idée, c'est de ne pas brider leur liberté de parole. La dernière réunion est programmée après la délibération de fin de quadrimestre. Chaque focus group est animé par une assistante et un étudiant co-développeur. Cette évaluation de février à mai nous permet d’avoir des retours pendant que le cours est en train d’être donné.
Comment utilises-tu ces résultats ? Fais-tu des modifications pendant que le cours est en train d’être donnés, ou attends-tu plutôt l’année suivante ?
Les deux. Un certain nombre de recommandations sont mises en place immédiatement. Par exemple, nous avons perçu la nécessité d’organiser une permanence pour les questions des étudiants à la veille de l’examen. On a décidé de la proposer directement. À côté de cela, tous les retours de ces focus group sont consignés dans un rapport final qui va orienter les objectifs de l’année suivante.
Évaluer le cours à travers un focus group de huit étudiants, même s’ils sont représentatifs des personas, empêche tout de même de faire des généralisations…
Ce n’est pas notre seule manière d’évaluer le cours pour l’améliorer (rires).
À la fin de chaque mois, on diffuse un sondage anonyme d’une dizaine de questions à toute la cohorte. Il aborde la participation aux séances, l’usage des supports et ressources ainsi que les pratiques d’apprentissage. On analyse ces résultats et les focus groups nous aident à les interpréter, ou à investiguer certaines thématiques.
À la fin du cours, il y a également une évaluation des enseignements par les étudiants qui est le feedback ultime.
Il y a donc une réelle triangulation méthodologique [NDLR : combinaison de différentes méthodes visant à donner une plus grande validité, cohérence, profondeur aux résultats] pour soutenir l’amélioration du cours ?
Il y a effectivement trois temporalités complémentaires.
Une évaluation très rapide, séance par séance. Elle se fait à travers les exercices proposés en ligne en amont des séances. Ils me permettent d’observer leurs difficultés et d’y revenir en présentiel. Les exercices interactifs en classe, à travers Wooclap, me permettent aussi d’avoir des retours.
Il y a ensuite une évaluation mensuelle à travers les sondages, eux-mêmes complétés par les focus group.
Enfin, il y a l’évaluation annuelle à travers l'évaluation des enseignements par l'étudiant et la réflexion méthode de l'équipe.
Ces trois dimensions temporelles nous aident à avoir une meilleure réactivité, tout en prenant le recul nécessaire pour ne pas surréagir.
Est-ce que tu analyses également les traces d’apprentissage sur les plateformes en ligne ? J’imagine que la période d’enseignement à distance d’urgence a offert l’opportunité de récolter des données liées aux activités en ligne ?
Nous avons effectivement collecté un grand nombre de données sur l’engagement comportemental des étudiants : la présence aux séances sur Teams, les activités réalisées sur la plateforme, la participation aux séances de remédiations, etc.
Nous avons également collecté des informations à travers un test d'autoévaluation des prérequis proposé sur la plateforme en ligne avant chaque séance. Nous avons encore d’autres sources de données, comme leur activité sur un mur anonyme de messages où ils pouvaient poser leurs questions durant le cours.
Le traitement de toutes ces données fait l'objet d'un mémoire qui est en cours et devrait être défendu en janvier 2023.
Après une année et demie d’expérience avec les étudiants co-développeurs, quel est pour toi le principal apport de cette démarche ?
Découvrir leur expérience du cours à travers leurs discours.
Même si j’enseigne depuis plus de 30 ans, j’ai l’impression d’avoir découvert la génération actuelle. Je ne dis pas que je ne la connaissais pas du tout. Mais il y a de nombreuses facettes que je ne soupçonnais pas. Les étudiants co-développeurs m’ont apporté cette connaissance.
Grâce à eux, j’ai aussi compris leur vécu du cours dans le contexte plus global de leur année d’étude. Le programme de février à juin est particulièrement chargé pour eux, avec de nombreux travaux. Je n’en étais pas du tout conscient.
Ça m’a permis, par exemple, de comprendre leurs angoisses par rapport à la classe inversée, alors que je pensais naïvement que c’était une bonne idée sur le plan pédagogique. Pour eux, ce n’était tout simplement pas possible de préparer la totalité des séances en présentiel, deux fois par semaine, tout en travaillant sur la matière après chacune de celles-ci.
À l’inverse, vois-tu des désavantages ou des obstacles à la mise en œuvre de cette démarche ?
Le point faible à l’heure actuelle, c’est le coût financier des étudiants co-développeurs qui empêche de passer cette pratique à l’échelle de l’institution ou même d’une faculté.
Mon souhait, ce serait de pouvoir la généraliser et la proposer comme soutien aux équipes pédagogiques. Pour cela, il faudrait que l’activité de ces étudiants soit valorisée autrement que sur le plan financier. Par exemple sous la forme de crédits comptabilisés dans leur parcours académique, notamment à travers les compétences qu’ils développent en réalisant ces activités.
Un autre obstacle, dans cette démarche, n’est-il pas le temps que cela peut demander à l’enseignant ?
Ce travail de réflexion et de développement peut effectivement être extrêmement chronophage. J’ai la chance de pouvoir le faire, car je suis non seulement avancé dans ma carrière et parce que j’ai une équipe d’assistants avec moi. Ce serait probablement plus difficile de m’investir dans un projet pareil en tant que jeune enseignant.
Pour implémenter cette pratique, il faudrait peut-être la coupler à une décharge temporaire des professeurs. Par exemple, permettre à un jeune enseignant de travailler plus particulièrement sur l’un de ses cours pendant un ou deux ans, en le déchargeant d’autres enseignements.
J’aimerais aussi utiliser mon expérience pour aider à généraliser cette pratique d’étudiants co-développeurs dans l’institution. Mon but, ce serait de proposer une sorte de playbook avec une description de la démarche, de ses étapes, du temps nécessaire, de ses coûts financiers, etc. De cette manière, les équipes d’accompagnement pédagogique pourraient le proposer à d’autres enseignants, en les soutenant dans cette démarche.
Si notre discussion a donné envie à l’un des lecteurs de se lancer dans une expérience de co-développement de son cours ou de sa formation avec ses apprenants, quels seraient tes deux principaux conseils ?
Je dois te l’avouer, mon seul regret, c’est de ne pas l’avoir fait dix ans plus tôt. Je n’aurais peut-être pas observé cette décroissance de participation au cours ou aux notes de l'évaluation finale. J'ai le sentiment que les co-développeurs des deux années ont vraiment apporté quelque chose qui, malgré tout l'effort de réflexion que je menais, m'avait échappé.
Bref, le premier conseil, ce serait de ne pas hésiter à le faire. Ça apporte vraiment beaucoup de choses. Intégrer les étudiants dans la conception de son cours permet réellement d’avoir un regard neuf sur celui-ci. Cela ne fonctionnera peut-être pas dans tous les cas, mais c’est important d’essayer.
L’autre conseil concernerait la sélection des étudiants ; c’est un élément critique. Dans notre cas, nous avons discuté de cela en équipe. On a analysé les profils des étudiants pour sélectionner un certain nombre de candidats potentiels. C’est aussi important de ne pas choisir que les meilleurs étudiants, mais aussi d’avoir dans l'équipe des gens qui ont peut-être moins bien réussi et qui ont cette volonté de participer.
Il n’y a donc plus qu’à ce lancer… J’ai hâte d’en savoir plus sur cette deuxième saison des étudiants co-développeurs ; ton cours a commencé il y a quelques semaines, il faudra que tu nous partages ton bilan à la fin de l’année. Merci beaucoup Philippe pour cette discussion passionnante.
Quatre manières de compléter cette conversation :
Découvrir la présentation du dispositif de co-développement par Philippe et son équipe lors du Colloque G3 Qualité, en vidéo ou via son diaporama.
Le rapport du groupe de travail de l’European University Association : Evidence-based approaches to learning and teaching – Learning & Teaching paper #11, Ph. Emplit and Th. Zhang, European University Association (2020).
L’article The Difference Between Emergency Remote Teaching and Online Learning de Ch. Hodges et al., Educause Review (2020).
Le chapitre 5 d’un ouvrage d’ailleurs recommandé dans la dernière édition : La pédagogie de l’enseignement supérieur – Repères théoriques et applications pratiques – Tome 1, D. Berthiaume et N. Rege-Collet, Peter Lang (2013) – pp 73-86 (Chapitre 5. Comment soutenir la motivation des étudiants ? [N. Rege Colet & J. Lanarès])
📚 Ressources
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À quoi ressemblera le futur de l’éducation en dehors des institutions d’enseignement ? David Perell livre dans ce fil twitter sa vision à travers laquelle l’enseignement deviendra une profession lucrative, la multidisciplinarité sera la norme et les communautés les principaux supports à l’apprentissage. La réflexion peut sembler très éloignée des pratiques institutionnelles, mais elle étaye un phénomène en cours et en pleine expansion. Je vous conseille d’ailleurs de lire les critiques adressées sous le tweet, ainsi qu’un autre tweet présentant les revenus générés par Tiago Forte et ses cours par cohorte.
👨💻 L’outil
Depuis la première édition, je ne vous partage quasi que des outils que j’utilise quotidiennement. Celui-ci ne fait pas exception. Toggl Track est l’un des outils que j’utilise plusieurs fois par jour. Il me permet de mesurer le temps passé sur les projets, d’assurer un suivi budgétaire et de faire du reporting à mes client·e·s.
Concrètement, Toggl Track est un minuteur que j’active dès que je travaille sur une tâche. Chacune de ces tâches est reliée à un projet, lui-même associé à un·e client·e, à des activités internes de Caféine.Studio ou à des activités personnelles. Le temps passé se présente alors sous la forme de tableaux de bord personnalisables en fonction des besoins. Toggl Track propose également une extension qui permet de démarrer le minuteur à partir d’applications ou de sites web (Gmail, Google Calendar, Todoist, Notion, etc.). La plateforme permet de créer des rapports personnalisables qui sont exportables au format CSV ou PDF.
Au-delà de l’utilité effective de l’outil, mesurer le temps est devenu une dimension essentielle pour en tirer le meilleur profit. Toggl Track me permet de mieux comprendre mon fonctionnement quotidien, d’analyser ce sur quoi je passe du temps et d’essayer de m’améliorer de semaine en semaine. Il est une composante essentielle des “bilans hebdomadaires” dont je vous parlais dans la dernière édition.