Bonjour à toutes et à tous,
Je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelle édition, malgré mes 24 heures de retard.
Les vacances se sont bien terminées. Je suis revenu de mon séjour dans les Pouilles en passant par Naples. Après dix jours de calme dans différents villages du sud de l’Italie, ces 48 heures en ville ont été une bonne préparation au retour à Bruxelles. Naples est une ville très animée, riche au point de vue architectural, historique et gastronomique.
Durant le voyage, j’ai pris le temps de réfléchir au futur de mes activités. Je me suis fixé plusieurs résolutions consignées dans ce tweet.
Ces vacances ont également été le déclencheur d’une volonté de voyager plus. Pour découvrir le monde et d’autres cultures ainsi que pour travailler dans des endroits plus adaptés à mes besoins, envies ou projets du moment. Peu à peu, mon objectif va être de créer une série d’activités autour de ce projet (de vie), plutôt que l’inverse. Je documenterai cela au fur et à mesure, ici et sur Twitter.
Revenons à cette édition ! Je vous partage mes réflexions sur les pratiques pédagogiques déployées pendant les dix-huit mois de pandémie. Au-delà des apparences, cette période n’a pas engendré de réelle révolution numérique dans le monde éducatif. Pourtant, ce bousculement dans nos habitudes de formations est matière à réflexion pour envisager le futur de nos pratiques pédagogiques.
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Comme d’habitude, je vous souhaite une bonne lecture.
Nicolas.
Sept leçons à tirer de la période d’enseignement à distance d’urgence
Temps de lecture : 13 minutes
Dans un article de 2014, Michael Trucano (Global Lead for Innovation in Education à la Banque Mondiale) décrivait l’importance des “points de basculement” pour la diffusion des technologies éducatives. Selon lui, les épidémies pouvaient être l’un des moteurs inattendus du déploiement de l’enseignement à distance. Il appuyait son propos en analysant la situation de la Chine en 2003 lors du confinement lié au SARS-CoV-1. Le pays avait soudainement développé des usages importants et innovants du numérique éducatif.
En février 2020, le phénomène semble se reproduire. Plusieurs articles de presse évoquent un recours massif à l’enseignement en ligne en Chine où près de 180 millions d’étudiants ont rapidement été confinés chez eux. La situation est telle que les actions des sociétés EdTech cotées en Bourse montent en flèche.
La suite de l’histoire, vous la connaissez. Une pandémie, dix-huit mois de confinement et un enseignement à distance à l’échelle mondiale.
Pourtant, nous sommes en octobre 2021 et tout le monde ne se réjouit que d’une chose : le retour au présentiel, avec potentiellement un minimum de technologie.
J’ai essayé de comprendre pourquoi la théorie de Michael ne s’était pas concrétisée dans la réalité de nos systèmes d’enseignement et de formation belges et français. Je vous partage mes réflexions dans la première partie de l’article. Ensuite, je vous propose de répondre à une question encore plus importante : si ces dix-huit mois d’enseignement à distance n’ont pas engendré la révolution tant attendue, quelles leçons offrent-ils tout de même pour nos pratiques pédagogiques ?
J’ai écrit cet article pour deux raisons principales. Tout d’abord parce que ces derniers mois ont été, de mon point de vue, très riches pour remettre en question nos modèles de fonctionnement habituels. Ensuite, parce qu’il me semble essentiel de ne pas tomber dans le travers d’un retour excessif aux “pratiques d’avant” sans tirer aucune leçon de cette période particulière.
Pourquoi les pratiques pédagogiques n’ont-elles pas évolué ?
“Covid : comment les cours à distance ont révolutionné l'enseignement supérieur” (Les Echos, 23 décembre 2020)
“Enseignement supérieur : après un an de cours à distance, l'impossible retour en arrière” (Les Echos, 13 mars 2021)
En lisant les titres de ces deux articles du quotidien français Les Echos, on aurait tendance à se dire que Michael Trucano avait raison.
Pourtant, après un an et demi de confinement, l’enseignement supérieur est revenu au 100% présentiel. Certains enseignants abandonnant même des approches hybrides développées avant la pandémie. La situation est quasi identique en formation professionnelle.
La réalité est que nous n’avons pas réellement fait d’enseignement en ligne ces dix-huit derniers mois, mais de l’enseignement à distance d’urgence.
Qu’est-ce qui distingue l’un de l’autre ?
La formation en ligne est entièrement pensée pour être à distance. Toute la conception pédagogique s’articule autour de cette modalité. Les recherches scientifiques ont montré que l’efficacité d’une telle formation résulte d’une conception et d’une planification minutieuse de toutes les dimensions qui composent le parcours : la pédagogie, le rythme de travail, le(s) rôle(s) de/des formateur(s), les rôles des apprenants, le ratio participants/enseignant(s), les modalités de feedback, les types d’évaluation, etc. Concrètement, une formation en ligne – comme un MOOC de 6 à 8 semaines – nécessite en moyenne entre six à douze mois de conception.
L’enseignement à distance d’urgence est quant à lui une modalité imposée suite à un événement indépendant de la volonté humaine – dans notre cas, une crise sanitaire. Il est normalement destiné à être temporaire, même s’il a duré près de 18 mois. Dans cette modalité, la conception pédagogique est quasi entièrement guidée par l’urgence et la nécessité d’offrir une continuité pédagogique. En Belgique par exemple, les enseignants du supérieur ont eu, en moyenne, trois jours pour transposer leur cours du présentiel à la distance.
Cet enseignement à distance d’urgence n’a été en grande partie qu’un enseignement à distance de substitution. La vitesse de déploiement de cette modalité et son obligation institutionnelle – voire sociétale – ont cantonné les enseignants à utiliser le numérique pour imiter, voire copier les pratiques du présentiel, sans apporter d’amélioration ou de transformation à leurs dispositifs pédagogiques.
À tous les niveaux d’enseignement et de formation, l’attention des acteurs s’est focalisée sur une transposition rapide des dispositifs pédagogiques, sans tenir compte des modèles de conception pédagogique. Le résultat ? Une exploitation massive des outils de visioconférence – Teams, Zoom, Jitsi, BigBlueButton, etc. – pour continuer “à faire cours comme en présence, mais à distance”.
Comme le souligne la chercheuse Emmanuelle Villiot-Leclercq, “Ils [ces outils] ont permis aux enseignants d’opérer une bascule rapide sans trop d'aménagements du présentiel en des temps synchrones distanciels proches de ce que l’on faisait en cours avec le recours au discours immédiat, au chat à l’accès à des bibliothèques de fichiers partagés et modifiables en temps réel.”
Le recours à l’enseignement asynchrone a été plutôt faible. Lorsqu’il était utilisé, c’était toujours dans cette même approche transposition – voire de fossilisation – des pratiques du présentiel : diaporamas sonorisés, capsules vidéos, QCM disponibles dans des fichiers PDF à télécharger, etc.
Au-delà des acteurs de terrain, les institutions elles-mêmes ont été face à des enjeux de mise en ligne massive des programmes pour lesquelles elles n’étaient pas préparées. Elles ont dès lors réagi en transposant à distance les pratiques de fonctionnement issues du présentiel. Le travail s’est concentré sur le déploiement d’infrastructures permettant de continuer à enseigner. Il n’y a, par exemple, eu aucune réflexion sur la manière de réorganiser les horaires de cours par rapport à cet enseignement en ligne d’urgence. Ce qui a donné des journées de plus de 8 heures de cours en visioconférence pour certains étudiants.
Dans ce contexte, l’expérience d’enseignement à distance d’urgence a engendré de nombreux dommages collatéraux : isolement numérique, burn-out des formateurs, zoom fatigue des apprenants, augmentation de l’enseignement magistral, renforcement des inégalités, etc.
Les conditions organisationnelles des institutions n’ont jamais réellement permis aux enseignants et aux formateurs d’envisager autre chose que cet enseignement à distance de substitution, peu efficace sur le plan pédagogique. Ce contexte n’était pas propice à l’évolution des pratiques. Les modèles d’intégration du numérique ont montré que le développement d’innovations pédagogiques nécessitait que les acteurs perçoivent eux-mêmes les améliorations apportées par le numérique dans les situations d’enseignement et d’apprentissage. Sans cela, le retour à des pratiques connues et jugées plus pertinentes est inévitable. Et c’est ce qu’il s’est passé…
Sept leçons à tirer de l’enseignement à distance d’urgence
La période d’enseignement à distance d’urgence a tout de même bousculé nos modes de fonctionnement habituels. Je vous partage sept pratiques essentielles lors de cette période qu’il me semble bon de garder dans le futur.
1. Dépasser la dualité présence vs distance pour proposer une approche hybride
Avant la crise, nous avions probablement tendance à proposer des formations en présentiel “parce qu’on a toujours fait comme cela”. Le confinement a permis l’avènement de l’enseignement à distance synchrone à travers la visioconférence.
Au-delà de ces modalités synchrones, vous pouvez également opter pour des activités à distance asynchrones. Le but ? Développer une approche “hybride” – blended learning –, associant des moments de formation en présence – synchrone – et d’autres à distance – asynchrone. En moyenne, une formation hybride comprend entre 30 et 75% d’activités à réaliser à distance asynchrone.
L’intérêt de cette modalité hybride réside dans la liberté qu’elle vous offre d’articuler, au sein de votre formation, des moments asynchrones, des sessions en présentiel, voire des séances synchrones à distance. Elle vous permet d’expérimenter une approche plus centrée sur vos apprenants, répondant mieux à leurs besoins ainsi qu’à leurs préférences d’apprentissages.
Les recherches montrent que cette pédagogie hybride améliore les résultats des apprenants (Lopez-Perez, 2011). Les travaux du collectif HY-SUP ont notamment conclu que les étudiants du supérieur se sentaient plus efficaces, étaient plus motivés dans ces cours hybrides et développaient des stratégies d’apprentissage en profondeur.
Pour vous lancer, je vous conseille d’utiliser le site CARENN, CARtographie des ENseignements Numériques. Le site vous permet de faire un diagnostic de vos pratiques pédagogiques actuelles. Ensuite, l’outil met à votre disposition des ressources variées pour concevoir, mettre en œuvre et animer des dispositifs hybrides.
2. Développer une communication plus explicite et personnelle
La crise a mis en exergue un ingrédient essentiel de l’enseignement : la communication explicite et personnelle. Le but ? Que vos participants comprennent les tenants et aboutissants de votre formation, réalisent les travaux dans les temps ou agissent comme vous le souhaiteriez. Habituellement, cette communication est naturelle en présentiel. Mais elle peut-être parfois être imprécise, et se révèle encore plus complexe à distance.
Pistes d’action :
Rédiger un plan de cours / de formation clair et compréhensible par les participants – et le distribuer en début de parcours.
Soutenir la planification : pour chaque module, activité voire ressource, indiquez aux participants un temps théorique ainsi qu’une date limite pour réaliser l’activité / les tâches / le projet.
Proposer chaque semaine un planning global à vos participants avec l’ensemble des activités à réaliser.
Rendre explicites vos attentes concernant l’implication de vos participants en présence comme à distance.
Pour les formations à distance, créer une courte vidéo (face caméra, avec votre webcam ou smartphone) au début de chaque module afin de rendre votre message plus personnel et créer un engagement émotionnel.
3. Susciter l’engagement des apprenants
L’enseignement ex cathedra n’est pas propice au questionnement sur l’implication de vos apprenants durant votre formation. Durant la pandémie, les chiffres précis du nombre de participants aux sessions de visioconférence, les caméras éteintes des étudiants ou le peu de questions à certains moments clés ont suscité un intérêt des formateurs pour l’engagement de leurs participants : comment les amener à participer à votre séance synchrone ? À poser des questions en présentiel ? À consulter vos ressources ?
Pistes d’action :
Présenter aux apprenants l’utilité des ressources et activités d’apprentissage : des activités perçues comme utiles, importantes ou intéressantes par les participants augmenteront leur motivation à s’y impliquer. Les ressources et activités doivent être cohérentes avec les objectifs d’apprentissage de votre cours, les compétences à développer ou les formats d’évaluation.
Augmenter l’utilisabilité des ressources et activités d’apprentissage : les ressources et activités doivent être “faciles d’utilisation” pour que les participants s’y engagent : une vidéo trop longue, une ressource textuelle qui ne peut pas être annotée ou un média complexe à prendre en main engendre une perte de motivation des apprenants, voire une absence d’engagement dans la tâche.
Faire participer activement les apprenants en présence, que ce soit individuellement – en réalisant un exposé, une démonstration ou en amenant les apprenants à voter (par des outils comme Wooclap ou Plickers) – ou en groupe – par du travail collaboratif, un débat, une étude de cas.
Faire participer activement les apprenants à distance, par le biais d’activités similaires au présentiel ou prenant appui sur des modalités propres à la distance : lecture de dossiers, rencontres d’experts, activités sur le terrain, etc.
4. Développer l'apprentissage par les pairs
Comme je l’écrivais dans la première édition, l’interaction entre pairs est l’un des ingrédients essentiels de l’apprentissage. Dans la configuration d’enseignement à distance d’urgence, le recours aux autres a été l’une des manières d’impliquer et de soutenir les participants dans leur processus d’apprentissage. Pourquoi ne pas continuer malgré le retour à la normale ?
Pistes d’action :
Amener les participants à partager leurs expériences, visions et connaissances par rapport à un problème vécu.
Amener les apprenants à partager leurs avancées et leurs pratiques pour réaliser les activités : à travers un outil de discussion synchrone ou asynchrone, proposez à vos étudiants de partager leur état d’avancement, leurs pratiques de travail ou encore leurs trucs et astuces.
Proposer des activités d’apprentissage collaboratif : en travaillant à plusieurs, les participants pourront comparer leurs processus de travail, se soutenir dans les activités et partager leurs difficultés. Cette approche devrait permettre aux apprenants ayant plus de difficultés d’internaliser peu à peu les pratiques des autres.
Organiser les initiatives d’entraide entre les participants : répondre à des questions d’autres étudiants, faire des démonstrations de certains outils, etc.
5. Accompagner les apprenants dans leurs apprentissages
L’enseignement à distance d’urgence a multiplié les difficultés d’apprentissage chez les apprenants : perte des repères temporels, difficulté de compréhension des consignes, manque d’interactions sociales, impossibilité d’interagir avec le formateur en dehors des séances synchrones, complexité de percevoir l’avancement des autres apprenants, etc. Dans ce contexte, seule une partie des participants parvient à se motiver, réfléchir à ses apprentissages et développer ses compétences en autonomie. Les autres nécessitent du support, de l’accompagnement et des régulations externes pour structurer leurs apprentissages.
Pistes d’action :
Recourir aux outils de planification offerts par les plateformes comme les outils de types "Calendrier" sur Moodle, les systèmes de rappel des échéances, etc.
Mettre à disposition des apprenants – et les former à – des outils d'aide aux apprentissages, comme des logiciels de gestion de projet (Trello, Notion ou Asana) ou des outils pour réfléchir sur leurs manières d’apprendre (blogs ou portfolio).
Proposer un système de rendez-vous (permanence), c’est-à-dire un (ou plusieurs) créneau précis durant lequel les participants peuvent vous contacter suivant des modalités définies. Cela permettra à ceux qui ne préfèrent pas partager leurs difficultés en public de directement venir vers vous. Pour cela, l'outil Calendly présenté la semaine passée vous permet d'organiser des rendez-vous assez simplement.
6. Opter pour le minimalisme numérique
La période de continuité pédagogique a été propice à l’usage d’une série d’outils numériques. Ce comportement a été renforcé par la mise à disposition gratuite d’abonnements et de contenus par de nombreuses sociétés EdTech. Cela a créé, pour les apprenants, une multiplication de plateformes sur lesquelles retrouver le contenu de ses cours, poser des questions, réaliser ces projets, etc. Aujourd’hui, privilégiez le minimalisme numérique : enseigner mieux avec moins d’outils – eux-mêmes soigneusement sélectionnés.
Pistes d’action :
Définir au sein de votre institution et/ou avec vos collègues la plateforme numérique et les outils que vous utiliserez.
Amener vos apprenants à mieux maîtriser leur environnement numérique d’apprentissage : définition de moments de démonstration et d’apprentissage des outils numériques, création de tutoriels pour les participants, espace de support technique pour poser leurs questions, etc.
Renforcer les compétences numériques de vos participants : une des difficultés d’apprentissage dans l’enseignement hybride ou à distance est celle de développer des stratégies propres aux médias numériques. Pour cela, les participants requièrent des compétences qu'ils ne maîtrisent pas nécessairement. Pour soutenir ces apprentissages chez vos étudiants, vous pouvez les amener à utiliser Pix, le service public en ligne pour évaluer, développer et certifier ses compétences numériques.
7. Créer une communauté
Le lien social est une des dimensions qui a le plus manqué durant la période d’enseignement à distance d’urgence. Pour le rétablir, des enseignants et formateurs ont développé des communautés d’apprentissage pour leurs formations. Que ce soit à travers un forum ou un système de discussion (Teams, Discord, Slack, What’s App, etc.), la communauté permet d’interagir directement avec ses étudiants.
Vous souhaitez mettre en œuvre une communauté lors de votre prochaine formation ? Voici quelques conseils pour engager les apprenants :
Encourager les participants à s’identifier avec une photo de profil.
Demander aux participants de partager leurs difficultés d’apprentissage avec vous et le groupe.
Demander aux participants de partager leur expérience de travail et leurs loisirs afin de personnaliser l’apprentissage de chacun.
Faire preuve d’une présence continue dans le cours en affichant des nouvelles, des rappels et en ajoutant des commentaires significatifs aux fils de discussion.
Être attentif à l’approche de la date limite des devoirs pour des questions complémentaires ou des demandes de clarification.
Dans cette communauté, vous pouvez également offrir un espace de liberté et de socialisation pour les participants, où ils peuvent discuter de divers sujets. Ils échangeront entre eux et pourront se soutenir.
Un temps de réflexion pour mieux envisager le futur
La pandémie a été l’occasion de tester de nouvelles pratiques pédagogiques et de bousculer les modèles établis. Il serait facile de revenir au présentiel, sans se questionner ni tirer profit de l’expérience vécue. Je vous invite à réfléchir aux éléments suivants afin de faire votre propre bilan : quelles ont été les belles découvertes et les réussites durant cette période ? Quels ont été les principaux obstacles à l’enseignement et aux apprentissages ? Quelles sont les pratiques à retenir ? Quelles sont vos frustrations ? Quels sont les défis à venir pour la nouvelle année académique ou vos prochaines formations ?
Les institutions doivent également prendre le temps d’évaluer dans quelle mesure elles ont réussi à déployer un enseignement à distance d’urgence pour maintenir la continuité pédagogique. Ce bilan est utile à deux niveaux.
Premièrement, il permet de se préparer aux besoins futurs d’enseignement à distance d’urgence. Que ce soit pour des raisons sanitaires, des catastrophes naturelles ou d’autres événements peu prévisibles, nous allons devoir apprendre à former dans l’incertitude, en développant des dispositifs d’enseignement ouverts, flexibles et agiles – permettant de passer d’une modalité à l’autre.
Deuxièmement, il offre la possibilité de réfléchir à la numérisation – partielle ou totale – des formations. Développer la formation en ligne ne se résume pas à déployer une infrastructure d’enseignement à distance et de former les utilisateurs. Le développement de parcours hybrides et/ou à distance doit être co-construit avec l’ensemble des parties prenantes des institutions d’enseignement et de formation en envisageant ses implications administratives, organisationnelles, humaines, logistiques, financières, etc.
Quatre lectures pour continuer à explorer le sujet :
“The Difference Between Emergency Remote Teaching ans Online Learning” (Charles Hodges, Stephanie Moore, Barb Lockee, Torrey Trust & Aaron Bond)
“Comment enseigner et apprendre après un an et demi de pandémie ?” (Webinaire)
“Pratiques enseignantes et vécus professionnels en période de crise sanitaire en Belgique francophone” (Natacha Duroisin, Romain Beauset, Laurie Simon et Chloé Tanghe)
“Imagining the Hybrid College Campus“ (Jeffrey J. Selingo & Cole Clark)
📚 Ressources
Dilani Gedera, Ashwini Datt, Cheryl Brown, Dianne Forbes & Maggie Hartnett · 5 minutes de lecture
L’article présente une recherche menée auprès de 1000 étudiant·e·s de huit universités néo-zélandaises. Grâce à une combinaison de questionnaires en ligne, d'entretiens individuels et de groupes de discussion, ce travail explore leurs expériences de l'apprentissage en ligne pendant la pandémie et donne une série de perspectives en matière de conception pédagogique.
Alexandra Mihai
Je consomme beaucoup de newsletters. Mais parmi toutes, The Educationnalist d’Alexandra Mihai a mon attention dès que je découvre une nouvelle édition dans ma boîte de réception. La newsletter traite principalement d’enseignement supérieur et de numérique. L’auteure y décrypte des tendances, analyse des pratiques pédagogiques et offre une série de conseils pour améliorer ses pratiques d’enseignement.
👨💻 Outils
J’ai découvert Tella la semaine dernière et j’ai été impressionné !
Au premier regard, il s’agit d’un énième outil d’enregistrement de votre caméra, de votre écran, de vos slides ou d’une combinaison de tout cela. Mais Tella vous propose bien plus que cela : l’outil est intégré dans votre navigateur Internet, vous permet d’éditer vos vidéos en ligne, d’intégrer des différentes scènes, d’héberger votre contenu, etc. Je vous laisse découvrir l’outil à travers une vidéo de démonstration faite elle-même avec Tella.
L'hybrid learning permet de pousser les murs et élargir l'accès à l'enseignement. Les universités à l'étranger comme Utrecht et Radboud en Pays bas ont bien compris cette opportunité en utilisant les solutions #ubicast.
Article très intéressant, un élément qui n’est pas abordé est la situation dans les salles de cours où n’y a pas assez de place pour s’asseoir, .. Et je ne parle même pas de manque de prise de courant pour pouvoir utiliser le portable pour les notes...