Accompagner l'innovation pédagogique pas à pas 🚶♂️
learnability #31 · Snapshot de Yann Houry, directeur de l'innovation au Lycée Français International de Hong Kong
Bonjour à tou·te·s 👋
Nous entrons dans les derniers jours de 2022.
Une période qui invite à l’introspection, à porter un regard sur l’année écoulée et à envisager la prochaine. Je vous publierai plus que probablement un bilan de cette année durant le mois de janvier 2023.
J’ai déjà pris une première résolution : reprendre une activité régulière sur Twitter. Même si ce n’est clairement pas la meilleure période pour ce réseau – depuis son rachat par Elon Musk –, il reste celui où je me sens le mieux pour partager mes réflexions du moment sur l’évolution de la pédagogie, mes activités, mes questionnements ou mes découvertes. Comme d’autres, la semaine passée, j’y ai publié quelques extraits de conversations avec ChatGPT. Cette technologie me fascine autant qu’elle me questionne sur les nouveaux enjeux qu’elle crée pour l’enseignement, la formation et l’apprentissage.
Cette intelligence artificielle passionne tout autant l’invité de cette semaine. Il a lui-même retranscrit l’une de ses conversations lors de laquelle il demandait d’expliquer le Javascript. Tester les nouveautés qui peuvent impacter le monde de l’enseignement, c’est son quotidien : Yann Houry est directeur de l'innovation au Lycée Français International de Hong Kong. À travers ce “Snapshot”, vous allez découvrir son quotidien, ses réflexions sur le monde de l’enseignement et son approche de l’innovation pédagogique.
Dernière chose 🙋♂️ Il n’y aura pas d’outil mis à l’honneur cette semaine… Parce que je vous prépare une édition consacrée aux meilleurs outils pour designer, développer et animer des formations – en présentiel, en hybride ou en ligne. Répondez à cet e-mail en me partageant votre outil préféré et les raisons pour lesquelles vous le recommanderiez à un·e collègue !
Bonne lecture,
Nicolas.
Temps de lecture : 14 minutes
Je dois bien l’avouer, cette newsletter m’offre une opportunité inouïe : contacter les personnes que j’admire pour leur demander de me partager leur quotidien et leurs réflexions sur l’innovation pédagogique et le futur de l’apprentissage. Et, par la même occasion, vous en profitez 🤓
Parmi les personnes que je suis depuis longtemps sur Twitter et dont le partage en public m’inspire particulièrement, il y a Yann Houry. Pour différentes raisons, nous n’avons malheureusement jamais eu l’occasion de discuter de vive voix – malgré différentes tentatives co-organisées par François Jourde.
Alors ce “Snapshot” a été la bonne raison d’échanger ensemble pour en savoir plus sur lui, sur sa fonction de directeur de l'innovation au Lycée Français International de Hong Kong, sur ses pratiques quotidiennes et sur sa vision de l’usage du numérique pour enseigner et apprendre.
Salut Yann 👋 Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?
Je suis directeur de l'innovation au lycée français international de Hong Kong depuis septembre 2022. J'occupais cette fonction également au lycée Winston Churchill à Londres où j'étais enseignant également depuis 2017. Je vous fais grâce des années qui ont précédé. 😄
Qu’est-ce qui t’a amené au monde de l’enseignement ?
Je suis arrivé dans l'enseignement un peu par hasard – si tant est que naître dans une famille d'enseignants puisse permettre d'affirmer une telle chose –, mais le fait est que je n'avais pas tellement l'intention d'enseigner au départ.
J'ai fait des études de lettres et c'était tout ce qui m'intéressait. La littérature. Comme il faut bien manger, j'ai passé le concours et il s'est trouvé que ça me plaisait.
Je suis venu à la formation en publiant un manuel scolaire numérique réalisé avec iBooks Author. Apple France m'a proposé de faire partie du programme APD, comme on l'appelait à l'époque. Cela signifiait, si ma mémoire est bonne, Apple Professional Development. On aidait les enseignants à tirer le meilleur parti des tablettes.
C'est d'ailleurs en tant que formateur que je suis d'abord arrivé à Londres avant de postuler pour un poste de lettres. Ces formations portaient sur l’utilisation de l’iPad qui devenait le truchement d’un changement pédagogique où l’élève est actif et créateur de contenu.
Comment expliques-tu ce que tu fais si un·e inconnu·e te le demande lors d’une soirée ?
J'avance prudemment, hasarde quelques mots et en fonction de la réaction de l'individu, je développe ou non. Mais il est évident que quand tu dis que tu es directeur de l'innovation, ça laisse beaucoup de gens perplexes.
Pour les tout-petits du primaire à Londres, j'étais le “Monsieur des iPads”.
Pour les plus grands, la fonction a parfois quelque chose d'hybride, d'un peu insaisissable : un collègue, un formateur, un référent numérique, un ingénieur pédagogique. C’est aussi quelqu'un qui, s'il dirige, est surtout là pour donner un cap dans un monde changeant où la technologie modifie beaucoup de choses, mais offre aussi un renfort inouï. Pensez à l'enseignement en ligne durant la pandémie !
En tout cas, le titre complet est directeur de l'innovation pédagogique et technologique. Et je dis souvent que mon métier implique la technologie mais ne s'y limite pas. En fait, la technologie sans la pédagogie est, sinon inutile, du moins… Incomplète.
À quoi ressemble une journée de travail typique ?
C'est une journée remplie de rendez-vous où j'ai la chance de rencontrer beaucoup de personnes aux profils très différents. Ce sont essentiellement des enseignants. Ce sont aussi des assistants d'éducation ou du personnel administratif, des élèves et des parents.
Je travaille, entre autres, à l'élaboration d'un plan de formation à l'année et d'un comité du numérique. Je passe donc aussi beaucoup de temps dans mon bureau, notamment pour préparer des formations hebdomadaires.
Je n'arrive pas tellement à le faire, mais j'aimerais prendre le temps de lire davantage parce que cela fait partie du métier de se tenir informé. Comment innover autrement ? Mais c'est assez difficile à faire dans la journée alors je le fais très tôt le matin avant d'aller travailler, le soir avant de me coucher, ou encore en écoutant des podcasts dont je suis friand. Dans les transports.
Je commettrais enfin un terrible oubli si je ne mentionnais pas les e-mails qui prennent une place très importante également.
À quoi ressemble ton espace de travail ?
Depuis que l'informatique s'est éloignée du calcul et de la position assise à un bureau, le mien est devenu de surcroît extrêmement nomade. Je suis très souvent assis en tailleur sur le canapé.
Me déplaçant souvent (je travaille sur quatre campus), les gros chargeurs, les batteries et les câbles seraient ce que je partagerais plus volontiers si je devais m'étendre sur le sujet. Pour en dire deux très rapides mots, j'adore la batterie portable Anker 737 Power Bank et tous ces nouveaux chargeurs tirant parti de la technologie GaN et qui de fait sont très compacts mais puissants. De surcroît, ils offrent plusieurs ports USB-C.
N'oublions pas que tout nomade a besoin de s'isoler et c'est pour ça que j'ai acheté le NC 700 de Bose ainsi que des AirPod Pro.
Je peux quand même te montrer que sur mon bureau il y a de façon assez œcuménique un iPad Pro, un MacBook Pro, un PC portable et un Chromebook. Mais le Mac constitue ma planète, l'univers où je me sens le plus à l'aise pour travailler.
Étant un utilisateur “pommé”, je suis assez gâté. Je bénéficie d'applications très pratiques, très esthétiques, très raffinées comme Fantastical, Timery, Carrot Weather, Overcast, Tweetbot... Celles-ci sont moins raffinées parce que reposant sur le framework Electron, mais je suis devenu amoureux d'apps comme Obsidian ou VS Code, bien que mes velléités de code soient pour le moment réduites à néant ou pas loin.
Enfin, je suis très gourmand d'applications enrichissant l'expérience de la lecture : Readwise par exemple me permettant de puiser dans tout ce que j'ai lu, souligné, annoté. Matter pour la lecture d'articles sur le web. J'adore ma Kindle Oasis et lorgne sur des modèles un peu plus grands du type reMarkable ou la nouvelle Scribe d'Amazon.
Pourrais-tu décrire ton processus de travail et la réflexion qui le sous-tend ?
Alors, je vais essayer d'expliquer, mais comme Montaigne, je procède à sauts et à gambades donc ça doit être un peu anarchique et confus. Essayons.
En tant qu'individu travaillant dans le domaine de l'éducation, je me vois un peu comme un ingénieur. Parce que tous autant que nous sommes, ce qu'on veut, c'est créer la meilleure expérience utilisateur pour l'élève et donc créer les conditions de sa réussite. C'est pour cela qu'on innove, qu'on cherche tout le temps à évoluer dans sa pratique. On a un feedback qu'on se procure soi-même, par l'expérience, par la réflexion ou qu'on obtient du regard des élèves, de leurs parents, de l'inspecteur ou des collègues et on cherche à progresser, monter en compétences, être plus efficace, etc.
De fait, la réflexion qui sous-tend tout travail que j'entreprends est celle-ci : se demander comment faire pour que les élèves réussissent. Je dis les élèves, mais je devrais aussi dire les enseignants que j'entreprends de former. En tout cas, le processus qui y mène est une espèce de monstre informe qui se nourrit de la lecture (articles, tweets, livres), du dialogue avec les collègues qui sont une source d'inspiration incroyable, des vidéos en tout genre que l'on peut trouver sur internet (tutoriels sur YouTube, conférences Ted....), etc.
C'est un bouillonnement d'idées qui trouve son expression dans un cours, une formation qui se fixe un objectif précis mais qui sera lié à une autre ensuite. Vous suivez ? 😂
Après, j'essaie de trouver un vecteur, un sens à la fois direction et signification, et de le structurer en un scénario pédagogique ou une formation. La découverte du Learning design (merci François Jourde) m'a invité à la scénarisation et la structuration dans mes formations, mais aussi mes projets.
J'ai aussi remarqué que les choses avaient, avec le temps, une tendance à s'agréger et à se développer comme par gonflement interne. Ainsi, j'envisage de faire une formation sur, par exemple, la taxonomie de Bloom ou la collaboration en classe et j'en arrive quelque temps après à l'insérer dans une autre formation plus large sur la création d'un dispositif d'enseignement, ce qui inclut aussi de passer du temps sur l'utilisation de telle ou telle application servant l'objectif pédagogique visé. Et de fait, je crée aussi une formation visant à développer la maîtrise de telle app. Ça ne s’arrête jamais !
Quels sont les challenges pédagogiques auxquels tu fais face ?
Je dirais que c'est le temps.
C'est d'ailleurs un mot que j'entends beaucoup chez les enseignants aujourd'hui. C'est là le défi : préparer un cours, le donner, évaluer le dispositif mis en place et trouver le temps d'acquérir les nouvelles compétences permettant de l'améliorer encore plus est très difficile.
Parce que l'enseignant est pris dans un flux continu qui ne s'arrête pas vraiment : préparer des cours, faire cours, corriger des copies, rencontrer les parents, mener à bien ce projet de voyage, remplir ces bulletins, etc., etc. Où trouver le temps si on ne le donne pas aux enseignants de continuer à apprendre, de découvrir de nouvelles pratiques pédagogiques, de maîtriser telle application ?
Je lisais chez Ken Robinson dans Out of our minds que chez Pixar (je ne sais pas si c'est toujours vrai aujourd'hui cependant) les employés étaient invités à tirer parti de l'université créée au sein de l'entreprise pour se former jusqu'à quatre heures par jour. Tout le monde peut y aller d'ailleurs. Du comptable en passant par les gardiens de sécurité aux agents d'entretien. Pas seulement les créateurs. L'idée est de favoriser une culture commune dont la devise est Alienus Non Diutius, “Plus jamais seul”.
Eh bien, mon défi serait un jour de permettre une telle chose dans le domaine de l'éducation. On passe notre temps à dire aux élèves qu'ils devront apprendre toute leur vie sans permettre à ceux qui promeuvent, favorisent et font émerger ce savoir de continuer à apprendre dans les meilleures conditions.
De quelle innovation pédagogique es-tu le plus fier ?
Ma fierté serait à mon sens de l'hybris, et puis j'aurais tendance à me montrer assez rarement satisfait. Content peut-être, mais pas satisfait ! 😂 En latin, c'est faire assez. Je n'ai jamais l'impression d'en faire assez. Je pense qu'on peut toujours faire mieux. Ma fierté serait toutefois là : dans ce processus ininterrompu, ce second souffle des sportifs qui permet de continuer alors même qu'on commençait à être fatigué.
Mais enfin pour répondre à ta question, je dirais qu'à chaque fois que j'arrive — en tant que formateur — à mobiliser des individus, qui viennent sur leur temps libre et parfois même ont sauté un repas pour que l'on discute, que l'on travaille ou regarde ensemble telle ou telle possibilité de telle ou telle app, je dirais que mon petit cœur d'éducateur se gonfle non pas de fierté mais de joie. Ce n'est pas une innovation à proprement parler (encore que la création d'un tel poste de directeur dans une école soit en soi une innovation), mais j'essaie de me montrer le plus disponible possible et d'offrir le plus grand éventail de formations possibles. Vous pouvez avoir un aperçu des formations que j'ai effectuées sur ce document.
En tant qu'enseignant, il y a quelques scénarios pédagogiques dont j'étais assez content, mais qui ont toujours été perfectibles et qui, s'ils ont atteint une forme que d'aucuns pourraient juger satisfaisante, c'est parce qu'elles ont pu être raffinées au cours du temps. Vous pouvez jeter un œil sur mon site Ralentir travaux ainsi que sur les blogs pour voir quelles étaient mes pratiques.
Pour donner quand même quelques exemples, j'évoquerais la création des manuels numériques. Le premier a vu le jour en 2012 je crois. Ce n'était pas si fréquent à l’époque. Ou encore l'utilisation de la tablette pour différencier la pratique de la dictée. Je vous renvoie à ce lien indiquant un peu tout ce que j'ai fait sur le sujet. Il y a quelques jours, j'ai expliqué comment apprendre le vocabulaire d'une langue étrangère avec Google Sheets. J’ai des projets un peu à part comme celui d’enseigner aux élèves les rouages de la publication sur internet au travers d’un cours complet sur le HTML/CSS/JS sur GitHub.
Qu’est-ce que tu penses avoir compris sur le milieu de la formation que peu de gens semblent avoir compris ?
Il me semble que peu de gens comprennent que l'innovation — en tout cas dans le domaine de l'éducation — n'est pas synonyme de perturbation (la fameuse disruption) et qu'innover, ce n'est pas appeler à des bouleversements impensables, mais simplement apporter un peu de nouveauté dans quelque chose d'existant (in-nover).
De fait, chacun peut innover, parce qu'apporter un peu de changement dans ses pratiques, c'est facile et accessible. On innove parce qu'on peut. Ça n'a rien à voir avec l'invention (qui en latin veut dire faire venir quelque chose qui n'existait pas). Et je crois fermement que l'innovation est un processus relatif et non pas absolu. Un enseignant peut innover en faisant quelque chose qu'il ne faisait pas jusque-là mais que peut-être ses collègues faisaient.
Mon rôle est alors d'accompagner quelqu'un d'un point A à son point B (j'emprunte la formule à George Couros). Il ne s'agit pas d'appeler à des transformations radicales. Et de fait, les formations que je fais se veulent progressives et surtout on peut y aller comme on veut. On peut en partir, on peut prendre un élément ou tout en faisant les choses à son rythme et selon ses besoins.
Les enseignants se sentent parfois coupables de ne pas aimer davantage la technologie ou de ne pas la maîtriser assez. Et alors ? Moi, j'aimerais qu'ils me rejoignent dans mes élucubrations technophiles mais l'important n'est pas toujours là (je veux dire dans la technologie qui est souvent liée à l'injonction à innover). L'important, c'est surtout la relation qui se joue entre l'enseignant·e et ses élèves. Le reste viendra après.
Comment imagines-tu l’évolution du milieu de l’enseignement dans les 5 prochaines années ?
L'enseignement évolue lentement mais sûrement. Je ne crois pas que dans les cinq prochaines années, on verra des changements radicaux. Il faut se méfier des prédictions. Clayton Christensen prétendait que la majorité des écoles allaient disparaître au profit de l'enseignement en ligne. Thomas Edison, lui, disait que les livres allaient devenir obsolètes et seraient remplacés par la vidéo. On voit bien ce qu'il en est et on pourrait continuer longtemps comme ça à égrener ces prédictions qui se sont révélées fausses.
Toutefois, en dehors de l'école, on a assisté à de véritables petites révolutions. Si l'envie me prend de démonter mon réfrigérateur et surtout de le remonter pour continuer à garder les choses au frais, je trouverai sur YouTube une vidéo m'expliquant comment faire. On voit bien que les enfants apprennent par eux-mêmes quand ils en éprouvent le besoin. Pour moi, un défi consiste à reproduire les conditions qui favorisent cette émergence du savoir de façon spontanée et non dirigée par l'enseignant. Je voudrais voir dans les écoles un peu de cet esprit des makers, des fablabs...
Au reste, je suis assez fasciné par le développement de l'intelligence artificielle. Cela va constituer un support d'une richesse formidable. En temps qu’écrivant (j’emprunte le mot à Roland Barthes pour le distinguer du véritable écrivain), je vais gagner du temps en générant un résumé de mon dernier article (TL;DR). Je vais générer des paragraphes automatiquement avec GPT-3 et bientôt GPT-4, ou même des illustrations avec MidJourney ou DALL-E. L'IA peut aussi me suggérer des titres pour mes sections si je suis en panne d'inspiration. L'IA peut me permettre d'avoir une conversation dans une langue que je ne parle pas. Et je peux même demander à une IA de transformer tel texte en vidéo, etc., etc. Cela va changer nos conditions d'enseignement et de travail. C'est déjà le cas ! Impossible de demander à un élève une rédaction faite à la maison maintenant ! J’ai publié sur mon compte Obsidian des extraits d’une conversation avec ChatGPT. Je lui ai demandé de m’expliquer ce qu’était le JavaScript. J’ai eu une véritable conversation dans laquelle il était possible de demander des exemples, des précisions, des informations supplémentaires. Bien sûr, cela a aussi quelque chose d’inquiétant comme on peut le voir dans cet article du Guardian, Now AI can write students’ essays for them, will everyone become a cheat?
Quels livres, quelles personnes, quelles expériences ont façonné tes pratiques ? Pourquoi ?
Ils sont nombreux !
Philippe Meirieux a été très important pour moi notamment au début de ma carrière avec des livres comme Apprendre oui, mais comment ? Plus récemment, mes lectures étaient plutôt anglo-saxonnes et tu auras peut-être reconnu — car je sais que tu l'as lu également — l'influence de Justin Reich, l'auteur de Failure to disrupt, dans mes propos. Ken Robinson m'a beaucoup influencé également (Creative Schools, Out of our minds). Yuval Noah Harari aussi (Sapiens, 21 lessons for the 21st century). Je m'en voudrais terriblement si je ne mentionnais pas Clive Thompson (Smarter than you think) et Audrey Watters (The Monsters of Education Technology).
Je crois que tous ces auteurs ont en commun un enthousiasme, une intelligence et une passion pour les sujets qu’ils traitent même quand il les effraie. Et c'est ça qui me plait. On est à des milliards d'années-lumière des jérémiades corrosives des auteurs de La Fabrique du crétin ou de L'homme nu, la dictature du numérique en marche qui nous dépeignent les tares de l'humanité comme autant de sarcasmes à déguster.
Et pourtant, les auteurs que je plébiscite ont une lucidité et une vision critique extrêmement riche qui ne se laisse pas aveugler par l'objet qu'ils dépeignent.
Quel est le meilleur moyen pour les lectrices et lecteurs de learnability de te contacter et de suivre tes activités ?
Excellente question parce qu'en ce moment, on a tous la bouche pleine de pop-corn pendant qu'on regarde Twitter exploser en plein vol. Donc je ne sais trop que dire.
Tant que Twitter existe, vous pouvez me retrouver à @yannhoury. Je suis aussi sur Mastodon dont j'espère beaucoup. Linkedin. Je suis un peu partout en fait !
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📄 Les détox numériques ne fonctionnent pas ! [ENG] · Une détox numérique est une période pendant laquelle une personne s'abstient volontairement d'utiliser des appareils numériques, notamment son smartphone, un ordinateur et les médias sociaux. Selon l’article, non seulement les détox numériques ne fonctionnent pas, mais elles peuvent en plus entraîner des sentiments de solitude et d'isolement. Je trouvais intéressant de vous glisser ce lien après le précédent. L’article invite notamment à ne pas envisager les usages du numérique de manière binaire – entre utilisation et absence d’utilisation –, mais plutôt réfléchir à la qualité de nos usages, et en filigranes à développer nos compétences numériques pour adopter de meilleurs usages.
C’est tout pour aujourd’hui 😎
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