Comment les makers peuvent-ils inspirer le monde de l'enseignement et de la formation ?
Learnability #03 · La pédagogie du faire doit-elle façonner l’école de demain ?
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Bonjour à toutes et à tous 👋
J’écris cet édito depuis la Côte d’Opale où je passe le week-end pour fêter mes 34 ans. Je vous en partage un cliché. Je pense d’ailleurs que cela deviendra une habitude : vous proposer une photo ou un souvenir de mes deux dernières semaines histoire d’illustrer le début de chaque édition.
J’ai eu l’occasion d’y visiter Nausicaa, le plus grand aquarium d’Europe, situé à Boulogne-sur-Mer. Cela m’a donné envie d’explorer, dans une future édition, les pratiques de médiation scientifique et de création d’expériences d’apprentissage dans les musées. Si vous êtes dans le domaine, n’hésitez pas à me faire signe 🤙
Ce sujet n’est pas si éloigné de celui de cette édition. Néanmoins, je dois vous avouer quelque chose : cet article sur le mouvement maker et la pédagogie du faire que vous lirez dans quelques instants n’était pas celui initialement prévu.
Pour “fêter” le retour à un enseignement en présentiel, j’avais préparé un article intitulé “Leçons de 18 mois d’enseignement en période de pandémie pour améliorer vos pratiques pédagogiques”. J’ai manqué de temps pour le finaliser et y apporter la qualité rédactionnelle à laquelle j’essaie de m’astreindre. Mon erreur a été d’entamer plusieurs articles en même temps. Ce n’est que partie remise ! Et vous avez comme cela un teasing de l’article qui sortira d’ici un mois. Si je ne change pas d’idée…
À la place, je vous propose un texte que j’ai eu l’occasion d’écrire dans le cadre du projet “Les voyages du Capitaine Futur”. L'objectif de ce projet était de produire des œuvres originales de media art pour les enfants et de les initier aux pratiques dites "Maker". En clôture de ce travail, les responsables du projet ont proposé à trois chercheur·se·s/expert·e·s (Régine Debatty, Sophie Pène et moi) d’analyser les liens entre le mouvement maker et le monde scolaire à travers différents textes. Le mien propose une analyse du mouvement maker, de ses apports pour l’enseignement et la formation ainsi que de ses difficultés à se diffuser dans le monde scolaire. Au-delà de ce contexte, cette réflexion peut être étendue à toute forme d'innovation pédagogique – numérique ou non – dans l’enseignement et la formation.
Par ailleurs, cet article possède une caractéristique particulière que vous remarquerez rapidement : il est – principalement – écrit au féminin. Si j’opte pour une écriture inclusive dans mon édito ou dans la partie “Inspiration”, j’ai choisi qu’un article long format sur deux serait écrit au féminin. Pour simplifier la lecture, tout en conservant des considérations sociales et politiques qui me sont chères.
Bonne lecture,
Nicolas.
La pédagogie du faire doit-elle façonner l’école de demain ?
Ces dernières années, le mouvement Maker a pris de plus en plus d’ampleur en proposant à tout un chacun de reprendre la main sur les matériaux et objets qui composent son environnement.
De par son expansion comme ses valeurs intrinsèques, le mouvement se rapproche du milieu scolaire et tend à bousculer les modèles établis. Pourquoi les institutions d’enseignement et de formation devraient-elles s’intéresser à cette “pédagogie du faire” ? Qu’est-ce que les makers peuvent apporter aux enseignantes ? Existe-t-il des risques à amener les élèves à concevoir, prototyper et développer leurs propres produits physiques ou numériques ?
À travers une analyse du mouvement et des illustrations issues des ateliers du projet Les Voyages de Capitaine futur, je vous partagerai la manière dont l’école – principalement l’enseignement obligatoire, mais aussi l’enseignement supérieur – ainsi que le monde de la formation peuvent s’approprier les principes du mouvement Maker et ajuster certaines de ses modalités pour innover en matière d’approches pédagogiques.
Maker : origine d’un mouvement
L’anglicisme “Maker”, traduit littéralement en “celui qui fait”, recouvre de nombreuses réalités : de l’individu réparant seul son téléphone à quelques tutoriels YouTube à des collectifs dotés de machines telles que des imprimantes 3D, des découpeuses laser ou encore des scanners 3D.
Leur point commun ? “Un maker, c’est quelqu’un d’inventif qui fabrique lui-même des objets utiles à sa vie quotidienne, un informaticien qui bricole ses propres drones ou robots, ou encore un artiste qui détourne des objets… Autant de personnes qui adhèrent à la philosophie du faire soi-même et de l’autonomie d’accès aux objets de consommation, sans passer par le mass-market” (Laure Cailloce, 2018).
Dale Dougherty, en 2005, fut le premier à parler de “Maker Movement” et lança le “Make Magazine” consacré aux projets “Do it yourself” (DIY). L’année suivante, il donne son essor au mouvement en lançant la première convention de makers. L’événement permet au grand public de découvrir des créations fabriquées par les makers eux-mêmes, d’apprendre les bases des pratiques DIY lors d’ateliers ou encore de suivre des conférences sur les innovations en matière de fabrication.
Si l’humain a toujours fabriqué, bricolé ou réparé pour faire évoluer son environnement, ce mouvement s’est principalement développé dans les années 2000 à travers trois évolutions concomitantes.
Premièrement, l’informatique, par la fabrication assistée par ordinateur, a permis aux amatrices d’accéder à des outils qui étaient jusqu’alors réservés aux professionnelles. C’est la naissance du “desktop manufacturing”, c’est-à-dire le développement d’outils de production industrielle à taille réduite et à prix accessible. Au fil du temps, l’informatique est devenue l’objet (une nouvelle discipline à travers le développement matériel et logiciel) et le moteur (un ensemble d’outils accessibles) donnant aux passionnées et aux créatives les clés pour expérimenter sous de nouvelles formes.
Deuxièmement, Internet a joué un rôle important dans la structuration et la diffusion du mouvement. D’une part, le réseau – à travers les forums de discussions, blogs, réseaux sociaux et plateformes collaboratives – a favorisé l’émergence de communautés en ligne de makers. D’autre part, celles-ci, dépassant les frontières de domaines ou de secteurs précis, ont donné une réelle visibilité et une ouverture au mouvement par leur ampleur.
Enfin, le mouvement Maker s’est également matérialisé dans des lieux physiques qui ont, eux-mêmes, offert une visibilité aux activités. Le concept contemporain d’atelier de fabrication numérique (fab lab, hackerspace, makerspace, etc.) trouve son origine dans les ateliers communautaires, principalement centrés sur l’informatique et l’électronique.
Ceux-ci ont inspiré Neil Gershenfeld, professeur au MIT, pour la création du Center for Bits and Atoms en 2001. À l’occasion de son cours “How to Make (Almost) Anything”, il crée le premier fab lab pour exploiter le potentiel de nouvelles machines de fabrication et de conception numériquement assistée. Ce travail donnera au fab lab sa définition générique, c’est-à-dire un atelier mettant à la disposition du public des outils de fabrication d’objets assistée par ordinateur.
Ensuite, la majorité des laboratoires de fabrication dans le monde suivront son modèle et sa charte.
L’ouverture et la collaboration comme valeurs fondamentales
Dès ses débuts, le mouvement Maker promeut l’ouverture de la connaissance comme une valeur centrale dans une approche open source. Les créations Maker peuvent être distribuées librement, offrent l’accès aux fichiers sources de la production et permettent l’élaboration de travaux dérivés. Quiconque peut consulter, modifier et améliorer les productions – logicielles comme intellectuelles – de la communauté.
Cette ouverture engendre une importance accordée au partage : créer une production ouverte, c’est avant tout créer avec la volonté de partager. Internet a soutenu cette dimension en permettant à chacun de partager ses productions et d’en organiser la diffusion à un niveau mondial.
L’ouverture et le partage amènent ainsi à la collaboration : une production initialement élaborée par une personne peut être enrichie et améliorée par un ou plusieurs individus. Cette collaboration se matérialise également au sein des ateliers de fabrication qui vise la “peer production”, “soit du travail collaboratif non fondé sur une division et une organisation hiérarchisée des activités, mais bien sur une répartition horizontale et volontaire des tâches, où chacun est (par ajustement mutuel) responsable pour le tout, sans pour autant que l’on puisse isoler la part individuelle de chaque intervenant” (Nicolas Marion, 2017).
Une illustration populaire de ces pratiques d’organisation ouverte et basée sur la collaboration s’avère être l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Elle a pour but d’offrir un contenu libre, objectif et vérifiable que chacun peut modifier et améliorer ; tous les articles de l’encyclopédie sont un travail en progression constante.
Par ce partage des idées, des savoirs et savoir-faire, le mouvement Maker montre qu’il n’est pas nécessaire d’être experte pour concevoir des objets, des services ou du contenu. En ce sens, le mouvement Maker possède également une visée d’éducation populaire : réduire, à travers leurs pratiques et leurs projets, la distance entre les citoyennes et les objets techniques de production. Il s’agit d’“induire la remise en question d’un modèle économique (trop) compartimenté, où les rôles du producteur et du consommateur sont inamovibles” (Nicolas Marion, 2017).
Intérêt face aux enjeux sociétaux
Si une partie des innovations technologiques mentionnées ci-dessus servent à l’essor d’un mouvement de réappropriation de la technique par l’expérimentation, elles participent également à l’émergence d’une nouvelle révolution industrielle : l’industrie 4.0. Celle-ci est porteuse de nouveaux défis sociétaux : différentes études internationales montrent que cette numérisation engendre un bouleversement des compétences requises sur le marché de l’emploi.
Selon les travaux de Bughin, Lund et Hazan, cette industrie 4.0 va nécessiter l’adaptation des compétences d’un travailleur sur trois à l’horizon 2030. La demande pour des compétences technologiques avancées (comme la programmation et le code) va augmenter de 55% par rapport à la situation actuelle.
En Belgique, ce sont également 4.5 millions de travailleuses qui sont concernées par une mise à niveau de leurs compétences numériques.
De plus, pour évoluer dans la société comme sur le marché de l’emploi, la citoyenne a besoin de nouvelles compétences comme la capacité à exprimer des émotions ou de l’empathie, la capacité d’écoute, la communication, le travail en équipes pluridisciplinaires ainsi que la capacité à s’adapter ou à s’inscrire dans un processus d’apprentissage permanent.
Dans ce contexte, la fonction d’éducation populaire et l’approche pédagogique du mouvement Maker apparaissent d’autant plus importantes pour éduquer – et armer – la citoyenne aux enjeux technologiques à travers une démarche d’expérimentation et de création.
La pédagogie du faire
Si Neil Gershenfeld a lui-même d’emblée inscrit le premier fab lab dans une perspective d’échanges pédagogiques et de démocratisation de l’accès aux savoirs techniques, il n’est pas le premier pédagogue à avoir opté pour une démarche expérimentale d’apprentissage “par le faire” à travers le recours à un outil technique.
Célestin Freinet, pédagogue français, a introduit dès 1924 l’imprimerie dans sa classe de primaire. Cet outil va transformer ses pratiques et en devenir un élément clé. Sa pédagogie repose sur des principes similaires à ceux du mouvement Maker, notamment l’apprentissage de la collaboration entre les élèves ainsi que le recours à une démarche expérimentale à travers laquelle les apprenantes peuvent construire leur propre raisonnement scientifique : élaboration d’hypothèse, vérification par l’expérimentation, construction de connaissances, etc.
La pédagogie de Freinet favorise l’épanouissement de l’enfant et l’expression de ses pensées à travers la communication. L’ensemble de son approche vise également à inscrire les apprentissages dans la réalité, c’est-à-dire sur la base de situations authentiques comportant des problématiques de la vie réelle.
Dans la même optique, le mouvement Maker favorise une pédagogie (socio)constructiviste au sein de laquelle l’apprenant est réellement l’acteur de la construction du savoir.
Les ateliers du projet Les Voyages de Capitaine futur illustrent cette démarche : si les enfants doivent être accompagnés tout au long des ateliers, leur participation active est centrale. Ils apprennent en faisant, en fabriquant eux-mêmes, avec des enseignantes ou des parents – dans une logique de collaboration intergénérationnelle. Chacun des ateliers du projet les initie à un usage créatif des technologies et les amène à une compréhension du fonctionnement de celle-ci par l’expérimentation directe.
Dans ce cadre, l’enfant est placé dans un contexte authentique et travaille sur une production réelle et concrète – un objet physique ou numérique. De plus, l’erreur est valorisée comme un outil pour apprendre. Enfin, les ateliers offrent également la possibilité aux enseignantes d’adopter une approche pédagogique par problème ou par projet en modulant leurs démarches méthodologiques.
Le risque d’une “scolarisation” du faire
Si les opportunités d’une “pédagogie du faire”, voire du développement de laboratoires de fabrication au sein des écoles, paraissent importantes, une intégration par assimilation des pratiques et des outils du mouvement Maker au sein de l’univers scolaire me semble délicate.
En effet, l’école reste aujourd’hui particulièrement caractérisée par la forme scolaire. La scolarité s’articule autour d’un espace (la classe, univers séparé pour l’enfance), d’un temps (organisé par les savoirs à transmettre) et d’une professionnelle en charge de cette transmission. Elle comporte également une série de principes implicites qui contreviennent à ceux du mouvement Maker.
L’éducation nouvelle et Freinet lui-même ont cherché à s’affranchir de cette forme scolaire. Les classes existent bien, mais sont considérées comme un lieu de retrouvailles entre différentes activités : à l’instar des principes du mouvement Maker, tout est organisé autour des centres d’intérêt des enfants, avec des espaces collectifs pour faciliter les échanges. L’idée de Freinet était, sur les mêmes principes, de faire une école par la vie – par des activités pédagogiques dans la nature, par exemple – et pour la vie.
Freinet, Decroly et d’autres ont pu faire des émules et créer leurs propres écoles, mais ils n’ont pas pu modifier la forme scolaire en elle-même.
Le constat est similaire avec la plupart des innovations numériques qui traversent l’école depuis deux dizaines d’années. “Le système scolaire peut vraiment être l’illustration de la résistance homéostatique du système qui parvient sans cesse à se reproduire tout en prétendant innover en permanence” (Michel Durampart, 2016). Ainsi, la forme scolaire perdure en digérant les innovations qui sont produites au sein des écoles, “soit, en les figeant dans des processus qui reviennent sans cesse, sous des formes reproduisant des pratiques éprouvées, et qui répugnent à se ressourcer sur la plasticité des nouveaux supports technologiques (…) soit en laissant à l’expérience localisée et non généralisable une démarche qui éprouve ces médias dans un cadre pédagogique” (ibid.).
Dès lors, la principale crainte adressée face à une institutionnalisation du mouvement Maker au sein de l’école est la perte de ses principes fondamentaux pour se fondre dans le système scolaire.
La plupart des valeurs du mouvement sont effectivement en opposition à la forme scolaire :
un apprentissage collaboratif – en opposition à l’apprentissage individuel ;
la recherche – en opposition à l’écoute ;
l’utilisation des savoirs – en opposition à leur étude ;
les apprentissages concrets – en opposition aux apprentissages abstraits ;
l’erreur comme outil pour apprendre – en opposition à l’erreur vue comme une faute ;
l’apprentissage à son rythme – en opposition à l’apprentissage en même temps que le groupe.
Au-delà de la forme scolaire, si les écoles n’ont pas encore intégré la culture Maker malgré ses avantages indéniables, c’est aussi parce que les principes restent mal compris, le procédé trop long, voire trop lourd et que les enseignantes se sentent peu armées pour recourir aux outils d’idéation, à une approche de design thinking ou à des pratiques de prototypage.
À l’heure actuelle, on peut déplorer le manque de réelle formation ou d’accompagnement de terrain pour soutenir les enseignantes dans le développement d’une “pédagogie du faire”.
En outre, le temps nécessaire pour le développement des compétences nécessaires à ces pratiques – tant pour les enseignantes que pour les élèves – semble difficilement conciliable avec le temps disponible dans les écoles. Les projets Maker demandent effectivement de la créativité, un but clair, de la planification et une certaine connaissance de ce qui est possible avec les outils fournis. Ces compétences nécessitent du temps pour être développées, au risque de cantonner les projets Maker à des réalisations simplistes en suivant une recette, sans aucune réflexion.
Les conditions d’une pédagogie du faire
Face aux enjeux actuels, mon propos ne vise pas à opposer le mouvement Maker et le système scolaire, mais bien à relever les risques d’une simple transposition de l’un dans l’autre au prix d’une dissolution des principes du premier.
Ainsi, le mouvement Maker et ses espaces comme les ateliers de fabrication doivent notamment conserver leur dimension de tiers-lieu, c’est-à-dire d’espace distinct du domicile ou de l’école permettant une production commune entre plusieurs personnes ou des groupes de personnes. En scolarisant un tel lieu, on dénaturait directement la dimension de troisième lieu, à l’instar des bibliothèques scolaires.
Le mouvement Maker promeut un apprentissage par la pratique, des valeurs d’ouverture et de collaboration ainsi qu’une déhiérarchisation des savoirs et des innovations dont le monde scolaire peut s’inspirer. Dès lors, l’approche à considérer nécessite un rapprochement mutuel, tout en veillant à ce que chacun conserve ses valeurs fondamentales.
Au regard de l’expérience et des résultats du projet Les Voyages de Capitaine futur, je propose trois axes de travail pour une meilleure articulation entre le mouvement Maker et le monde scolaire. Ce dernier peut en effet puiser une diversité d’évolutions possibles des pratiques pédagogiques : décloisonner les espaces, favoriser les interactions entre élèves et professeures ainsi que moderniser les outils pédagogiques.
Le premier axe s’avère le développement de référentiels liés aux apprentissages des élèves en créant des ponts entre les compétences développées par les pratiques Maker et les programmes scolaires. À l’heure actuelle, les ateliers et activités proposés à travers l’usage d’imprimantes 3D, de découpeuses laser ou de microcontrôleurs manquent, a priori, d’adéquation avec les compétences à développer dans l’enseignement.
Le deuxième axe est l’explicitation de la démarche du “learning by doing” afin que les enseignantes puissent se l’approprier. En d’autres termes, il s’agit d’élaborer des guides de pratiques pédagogiques : les makers ont acquis beaucoup de connaissances sur les forces et les faiblesses de cette approche. Ils auraient tout intérêt à travailler avec des enseignantes pour la structurer en vue d’une intégration au sein du monde scolaire. Des ateliers de travail collaboratif suivis d’expériences pilotes sur le terrain développeraient les fondations de cette convergence.
Enfin, le troisième axe vise le développement de pratiques de formation et d’accompagnement des enseignantes. En ce sens, après l’élaboration de référentiels et la structuration de l’approche, il s’agit, par ces actions, d’amener les enseignantes à reconsidérer une posture souvent transmissive afin de devenir des médiatrices de l’accès à la connaissance dans ses nouvelles modalités issues du monde numérique.
Sur cette base, mouvement Maker comme monde scolaire pourraient potentiellement trouver les clés pour une collaboration visant à créer les conditions d’une autonomie consciente, choisie et réflexive des élèves vis-à-vis des compétences nécessaires dans l’environnement médiatique contemporain.
Si vous souhaitez lire l’ensemble de la publication “Les voyages du Capitaine Futur : L’art pour apprivoiser les technologies”, elle est accessible en ligne.
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