La publication et la communauté comme moteurs de l'innovation pédagogique
Learnability #06 · Conversation avec François Jourde
Bonjour à tou·te·s 👋
J’espère que vous allez bien et que les plus chanceux·ses d’entre vous profitent des vacances.
Pour illustrer cette édition, j’ai choisi un cliché datant de 2019 pour vous parler de l’événement qui me tient le plus à cœur en cette fin d’année : le KIKK Festival. Il s’agit d’un festival international dédié à la créativité dans les cultures numériques proposant des conférences, des ateliers, un musée à ciel ouvert dans la ville de Namur, etc. Les deux journées principales sont toujours une importante source d’inspiration pour les mois à venir. Les conférences sont riches et les rencontres intéressantes. Je suis réellement impatient d’être jeudi matin. Je vous proposerai sur Twitter des résumés d’intervention, des réflexions et quelques images du festival.
La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de publier un article dans une revue scientifique. Je ne pensais pas que cela arriverait encore ; mes activités de recherche étant plutôt derrière moi. Pourtant, à l’invitation de Daniel Peraya et avec la collaboration de Nathalie François, nous avons produit un texte intitulé : “De l’influence des acteurs institutionnels sur les métiers du conseil pédagogique et techno-pédagogique”. À travers une série d’entretiens, nous essayons de comprendre comment les acteurs politiques des institutions d’enseignement supérieur appréhendent et façonnent le contenu, le rôle, la place, les statuts et les missions des centres d’appui (techno-)pédagogique au sein de leurs établissements respectifs.
L’inspiration, les rencontres et la publication sont au cœur de cette édition. Ces mots qualifient au mieux l’invité de cette semaine : François Jourde. Notre première rencontre date de février 2010. J’étais stagiaire au Magazine PROF. Il était enseignant et partageait sur son site Internet toutes les innovations pédagogiques qu’il proposait à ses élèves de philosophie. Ce premier entretien – le dossier intégral est disponible en ligne – a été le début d’une amitié. Onze ans plus tard, dans cette conversation, nous avons eu l’occasion de faire le bilan de ses pratiques d’innovation pédagogique, de discuter de son poste actuel de coordinateur du numérique éducatif pour le réseau des Écoles européennes et d’analyser ses pratiques d’apprentissage.
Je vous souhaite une bonne lecture à tou·te·s,
Nicolas.
Temps de lecture : 10 minutes
Près de 165 conférences données depuis 2010, 6.000 abonnés sur Twitter et des dizaines de vidéos publiées sur YouTube. François Jourde est passionné par l’enseignement, le partage et les rencontres. Professeur de philosophie dans le secondaire pendant 20 ans, il occupe aujourd’hui un poste de coordinateur du numérique éducatif au sein du bureau du Secrétaire-Général des Écoles européennes.
Salut François ! C’est un réel plaisir de t’accueillir dans cette édition. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 2010. Tu étais déjà très actif sur Internet à partager tes innovations pédagogiques. Tu es une sorte de pionnier du mouvement “build in public” parmi les enseignants ?
C'est vrai que je me suis très vite saisi des potentialités de publication sur Internet. Ma première utilisation professionnelle du numérique, outre la préparation de mes cours sur Word, ça a été de créer un site web pour mes élèves. Ensuite, grâce au web 2.0, aux blogs et aux réseaux sociaux, ça a décuplé ce pouvoir. Je suis très à l'aise avec le fait de travailler “porte ouverte”. Avec un contrat de lecture clair : “C'est du brouillon, c'est du travail en train de se faire”, ou “C’est maintenant finalisé”.
C’est la question de l’œuf ou de la poule… (Rires). Est-ce que c’est cette pratique de partage en public qui est le moteur de tes innovations, ou plutôt le fait d’innover qui te pousse à partager ces pratiques ?
Ou alors je suis très vite allé dans des innovations qui étaient de la publication (rires). L'innovation, c'était la publication et surtout faire publier les élèves. Par exemple, en créant des détournements philosophiques de films de Bollywood. En soi, ce n’est pas si innovant. Freinet le faisait déjà [NDLR : voir édition #003]. La publication est très profondément ancrée dans une pédagogie sociale dans laquelle les travaux scolaires peuvent avoir un public. Ça a été un des fondements de mes pratiques pédagogiques, comme levier de motivation et de sens à l'acte scolaire.
Ça a débuté tôt dans ton parcours d’enseignant, cette volonté de faire publier les élèves ?
Au début des années 2000, je créais des diaporamas très visuels. La bascule, ça a été d’amener les élèves à en produire eux-mêmes. C’est de là que tout est parti. J’ai continué, parce que j’aimais ça. Il y a un réel plaisir à réussir à accrocher les élèves, et à varier les activités, souvent de manière joueuse. Je voyais que ça produisait de la joie et de l’émulation chez les élèves. Que l’utilisation du numérique les engageait dans les tâches d’apprentissage.
Quand, en tant qu’enseignant, tu es dans cette dynamique d’innovation pédagogique continue, est-ce que les élèves accrochent sur le long terme ? Est-ce qu’ils ne se disent pas : “Il va encore venir avec une nouvelle idée… Qu’est-ce qu’il va nous proposer Monsieur Jourde cette semaine-ci ou ce mois-ci ?” ?
Je dois avouer que mes élèves ont été des cobayes. Je ne pense pas avoir fait de dégâts. Mais c’est vrai que j’ai produit de l’agacement chez certains de mes élèves pour au moins trois raisons.
Premièrement, leurs compétences numériques étaient assez faibles, aux plans technique et culturel. Ça m’a obligé à les développer en plus des compétences liées à mon cours. Les rendre capables de maîtriser les outils, comprendre les enjeux des plateformes de publication, etc.
Deuxièmement, ils ne voyaient pas forcément le lien avec la matière, surtout lorsqu’on commençait par l’apprentissage des compétences numériques. Pour certains, ils étaient là pour faire de la philo et se retrouvaient à faire autre chose.
Enfin, la pédagogie active est exigeante. Elle peut les fatiguer et déranger leurs habitudes. On les amène à sortir de leur zone de confort. Certes, pour leur bien, mais ils ne le vivent pas toujours positivement.
Est-ce que tu évaluais l’effet de ces innovations pédagogiques ?
Je n’ai jamais fait d’évaluation formelle de cela. J’utilisais plutôt une approche d’évaluation informelle continue. J’ai toujours fait beaucoup d’efforts pour aller vers mes élèves, ou les inviter à partager leur vécu du cours. Dans ces conditions, j’ai développé une capacité à me rendre compte de ce qui fonctionnait, comme des erreurs ou des voies sans issues. Je voyais aussi leurs progrès dans la matière, c’était une dimension importante.
Comment est-ce que tu t’es formé pour développer ces innovations ? Certaines, du point de vue technique ou même pédagogique, étaient particulièrement complexes, comment as-tu développé les compétences nécessaires à leur mise en œuvre ?
Je n’ai jamais fait de formation d'ingénierie pédagogique et celle de professeur de philosophie était tout de même très modeste sur le plan didactique. Cela vient du terrain, par une combinaison d’auto-apprentissage et d’essai-erreur. J’y ai aussi passé énormément de temps. Ce temps, j’aurais pu l’investir ailleurs. Je n’aurais probablement pas autant innové si j’avais eu d’autres passions ou d’autres contraintes familiales. Aussi, être repéré comme celui qui peut former les autres, ça m’a obligé à être bon, à pouvoir dépasser l’expérience personnelle pour en tirer des leçons et les transmettre aux autres de manière structurée.
Parmi toutes, est-ce qu’il y a une innovation pédagogique dont tu sois particulièrement fier ?
En plus de vingt ans, j’ai réellement fait beaucoup de choses. Il y a tout de même eu des climax lors de projets ambitieux, comme le fait d’amener mes étudiants à faire des Pecha Kucha dans une salle à Bruxelles. C’était une expérience humaine forte et inoubliable. Quelques rencontres aussi, notamment une discussion entre les élèves et Michel Serres entre le Québec et la Belgique. C’était un moment très puissant. L’enseignant comme les élèves ressentent le caractère exceptionnel de la situation.
À cette période, tu partageais sur Twitter et sur ton blog la manière dont tu concevais ces expériences d’apprentissage. Qu’est-ce qui t’a amené à publier tes réflexions et ton processus de travail ?
C’était une volonté de réseauter. J'ai toujours adoré la salle des profs, l'émulation collective, les discussions informelles et la machine à café. Internet d’abord, Twitter ensuite ont été mes machines à café mondiales. Cela trouve probablement sa source dans la relative solitude de l'enseignant de philosophie. Nous sommes souvent assez isolés dans les lycées.
Cela tient aussi au fait que l'institution scolaire, notamment en France, n'est pas très bonne pour valoriser ses acteurs, ou rendre visibles leurs compétences. Beaucoup d’enseignants vont chercher des formes de reconnaissance ailleurs. Internet et les réseaux sociaux ont offert une vitrine à tous ces acteurs.
Tu as été repéré par la communauté et notamment invité à de nombreux événements. Qu’est-ce qui a joué dans cette reconnaissance professionnelle ?
Dans mon cas, je pense que c’est lié à un effet de rareté. Nous ne sommes déjà pas beaucoup d’enseignants de philo. Ensuite, c’est une matière qui est marquée de façon plutôt académique. Ce n’est ni la matière, ni le moment où on s’attend à de l’innovation. J’ai aussi eu la chance d’avoir des mentors, comme Christophe Batier ainsi que des figures très inspirantes comme François Guité et François Bocquet. Il y a eu aussi des événements communautaires forts, comme Ludovia.
Malgré toute cette reconnaissance et ces innovations pédagogiques, tu arrêtes tes activités d’enseignement en 2018 pour devenir coordinateur du numérique éducatif au sein du bureau du Secrétaire-Général des Écoles européennes. Qu’est-ce qui t’a amené à faire cette transition ?
Il y avait clairement la volonté et l’occasion de se lancer un défi. Celui de changer de profession et de mode de vie. J'ai intensément aimé enseigner, mais c'est devenu peu à peu plus contraignant : l’emploi du temps hebdomadaire à l’année, les copies à corriger, etc. Je me suis également senti bridé dans ma capacité à répondre à des sollicitations de formations ou de conférences. Je pressentais que j’aurais plus de liberté. Aujourd’hui, j’ai effectivement une gestion du temps qui est différente. Je bosse comme un dingue, et j’adore ça. Mais je peux mieux décider de mon agenda, choisir de participer à des événements.
En quoi consiste exactement cette fonction de coordination du numérique éducatif ?
Je suis un peu Hermès, le Dieu de la communication (rires). Je tisse des liens entre les strates, les départements, les écoles et les personnes. C’est un réel plaisir, car j’ai une certaine appétence, et je crois une réelle compétence pour créer des relations. J’aime développer ces synergies au niveau micro, méso et macro. Je rencontre des gens, je mets en place des projets, j’accompagne et je crée de l'émulation.
Dans ce contexte, tu es toi-même chargé d’amener des enseignants à innover ?
On ne peut pas prescrire l’innovation. Je la favorise. Par exemple, j'ai mis en place des communautés professionnelles inter-écoles en fonction des matières. Je peux aider à diffuser les idées : quand un enseignant d’une école fait quelque chose d’innovant, je le dis à quelqu’un que cela peut intéresser. Mon rôle, c’est de favoriser la créativité pédagogique.
Comment est-ce qu’une institution, ou même un réseau d’institutions dans ton cas, peut favoriser cette créativité pédagogique chez ses enseignants ?
Il y a beaucoup de choses. Ce ne sera pas exhaustif mais… Il faut d’abord des espaces de conversation. Des communautés, une machine à café. Bref, que les enseignants se parlent.
Ensuite, cela nécessite un soutien institutionnel pour ceux qui souhaitent améliorer leurs pratiques : des opportunités de formation, des moyens financiers ou matériels, du temps pour expérimenter et transmettre, ainsi que de la reconnaissance.
Troisièmement, une culture institutionnelle de l’essai-erreur. Ce que les Américains disent très bien : “FAIL for First Attempt In Learning” ou comme le dit Beckett : “Rater mieux”. Il faut valoriser l’expérimentation. Certains projets ne fonctionneront pas, mais on en tirera des leçons pour le futur.
Tout cela nécessite aussi une agilité administrative. J'ai connu dans ma carrière des projets d'innovation qui sont tombés à l'eau parce que l'institution, administrativement, ne suivait pas. Mon travail aujourd’hui, c’est aussi de mettre de l’huile dans les rouages pour faciliter cette coordination sur le plan administratif.
La transition entre le métier d’enseignant de philosophie et la fonction de coordinateur du numérique n’a pas dû être simple. Ce sont des compétences a priori réellement différentes. Comment as-tu développé celles-ci et comment apprends-tu aujourd’hui ?
Je crois que j'ai jamais autant appris de ma vie (rires). C’est surtout grâce à ma fonction. J’entre dans des cercles d’expertise de manière très externe. J’observe. J’apprends par mimétisme. Je commence à poser des questions. Ensuite, ce sont les experts de ces cercles qui commencent à demander mon avis. Bref, je passe d’une position externe à être pleinement intégré. C’est le principe de participation périphérique légitime de Wenger.
À côté de cela, l’autodidaxie. Mon boulot me le permet réellement. Je peux me bloquer deux heures pour apprendre à faire un réglage SharePoint. Il faut que ça fonctionne, donc je passe du temps à le faire. C’est bien de ne pas avoir cours à ce moment-là, de ne pas être constamment dans du multitâche.
Et à nouveau, le fait d’être identifié comme une personne-ressource. En aidant avec mes compétences dans des contextes différents, je gagne en expertise. Pouvoir développer une posture d’accompagnement me permet d’apprendre beaucoup de nouvelles choses.
Dans ton rapport à l’apprentissage, il y a le rôle essentiel des outils et de la documentation. Comment est-ce que cela a évolué au fil du temps ?
Effectivement, je documente beaucoup. Les outils ont un rôle essentiel : on ne pense pas sans outil. Le penseur de Rodin, il est à poil et il rêvasse. Je ne sais pas ce qu'il fait, mais il ne pense pas, au sens d’une pensée conceptuelle, élaborée et étayée. La pensée doit être outillée à travers la discussion, un carnet, un stylo, une carte d’idées ou Obsidian. Les outils numériques m’ont réellement happé par des fonctionnalités très puissantes pour ce travail intellectuel.
J’ai commencé par les cartes d’idées pour leur capacité à être dépliées. En un clic, on peut faire varier la complexité de l’affichage. Depuis trois ans, j’avais basculé dans les outliners. Ces outils, comme Dynalist ou Workflowy, qui proposent d’écrire en listes imbriquées. Ils offrent des capacités d’affichage variable supérieures aux cartes d’idées. Les résultats de recherche sont consolidés sous la forme de pages, alors que les cartes d’idées obligent à circuler de branche en branche sans garder le contexte.
Récemment, j’ai basculé sur Obsidian [NDLR : l’outil est présenté dans la partie “Inspiration” de cette édition]. C’est un Personal Knowledge Management System. Pour moi, il coche toutes les cases ou presque. Il est interopérable : ce ne sont que des fichiers textes. Si Obsidian plante ou fait faillite, tout est dans un dossier avec des notes. L’outil a une fonction de recherche, d’indexation, qui donne de très bons résultats. Il permet de créer des liens bidirectionnels entre différentes notes. Je peux ainsi établir et suivre des connexions entre des idées ou faire vivre une idée dans différents contextes. Je retrouve dans Obsidian l’exigence de l’écriture linéaire et la puissance de l’articulation des idées. Il m’offre aussi la possibilité de continuer à travailler “porte ouverte”, car je publie directement mes notes. Et puis, une chose très importante pour moi : il y a une communauté très active derrière. Une communauté inventive, partageuse, créative. Ça donne un écosystème de plugins et de l’émulation dans le travail.
On revient à cette dimension de publication et à la communauté. C’est un réel fil rouge dans ta vie et dans tes apprentissages ?
Oui, c'est important. Tu n’es pas seul, et tu peux avoir de l’aide. Tu n’en as peut-être pas besoin tout de suite. Mais le jour où cela s’avère nécessaire, la communauté te répond directement. C’est très fort. C’est essentiel de poser des questions pour ainsi créer un réseau personnel d’apprentissage, de connaissances. C'est quelque chose qui prend du temps à construire, mais c'est sans prix.
Ce sera le mot de la fin et un beau résumé de toute notre conversation : créer un réseau et partager afin d’apprendre et d’innover. Merci François pour cette discussion passionnante !
Six manières de poursuivre cette conversation :
Parcourir les ressources qu’il crée pour les enseignant·e·s, notamment un répertoire d’outils numériques pour enseigner et apprendre
Traverser 15 années d’innovations pédagogiques documentées sur le blog de François – malgré les années, il y a une poignée de bonnes idées à prendre !
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👨💻 L’outil de la semaine
Obsidian est une application de prise de notes qui vous permet de créer un “jardin numérique”, c’est-à-dire un lieu où cultiver vos idées à travers vos écrits.
L’application a trois valeurs fondamentales : le stockage en local avec des fichiers textes – afin d’ouvrir votre contenu sur n’importe quelle application –, le recours aux liens – pour relier les idées – et la volonté de rendre l’application extensible – à travers des plugins.
Si ces trois éléments distinguent Obsidian de nombreuses autres applications de prise de notes, c’est surtout l’usage des liens et rétroliens qui en font la richesse. Le parti pris est clair : “Les notes individuelles, non connectées, sont inutiles.” Dès lors, Obsidian aide à relier les notes entre elles, en imitant les milliards de connexions neuronales dans notre cerveau. Une fois que vous avez connecté vos notes avec des liens et des rétroliens, vous pouvez visualiser les connexions entre celles-ci grâce à une vue graphique.
C’est plutôt complexe à expliquer par écrit, donc je vous laisse découvrir l’outil à travers la vidéo d’Eliott Meunier.