Utiliser la créativité pour se réconcilier avec l'apprentissage des langues
learnability #33 · Snapshot de Marjorie Castermans, fondatrice de LED "Learn English Differently" et enseignante d'anglais à l'Université libre de Bruxelles
Bonjour à tou·te·s 👋
Comment se sont passées vos deux dernières semaines ?
Pour ma part, je reviens de Paris où j’ai eu l’occasion de rencontrer mon éditeur et de me balader au salon Learning Technologies France.
Côté livre, nous avons balisé les prochaines étapes du projet ainsi que la date de sortie officielle. Ce sera normalement pour le dernier trimestre de 2023. En attendant, j’entre dans une phase de rédaction intense jusqu’à la fin du mois de juin, soutenu par la quarantaine de personnes qui m’aident à réaliser ce projet. Nos premières interactions sur le cadrage du projet et la table des matières ont déjà montré la richesse de cette approche en intelligence collective. J’ai hâte de poursuivre ce travail !
Côté salon, c’était dense et intense ! Deux journées à rencontrer beaucoup de gens – dont une série de lecteurs·rices 👋 –, à arpenter les allées pour découvrir les outils du moment, à assister à des conférences de qualité variable et surtout à enregistrer un épisode spécial du podcast “C’est quand la pause ?”. Si vous vous demandez ce qu’il se passe dans un tel salon, pourquoi on y vient, comment on s’y prépare ou comment on le vit, l’épisode va vous plaire !
Cette semaine, j’ai le plaisir de vous proposer un nouveau “Snapshot”. J’accueille Marjorie Castermans, fondatrice de LED “Learn English Differently” et enseignante d’anglais à l’Université libre de Bruxelles. Marjorie est passionnée par l’innovation pédagogique et cherche constamment à améliorer la qualité des apprentissages de ses apprenant·e·s. Je vous laisse découvrir son parcours, ses habitudes de travail et ses réflexions sur le monde de l’enseignement.
Bonne lecture et bonne semaine,
Nicolas.
Marjorie, c’est l’enseignante d’anglais que j’aurais aimé avoir – si je n’avais pas étudié le néerlandais, l’allemand et manqué d’assiduité à mes propres cours d’anglais à l’université. Passionnée par la pédagogie et l’apprentissage dès ses premières heures face à une classe, elle a toujours cherché à améliorer ses pratiques.
En 2010, lorsque j’ai lancé le projet de production audiovisuelle pédagogique à l’Université libre de Bruxelles, elle a été l’une des premières enseignantes à embarquer dans l’aventure. Quatre ans plus tard, elle a conçu et animé le premier cours en ligne ouvert et massif (MOOC) de l’institution. Un cours qui, après 9 éditions, a réuni près de 300 000 participant·e·s.
Aujourd’hui, elle lance LED “Learn English Differently”, un projet à travers lequel elle souhaite booster les compétences langagières des adultes, construire leur confiance en eux lorsqu’ils/elles communiquent en anglais et les autonomiser pour qu’ils/elles apprennent tout au long de leur vie.
C’est réellement un plaisir de la recevoir dans cette édition pour partager son quotidien ainsi que ses réflexions sur le monde de l’enseignement et de la formation.
Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?
Je m’appelle Marjorie et j’ai 40 ans. J’enseigne l’anglais à l’Université libre de Bruxelles depuis 2005, majoritairement à la Solvay Brussels School of Economics and Management, au niveau du bachelier – NDLR : les trois premières années de l’enseignement supérieur en Belgique.
Depuis janvier 2023, j’ai lancé ma propre activité avec un projet qui s’appelle LED, Learn English Differently. Comme son nom l’indique, il vise à faire apprendre l’anglais avec une méthode différente de toutes celles traditionnellement utilisées et auxquelles j’ai eu moi-même recours pendant de nombreuses années.
Le but premier est de booster les compétences langagières des participants et de construire leur confiance en eux lorsqu’ils communiquent en anglais. Le second objectif est de les autonomiser pour qu’ils puissent apprendre tout au long de leur vie.
Pour cela, mes outils de prédilection sont le jeu, la créativité et des techniques telles que la relaxation, le tableau de visualisation, le storytelling, les croyances soutenantes et la pratique réflexive. Ces outils et pratiques ont la capacité de nous mettre en joie, et donc de nous libérer de nos peurs et nos croyances limitantes qui nous empêchent de nous exprimer librement.
Concrètement, à travers LED, je propose des tables de conversation, des week-ends en immersion, des ateliers en groupes et des séances individuelles, en présentiel et à distance. LED s’adresse aux particuliers comme aux entreprises qui souhaitent offrir une nouvelle expérience d’apprentissage à leur personnel.
Qu’est-ce qui t’a amené au monde de l’enseignement ?
Quand j’étais sur les bancs de l’école, je me suis toujours dit que je ne serais jamais enseignante. Je le suis pourtant depuis 17 ans !
J’ai choisi de suivre des études de langues et littératures modernes par passion pour ces deux thématiques, mais sans réelle idée de ce que je voulais faire par la suite. À la fin de ma licence, l’équivalent du master actuel, j’ai opté pour l’agrégation : un diplôme pour enseigner dans l’enseignement secondaire supérieur en Belgique, sans réelle conviction.
Les stages pratiques, lors desquels on prend la place d’un enseignant dans une classe, sont un passage obligé. Le jour où je me suis retrouvée face à des jeunes de 17 ans, j’ai d’abord été assaillie par un énorme stress. Ensuite, dès que j’ai commencé à donner cours, j’ai eu une révélation. J’ai ressenti un véritable lien s’établir avec cette classe et je me suis pleinement sentie dans mon élément. Les échanges ont été très puissants. J’ai vu leurs yeux briller quand ils répondaient correctement à une question ou un exercice.
Ça m'a vraiment fait prendre conscience du pouvoir de l’apprentissage comme source d’épanouissement personnel. J’ai su à ce moment-là que ce n’était plus un choix par défaut, mais bien une passion.
Si je ne m’étais pas retrouvée face à cette classe, je n’aurais sans doute jamais été enseignante. Je n’ai finalement jamais enseigné dans le secondaire. C’est à l’université que j’ai poursuivi ma carrière. On m’a offert la possibilité de remplacer une enseignante en congé de maternité. C’était en 2005 et je suis à l’heure actuelle toujours enseignante à l’ULB à temps partiel.
Comment expliques-tu ce que tu fais si un·e inconnu·e te le demande lors d’une soirée ?
Quand je me présente comme professeur d’anglais, cela génère toujours des réactions émotionnelles assez fortes, et malheureusement souvent négatives. Je peux très vite lire le désarroi dans le regard de mon interlocuteur, alors je préfère me définir comme une ELF : English Language Facilitator.
Parfois, en voyant la personne, je ne donne même pas de titre et je définis directement ce que je fais : j’aide et guide des adultes qui se sentent bloqués en anglais et souhaitent se reconnecter à la langue. J’utilise le jeu et la créativité pour booster leurs compétences et reconstruire leur confiance en eux. Cela donne tout de suite une dimension très humaine et l’intérêt pour cette approche est directement éveillé.
Donc oui, pour moi la définition de mon activité est celle d’accompagnatrice et de facilitatrice d’apprentissage.
À quoi ressemble une journée de travail typique ?
Aucune journée n’est pareille pour moi, mais chacune a sa propre routine.
J’ai des journées de déplacement à Bruxelles et d’autres à la maison. Je prends systématiquement le train quand je vais à Bruxelles. J’aime ce temps de calme pour me plonger dans la lecture d’un livre. Si la concentration n’est pas au rendez-vous, j’écoute un podcast.
J’aime commencer la journée par une lecture ou une écoute inspirante qui me donnera à penser ou à créer dans la journée. Mon cerveau est en constante ébullition, mais il est aussi primordial de s’accorder des moments de “rien”, où j’essaie alors de me concentrer sur ma respiration et mes sensations corporelles afin de mettre mon cerveau sur pause. C’est dans ces moments de lâcher-prise qu’émergent bien souvent des solutions à des problèmes ou des idées nouvelles.
J’aime aussi me réserver des moments de créativité, surtout le soir, après une journée intense, si ce n’est chaque jour, au moins une fois par semaine. C’est un moment de profonde reconnexion à moi-même et durant lequel je peux expérimenter la joie et le “flow”, cet état où le temps semble s’arrêter et où l’on est complètement absorbé par ce que l’on fait. Ce sont des moments très précieux à cultiver régulièrement, des moments pour me recharger en énergie. J’ai été pendant longtemps dans l’action permanente, mais un jour mon corps m’a fait comprendre que le repos était primordial et qu’il permettait justement de mieux travailler par la suite.
À quoi ressemble ton espace de travail ?
Je travaille de chez moi où j’ai la chance d’avoir une pièce dédiée. J’ai des étagères avec des livres partout et du matériel créatif.
J’ai aussi un bureau à l’ULB que je partage avec d’autres collègues et je fais également partie d’un centre de coworking basé à Bruxelles. J’aime de temps en temps aller dans des cafés pour m’imprégner des ambiances qui y règnent.
À vrai dire, j’aime changer de lieu et d’ambiance. Cela me permet de casser la routine. Je choisis à chaque fois des endroits que j’estime beaux et inspirants.
Mon matériel de travail est primordial, mais bien souvent relégué au second plan. Avec ce mode de vie assez nomade, je me balade toujours avec mon Macbook Air, mon smartphone, mes écouteurs et j’ai toujours sur moi un carnet, des crayons, des feutres de couleur, des post-it. J’aime le contact avec le papier et le bruit du stylo quand j’y dépose mes idées.
Pourrais-tu décrire ton processus de travail et la réflexion qui le sous-tend ?
Je pars toujours des besoins des apprenants. Je prends conscience d’un problème dans une situation concrète ou un contexte bien défini parce que j’en suis le témoin direct ou parce que j’ai pu en parler avec les personnes concernées.
Pour la création de LED, je suis partie des personnes autour de moi qui se sentaient nulles, bloquées ou disaient ne pas avoir de dons pour les langues. Elles avaient déjà suivi des cours traditionnels, et ceux-ci ne les avaient pas aidées à se sentir en confiance.
Cela m’a amené une série de réflexions, et notamment : quand est-ce que l’on se sent bien et en confiance ? Même si c’est une question très personnelle, James Joyce, poète et romancier irlandais, écrivait “Dans l’intime, sommeille l’universel”. J’ai alors repensé à ma propre expérience et aux manières de résoudre des blocages ou des peurs dans ma vie. J’ai redécouvert le pouvoir de créer avec mes mains, de faire des découpages, des collages, de la peinture afin d’exprimer ce qui se cachait au plus profond de moi à une période très difficile de ma vie. J’ai ressenti tellement de joie et de libération, j’ai alors commencé à imaginer ce que je pourrais faire en combinant l’apprentissage d’une langue et la créativité.
Une fois que j’avais la base de mon approche, j’ai créé des liens entre toutes les nouvelles idées, les nouveaux domaines que j’avais récemment découverts comme le développement personnel, le travail sur les croyances limitantes, la PNL, le pouvoir de la visualisation pour se voir progresser. J’ai combiné cela avec d’autres domaines qui m’intéressaient déjà comme la psychologie, les neurosciences, et la philosophie. J’ai aussi lu des ouvrages et des recherches qui avaient été menées sur l’utilisation de la créativité dans la classe de langues. Steve Jobs disait que c’est le propre de la créativité que de connecter les choses, “Creativity is just connecting things, you need more things to connect.” Je suis convaincue que plus on a de choses à connecter, plus on multiplie le nombre d’idées.
J’aime aussi tester assez rapidement ce que je mets sur pied pour voir si cela fonctionne ou pas. J’ai donc prototypé mon projet et je l’ai proposé à un petit groupe d’adultes. J’ai rencontré pas mal de défis qui m’ont un peu déstabilisée. Toutefois, cela me permettra de mieux appréhender les problèmes dans le futur. Le plus encourageant, c’est que mes apprenants ont tous été séduits par mon approche créative ainsi que par l’environnement bienveillant et encourageant que nous avons créé ensemble.
J’aime aussi raconter une histoire à travers mon projet en utilisant une métaphore, une image ou une analogie. Par le passé, j’ai utilisé la métaphore de la cuisine pour apprendre l’anglais et dans mon nouveau projet, j’utilise celle du voyage. Tout est pensé pour que l’apprenant fasse un voyage enrichissant et formateur dans lequel il est guidé et accompagné.
Quels sont les challenges pédagogiques auxquels tu fais face ?
Le plus gros défi est de capter l’attention des apprenants et de la conserver pour qu’elle devienne un engagement dans la durée, ce qui est essentiel pour apprendre une langue.
Contrairement à ce que certaines personnes veulent nous faire croire, il est impossible d’apprendre une langue en deux semaines. Connaître quelques mots et quelques phrases peut-être, mais réellement appréhender la langue, la comprendre, l’apprivoiser et l’adopter, c’est une démarche qui s’inscrit dans le temps. On ne peut pas le faire dans l’urgence et la rapidité.
Cela va complètement à l’encontre de notre société où l’on s’est habitué à la gratification instantanée. C’est un réel défi, car l’apprentissage peut être frustrant par moments, on stagne et on ne se voit pas avancer assez vite. Cela fait partie du processus. C’est toujours le travail et les efforts qui vont porter leurs fruits, mais dans une société comme la nôtre où l’on est constamment happé par des informations en tout genre, l’attention devient difficile à capter.
L’apprenant a aussi une part de responsabilité à assumer dans la formation. Personne ne peut le forcer à apprendre, c’est lui seul qui en est responsable. L’enseignant ou le formateur peut le guider, l’accompagner mais seul l’apprenant peut faire ce choix d’être acteur de son apprentissage.
De quelle innovation pédagogique es-tu la plus fière ?
J’ai participé à plusieurs projets, mais celui qui m’a permis d’évoluer significativement dans ma pratique d’enseignante a été le développement d’un MOOC - Massive Open Online Course - intitulé “Spice up Your English” et qui a été diffusé sur la plateforme FUN MOOC de 2015 à 2022.
Un projet que tu connais bien puisque nous y avons travaillé ensemble. Ce fut un formidable travail d’équipe où chaque membre a apporté une expertise différente. Ensemble, nous avons réussi à créer ce climat de confiance qui m’est cher, alors qu’il n’y avait aucune interaction en direct avec le public. Le dispositif a été pensé pour que les participants se sentent à l’aise et continuent de progresser en dehors du cours.
Ce cours a été suivi par des personnes de tous horizons. J’ai eu énormément de retours très positifs quant à sa qualité et son efficacité. Le retour le plus gratifiant pour moi, c’est que beaucoup de participants se sont réconciliés avec l’apprentissage de l’anglais grâce à la méthode proposée et ils se sentaient beaucoup plus confiants pour oser communiquer dans la langue. Je le sais grâce aux nombreux messages reçus – j’ai même reçu des cartes postales de France écrites à la main – qui le plus souvent me remerciaient de les avoir libérés de leurs peurs. C’est la plus belle récompense qu’un enseignant peut recevoir.
Qu’est-ce que tu penses avoir compris sur le milieu de la formation que peu de gens semblent avoir compris ?
L’apprentissage est un formidable outil d’épanouissement personnel, mais il peut, à l'inverse, détruire toute estime et confiance en ses propres capacités.
Pour éviter cet écueil, la formation doit être bien construite pédagogiquement et doit surtout être dispensée par un formateur, conscient de ces enjeux, qui ne soit pas juste là pour offrir du contenu.
Je pense qu’il est important de privilégier une approche dans laquelle l’humain a le rôle le plus important. La formation est un échange d’humain à humain. Chaque adulte qui y participe arrive avec un bagage émotionnel, des peurs, des blocages bien ancrés, des croyances. Si l’on a des blocages, c’est que l’on a été confronté à un enseignement qui ne nous a pas soutenus dans ce que nous sommes et dans la façon dont nous apprenons.
J’aime bien cette citation très connue d’Albert Einstein : “Tout le monde est un génie mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide.” Autrement dit, tout le monde a du potentiel mais des potentiels différents. À l’heure actuelle, on peine encore à émettre des théories qui tiennent la route sur cette question de l’intelligence qui est trop souvent réduite à la question du Q.I. J’ai redécouvert cette citation d’Einstein sur la couverture du livre “Au cœur de l’intelligence” de Colette Portelance, pédagogue et auteure québécoise.
Ce livre s’articule autour de cette notion d’intelligence, pas au sens d’intellect, mais de l’intelligence considérée comme une manière de faire ressortir notre potentiel. Elle explique ces différents potentiels en prenant l’exemple de la construction d’une maison : pour construire une maison, on a besoin de celui qui élabore le plan en détail avec toute sa technicité, de celui qui va construire la maison brique par brique avec ses mains et de celui qui, une fois terminée, va décorer la maison pour en faire un endroit agréable à vivre. Ces 3 façons d’aborder le monde, ou 3 types d’intelligence, se nomment, respectivement, l’intelligence rationnelle, pragmatique et esthétique. Nous avons tous en nous ces 3 types d’intelligence, et avons un type dominant par lequel nous abordons le monde.
Malheureusement, l’école s’adresse en grande majorité à des intelligences rationnelles. On utilise principalement l’intellect plutôt que ses mains, son corps, son cœur, et son intuition pour enseigner les matières. Il en résulte des personnes qui ne se sentent pas du tout à leur place, et en désaccord avec ce qu’elles sont réellement. Il n’y a pourtant aucun jugement de valeur à apporter, on a besoin des 3 types d’intelligence pour faire avancer le monde. Toutefois, on a tendance à faire croire qu’il vaut mieux développer son intelligence rationnelle pour réussir sa vie.
La solution est, pour moi, de guider les apprenants dans une introspection pour apprendre à se connaître en tant qu’individu. Ils pourront ensuite mener une pratique réflexive pour se questionner sur qui ils sont en tant qu’apprenants. Les deux sont intrinsèquement liés. Savoir qui on est, comment on fonctionne et comment on apprend nous aide à avancer et progresser avec confiance. Cela s’accompagne souvent d’un travail sur les peurs et les croyances limitantes. Il est essentiel de les conscientiser et de les transformer en croyances soutenantes dans un environnement où l’apprenant est accueilli tel qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses. C’est ainsi que l’on peut se sentir en confiance pour oser aller de l’avant.
Cela implique aussi un travail personnel de la part du formateur, il faut que le formateur ait lui-même fait ce travail, qu’il soit au clair sur sa façon d’aborder le monde et qu’il soit capable d’accepter les autres façons d’aborder le monde sans jugement de valeur.
Je pense que c’est dans ces conditions seulement que l’apprentissage contribue à l’épanouissement personnel.
Comment imagines-tu l’évolution du milieu de l’enseignement et de la formation dans les 5 prochaines années ?
J’espère qu’elle ira dans le sens de ma réponse à la question précédente : penser la formation de manière holistique et humaniste. Comprendre comment nos apprenants fonctionnent, les aider à apprendre à la lumière de qui ils sont et leur donner les outils pour qu’ils continuent à apprendre en autonomie.
Quels livres, quelles personnes ou quelles expériences ont façonné tes pratiques ? Pourquoi ?
Voici un aperçu des principaux livres qui m’ont récemment inspirée dans mon activité d’enseignante et maintenant dans le développement de ma propre activité.
Je pense que chaque lecture ou chaque personne que nous rencontrons contribue à améliorer notre façon de penser, de fonctionner et de créer. J’aime créer des liens, des ponts entre tous les sujets que je découvre. J’ai quelques ressources fétiches comme le livre que j’ai mentionné plus haut “Au cœur de l’intelligence”.
Parmi ma pile de livres, il y en a plusieurs que tu m’as recommandés et à chaque fois, ces lectures se sont révélées très nourrissantes pour ma pratique, j’en profite pour t’en remercier encore.
J’ai récemment suivi une formation en ligne intitulée “Sacrée Potion Créative” par Sébastien Henry, auteur et conférencier français, qui vise à réveiller votre créativité. Sébastien est quelqu’un de profondément humain qui a vraiment à cœur de faire révéler cette part créative de nous-mêmes afin de la mettre au service de nos envies les plus profondes. C’est lui qui m’a en partie permis de me reconnecter profondément à ma créativité et de comprendre qu’elle pouvait aussi être utilisée dans tous les domaines et bien entendu aussi celui de l’apprentissage des langues.
Quel est le meilleur moyen pour les lectrices et lecteurs de learnability de te contacter et de suivre tes activités ?
On peut me contacter sur LinkedIn, et suivre le projet LED sur Facebook et Instagram.
Je suis également en train de finaliser mon site internet. Pour le moment, il s’agit d’une simple landing page sur laquelle je suis en train de travailler. On y retrouve toutefois toutes mes coordonnées pour me contacter !
European Climate Foundation recherche un·e Director Monitoring, Evaluation and Learning [Bruxelles (Belgique) · CDI · Temps plein]
Le CNFPT recherche un·e conseiller·e formation - chef·fe de projet ingénierie pédagogique et dispositifs hybridés [Paris (France) · CDI · Temps plein]
Deloitte recherche un·e Learning Advisor [Paris (France) · CDI · Temps plein]
Very Up recherche (toujours) un·e consultant·e account manager à Paris [Paris (France) · CDI · Temps plein] et à Lyon [Lyon (France) · CDI · Temps plein]
Rise Up recherche un·e Learning Solutions Consultant [Londres (Angleterre) · CDI · Temps plein]
🤖 Peut-on former sans… ChatGPT ? [FR]
Juste avant de se retrouver à Paris, nous avons enregistré un épisode de #CQLP sur les impacts de ChatGPT dans le monde de l’enseignement et de la formation. L’occasion pour nous d’aborder ce sujet qui crée autant d’espoir et d’enthousiasme que de défiance et de rejet. La technologie impressionne, ses usages, une fois de plus, inquiètent. Yann Houry, invité de l’édition 31, suit le sujet de près et a accepté d’enrichir le débat en vue de répondre à cette question déjà d’actualité : est-ce que ChatGPT s’avère désormais un ingrédient essentiel de la formation ?
🎬 Comment faire travailler des apprenant·e·s entre deux séances en présentiel ? [FR]
Que ce soit simplement pour revoir du contenu abordé lors d’une séance précédente, réaliser une tâche asynchrone ou collaborer en groupe, il n’est pas rare de souhaiter que ses participant·e·s travaillent entre deux sessions en présentiel. Quel rôle l’enseignant·e ou le/la formateur·rice doit-il/elle adopter ? Comment accompagner les pratiques de ses apprenant·e·s ? Quelles consignes donner ? Jean-François Parmentier, enseignant de physique à l’école d’ingénieur IPSA Toulouse, vous partage ses bonnes pratiques dans cette vidéo (et ne vous arrêtez pas à la réalisation un peu austère, le contenu est top !).
📄 Comment la vie moderne nuit-elle à notre capacité de concentration ? [ENG]
Cet article de The Guardian explore, à travers la lecture du livre “Attention Span : Finding Focus for a Fulfilling Life”, la manière dont les distractions constantes engendrent des difficultés de concentration et de réalisation de tâches en profondeur. À travers 30 années de recherche, Gloria Mark remet en question de nombreux travaux sur l’attention et présente une approche plus équilibrée entre la concentration profonde et les états moins concentrés. Elle partage également des méthodes pour atteindre un état de flow, c’est-à-dire un état de concentration maximal. Des pratiques à transposer avec / pour vos apprenant·e·s !
🎙️ Pédagogues engagé.e.s, le podcast qui met les pédagogues en mouvement ! [FR]
Je vous propose de découvrir un nouveau podcast ! Chaque mois, Diana Portela propose deux épisodes : dans le premier, elle discute avec les acteurs·rices d’un projet à impact. Dans le second, elle détaille comment s’inspirer de la stratégie pédagogique de ce projet. Un concept innovant et ambitieux à travers lequel elle compte parler de MOOC, de formation de bénévoles, d’organisation apprenante, etc. Les deux premiers épisodes sont disponibles et j’ai hâte de découvrir la suite !
Si vous avez apprécié cette édition, partagez-la avec un·e collègue ! C’est ce qui m’aide le plus à faire connaître la newsletter 🫶