Construire sa formation en ligne avec sa communauté
learnability #21 · Conversation avec Alexis Minchella
Bonjour à tou·te·s 👋
J’espère que les dernières semaines avant les vacances estivales se passent pour le mieux.
La semaine dernière, j’ai profité du lundi de Pentecôte pour visiter le Jardin botanique de Meise : 92 hectares de nature proposant 18 000 espèces végétales venues du monde entier. Un endroit magnifique dans lequel il est possible de se perdre durant des heures. C’est ma recommandation hors contexte de la semaine 😄 Pour l’anecdote, l’une de leurs plantes les plus connues, l'arum géant, a commencé à fleurir samedi passé. Cette floraison ne dure que 48 heures, et dégage une odeur de chair en décomposition afin d’attirer les insectes pollinisateurs.
Cette semaine, je reçois Alexis Minchella, créateur de Tribu Indé. Alexis a créé un écosystème de contenus plutôt impressionnant : podcast, livre, newsletter, série sur YouTube, événements en ligne, etc. Une mission transversale : accompagner les indépendant·e·s dans la structuration et l’amélioration de leurs activités. En mai 2021, il a lancé son premier bootcamp, une formation en ligne de 12 semaines pour une cohorte de 25 freelances. Ca m’a évidemment donné envie d’en savoir plus, et de faire un premier bilan après une année et deux cohortes.
Ce qui m’a toujours fasciné chez Alexis, c’est le soin qu’il apporte à chacune de ses créations et son approche visant à impliquer sans cesse sa communauté. J’ai donc profité de notre conversation pour lui poser plusieurs questions :
Pourquoi a-t-il décidé de se lancer dans la formation ?
Comment a-t-il conçu le parcours pédagogique de son bootcamp ?
Comment l’améliore-t-il continuellement ?
On a également abordé la manière d’engager sa communauté dans la construction de sa formation et le futur de Tribu Indé. Bref, une conversation passionnante que je vous laisse découvrir !
Bonne lecture,
Nicolas.
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Temps de lecture : 13 minutes
Alexis Minchella est le créateur de Tribu Indé, un écosystème de contenus ayant pour mission d’accompagner les indépendant·e·s dans la structuration et l’amélioration de leurs activités.
Tribu Indé, c’est un podcast parmi les plus populaires dans le milieu des freelances, une newsletter envoyée à 8.200 abonné·e·s, des conférences, une série disponible sur YouTube ou encore un livre : “Freelance : l’aventure dont vous êtes le héros”.
Depuis un an, Alexis propose un bootcamp, un programme de formation intensif de douze semaines pour 25 freelances. L’objectif ? Structurer leur business, trouver de nouveaux·elles client·e·s et apprendre à mieux vendre. À quelques jours du lancement des inscriptions pour la troisième promotion, j’ai échangé avec Alexis pour faire un premier bilan après les deux premières cohortes. On discute du choix de ce format de cours en ligne, de ses pratiques de conception pédagogique et du futur de Tribu Indé.
Salut Alexis. Un grand merci d’avoir accepté mon invitation. Je commence par une question que j’ai également posée à Eliott Meunier dans l’édition précédente : pourquoi, en tant que créateur de contenu, se diriger vers la formation ? Il y a une série de manières de mener la mission de Tribu Indé en la monétisant… Pourquoi vouloir former des gens ?
Pour passer d’un média, ce qu’est Tribu Indé, à un business, il n’y a pas 50 solutions. Il y avait la possibilité de signer des partenariats avec différents acteurs de l'écosystème. Mais je ne voulais pas me transformer en panneau publicitaire.
Je me suis alors demandé : “Comment est-ce que je peux monétiser mon expertise ?”. C’est-à-dire, dans mon cas, la construction d’un business freelance de A à Z.
Tu as soit des petits produits comme les ebooks ou les livres, soit de la formation sous ses différentes modalités. J’ai fait les deux (rires). Mais la formation est la voie la plus logique aujourd'hui. C'est aussi dans l'air du temps.
Certains créateurs proposent de l’accompagnement ou du coaching. Cela reste une manière de transmettre ton expertise, sans être de la formation dans son acceptation traditionnelle…
C’est vrai, mais je ne me considère pas comme un coach, et n’en ai pas les compétences. Même dans le bootcamp, je ne propose pas une approche d’introspection du style : “Trouve tes réponses par toi-même, tu les as en toi et je vais te poser les bonnes questions pour les faire émerger.” J’ai une démarche de consultant : je questionne pour bien comprendre la problématique et on essaie de trouver la réponse ensemble.
Et puis, ce qui me gêne dans le coaching, c’est le côté “Mythe de Sisyphe” : à chaque nouvel accompagnement, tu répètes les mêmes choses. Aujourd'hui, je propose des accompagnements individuels uniquement aux alumni du bootcamp [NDLR : les ancien·ne·s participant·e·s] qui ont déjà bien structuré leur business, mais veulent franchir un nouveau palier dans leurs activités.
Je te challenge sur les formats, mais c’est pour comprendre le choix du format bootcamp (rires). Tu aurais pu aussi aller vers la création d’une communauté payante, à l’instar de ce que fait Killian Tallin ?
Bonne question… Car mon audience m’a demandé une communauté “Tribu Indé” en plus (rires). J’avais d’ailleurs lancé le projet au premier semestre 2020, pendant l’écriture de mon livre.
Mais je ne l’ai pas fait pour différentes raisons. D’abord, parce que le modèle de communauté est intéressant, mais c'est le business Netflix. Chaque mois, il faut alimenter la machine. Tu ne peux jamais t’arrêter. Je souhaitais garder une liberté d’action, une capacité à me focaliser sur d’autres projets à différents moments de l'année. Et aussi, à lever le pied quand j'en ai envie ! Et puis, avoir 800 personnes dans une communauté, c'est trop d'un coup pour moi. Ce que j'aime c'est connaître chacun des participants, son business, ses clients, etc... C'est là que je peux avoir le plus d'impact.
Je comprends, et en même temps ça semble fou comme décision ! Tu avais une réelle marque d’intérêt de la part de ton audience pour la création d’une communauté, et tu lui proposes autre chose…
Effectivement, dans n’importe quel livre business, on te dit : “Tu as un signal marché ? Applique ce que tes utilisateurs souhaitent !”. Mais, comme je te l’expliquais, je me suis dit : “Je sens que ce n’est pas la bonne idée.” Ma zone de génie n’est pas dans la gestion d’une communauté.
Donc, leçon à retenir : il ne faut pas toujours écouter ton audience et faire ce qu’elle demande. Elle n’a qu’une partie de l’équation. Elle ne connaît pas, par exemple, les objectifs stratégiques de Tribu Indé, ou le temps qu’un tel projet peut prendre.
J’en reviens presque à ma question initiale alors… Pourquoi un format bootcamp ?
J’avais vu que le format fonctionnait plutôt bien aux États-Unis depuis plusieurs années.
J’avais aussi testé, en tant que participant, différents types de formation en asynchrone. De mon point de vue, en France, tout le monde était en train de répliquer la même chose : une formation asynchrone, vendue à un maximum de personnes, sans interaction, ni support.
Pour moi, ce format n’était pas cohérent avec le positionnement de Tribu Indé que je considère comme plus premium. Et j’aime aussi être là où on ne m’attend pas : ça a été le cas pour le livre, ou la série sur les indépendants. Personne ne m’attendait là-dessus.
C’est pareil pour le bootcamp : personne n’avait proposé un bootcamp pour freelances en France. Et ça, ça correspondait au positionnement de Tribu Indé : accompagner de manière qualitative un petit nombre de personnes. Cette idée de vivre une aventure collective pendant un certain nombre de semaines me plaisait aussi beaucoup plus.
Tu as l’idée initiale, comment as-tu su qu'elle intéresserait ton audience qui était, elle, demandeuse d'une communauté ?
D’un point de vue business, je suis un grand frileux et j’ai une aversion au risque assez élevée. En plus, tu le sais mieux que moi, lancer un programme de formation demande énormément de temps, d’énergie et de charge mentale.
Pour tester la demande, j’ai procédé en deux étapes. J’ai commencé par envoyer un e-mail en décembre 2020 aux abonnés de ma newsletter en leur proposant de répondre à un questionnaire pour mieux les connaître. Ensuite, j’ai mené une série d’entretiens pour comprendre leurs challenges et affiner la proposition de valeur du bootcamp.
J’en ai ensuite parlé dans ma newsletter, sans faire de réel lancement, dans une approche beta-test : “J'ai cette idée-là : j'ai envie de lancer un bootcamp qui durera douze semaines, on abordera plus ou moins tel et tel sujet, je lance en version beta dans peu de temps. Qui est intéressé ? Envoyez-moi un e-mail et je vous donnerai tous les détails du programme”.
D’un point de vue marketing, c’est à l’opposé de toutes les bonnes pratiques ? Peu d'informations sur le produit et de la friction pour s’inscrire…
Ça reste cohérent avec le positionnement de Tribu Indé. D’une part, ça me permet d’avoir une approche humaine, d’échange, contrairement au remplissage d’un formulaire avec un envoi automatisé derrière. D’autre part, ça engage effectivement beaucoup plus la personne de répondre à un e-mail, en expliquant ses motivations, que de remplir un formulaire en ligne.
J’imagine que, malgré cette friction, tu as eu des réponses. Quelle a été la suite du processus ?
Effectivement, une cinquantaine de personnes ont répondu à l’e-mail. Je leur ai envoyé un document de présentation du projet. Je le décrivais en expliquant bien qu’il s’agissait d’une version beta-test : “Voici le format ainsi que les détails du bootcamp, mais rien n’est créé.” À la fin du document, si elles étaient intéressées, elles pouvaient prendre un rendez-vous téléphonique dans mon calendrier.
Suite à ça, j’ai eu trente personnes en entretien pour comprendre qui elles étaient, leurs problématiques, ce qui les motivait, etc. Je leur expliquais le projet dans les détails et ensuite je leur demandais : “Combien est-ce que ça vaut pour toi ?”. Ça m'a permis de définir le pricing.
Dans cette version beta, le prix était deux fois inférieur à ce que j’ai proposé lors de la deuxième promotion. Le deal, c’était de co-construire la formation avec moi, et d’accepter les couacs de la première version. Les personnes savaient aussi qu’elles seraient énormément sollicitées pour me fournir des retours.
Finalement, 23 d’entre elles ont accepté de partir dans cette aventure.
Tu as donc fait la communication, la sélection et la vente sur la base d’une simple présentation de projet. Tu n’avais aucune formation derrière. Tu as donné le premier cours après combien de temps (rires) ?
On a commencé 15 jours après (rires). Chaque semaine, mon unique but était de finaliser le cours de la semaine suivante. Les sessions en direct avaient lieu le lundi soir et la journée du mardi était consacrée à la structuration du prochain cours. C’était très très chaud (rires).
Tu le disais un peu plus tôt : concevoir une formation prend énormément de temps. Comment as-tu pensé le parcours pédagogique, tout en étant dans l’urgence ?
Le hack, c’est que je sortais d’une année d’écriture du livre qui englobe, lui-même, toute la méthodologie de Tribu Indé. Et j’avais déjà bien réfléchi à développer un parcours cohérent pour le lecteur afin de l’aider à structurer ses activités. Je me suis donc appuyé sur ce parcours.
C’était une opportunité, mais ça aurait pu être un obstacle : qu’est-ce que la formation avait à offrir de plus que ton livre ?
Justement, c’était ça la vraie pression pour moi (rires). Je me disais : “Il y a des gens qui sont en train de payer un bootcamp. Si je leur file ce qu'il y a dans le livre, sachant que 80 % avaient lu le livre, je vais passer pour un guignol” (rires).
Toutefois, quand j’ai écrit le livre, j'ai eu de la frustration parce qu'il y avait plein de trucs que je ne pouvais pas inclure : certaines de mes expériences, des exercices, des cas difficiles avec des clients ou des outils. Je me suis dit : “Je pars de la base du livre, de son sommaire. Dans chaque partie, je formalise, je rends cela actionnable, j’ajoute la manière dont je fais les choses et je mets en place des exercices pour que ça puisse vraiment aider les gens à avancer sur chacune des étapes”.
Et concrètement, ça ressemble à quoi le bootcamp Tribu Indé ?
Si on prend une semaine type, il y a le rituel du début de semaine dans le groupe WhatsApp : tout le monde se motive et partage des photos ; chacun prend des nouvelles des autres.
Le lundi soir, de 17:30 à 19:00, c’est le cours en direct. On attaque une thématique qui va rythmer la semaine. C’est toujours très collaboratif en mélangeant des apports théoriques, des discussions sur nos expériences respectives et des exercices. En fin de live, je leur présente la ou les activités à réaliser durant la semaine. Je leur montre les templates et outils pour qu’ils puissent y travailler dès le lendemain matin.
Le mercredi, j’organise une session de coworking en ligne sur Gather. On commence par partager les tâches sur lesquelles on va avancer, liées au bootcamp ou non. Au bout de deux heures, on débriefe de manière informelle. S’il y a des points de blocage, je suis là. Mais il m’arrive aussi de les laisser gérer ces sessions de coworking, pour les amener à réellement communiquer entre eux.
Pour clôturer la semaine, le vendredi, il y a les consultations. Ils me posent des questions avant cette session, et j’y réponds pendant deux ou trois heures. Certains vont également apporter des éléments de réponse ou partager leur expérience sur les problématiques évoquées. Ces sessions n’ont pas d’heure de fin : tant qu'il y a des questions ou tant que les gens n'ont pas compris, je ne m'arrête pas. C'est une des promesses du bootcamp.
Tu les amènes également à collaborer entre eux ?
Oui, j’ai créé un système de “partenaires de responsabilité''. Le but est qu’ils puissent se voir toutes les semaines pour faire un point sur leurs avancées, et partager leurs difficultés. Je leur ai fourni un template pour gérer ces appels.
Durant la semaine, ils ont également différents canaux pour échanger : le groupe WhatsApp pour l’informel, et le forum où ils peuvent partager leurs questions, leurs avancées et leurs exercices. C’est d’ailleurs le seul endroit où je corrige les exercices. Il n’y a ni e-mail, ni correction individuelle. Je veille à ce que ce soit public pour favoriser l’évaluation par les pairs. C’est pareil pour les questions-réponses.
Comment as-tu analysé cette première cohorte ?
Comme je te le disais plus tôt, le deal était clair : un prix réduit, mais un maximum de feedbacks (rires).
Chaque semaine, je leur envoyais un questionnaire pour analyser leur expérience : la manière dont ils se sentaient, leur niveau de progression, leur satisfaction générale. Le questionnaire comprenait également des questions sur chaque partie du cours : session en direct, consultation, activité de la semaine, etc. Je voulais connaître leurs usages, leurs retours, les aspects à améliorer, etc.
C’était sous la forme de questions ouvertes ou fermées ?
Tout ça en questions ouvertes. J’ai un nombre de données… C’est monstrueux (rires).
Ça m'a permis d’améliorer le bootcamp de semaine en semaine. Par exemple, le fait de poser les questions en amont des sessions de consultation, ça a émergé du groupe. Il y a aussi eu pas mal d’autres choses : proposer des petits exercices lors des live, poser des questions pour les faire participer, faire des pauses, etc. Je n'avais pas forcément ça en tête.
As-tu également utilisé ces données pour améliorer le bootcamp après cette première session ?
Oui, mais j’étais plutôt dans l’optimisation. J’ai réellement itéré et amélioré le bootcamp durant le déroulement de la première session.
Entre les deux promotions, je me suis demandé : “Comment est-ce que je peux faire encore cinq fois mieux que ce que j'ai fait lors de la première promotion ?”
De manière pragmatique, j'ai réécouté chacune des sessions en direct. J’ai analysé mon discours, les moments où les gens décrochaient, etc. J’ai réellement cherché à améliorer cela. J’ai modifié et actualisé la structure de la formation, ajouté des exercices, des templates ainsi que des capsules vidéos sur certains aspects.
J’ai aussi passé beaucoup de temps à améliorer la dimension communautaire : le fait de créer un cercle de confiance, d'être beaucoup plus disponible que sur la première promotion pour répondre à toutes leurs questions ou encore de mettre en place des systèmes pour éviter le décrochage.
Étais-tu plus confiant pour la deuxième promotion du bootcamp ?
Oui et non, car il y a de nouveaux challenges qui apparaissent.
Par exemple, en termes de gestion de groupe. C’est différent de passer d’une promo 1, avec des super fans qui ont une confiance aveugle en toi, à une promo 2 avec des gens à convaincre. Il y a aussi des profils plus expérimentés qui s’inscrivent, avec des questions plus pointues. Ça reste challengeant, mais j’étais confiant sur la valeur que je délivrais. Tout ce que je partage correspond à ce que j’ai moi-même mis en place. Ça a fonctionné pour moi et aussi pour la première promotion. Je sais, sans aucune prétention, que le contenu du bootcamp peut transformer la vie des indépendants.
Ça a été pour gérer ces questions plus difficiles ?
Oui, c’est aussi mon rôle de formateur. Je ne me considère pas comme un expert en tout, donc ça ne me dérange pas de répondre : “Je ne sais pas. Je n’ai pas la ressource. Laisse-moi un peu de temps, laisse-moi contacter les bonnes personnes auxquelles je pense pour récupérer de l'information et pouvoir te donner une réponse.”
J’ai l’impression qu’en deux promotions seulement, tu as déjà bien optimisé une série de choses. Tu as déjà des idées pour la promotion 3 ?
Je ne sais pas si ce sera déjà pour la troisième promotion, mais j’aimerais aller vers des cohortes un peu plus importantes, accompagnées par des assistants pédagogiques, peut-être même des alumni. L’idée serait d’avoir des référents qui sont passés par là et qui ont la vision apprenante en ayant vécu ces 12 semaines de formation intensive.
J’aimerais aussi améliorer l’expérience de ces alumni. Quand un participant quitte le programme, qu’est-ce qu’il se passe ? J’ai déjà prévu des masterclass sur des sujets très précis qui n’ont pas été abordés durant le bootcamp. Tout ça, accessible à tous les anciens participants de manière gratuite. Mais je réfléchis encore à d’autres choses…
Pour terminer, après tous ces projets accomplis en seulement quelques années, quel est le futur de Tribu Indé ?
C'est un vaste sujet sur lequel je me questionne tous les six mois (rires).
Je vois ma vie et Tribu Indé comme une succession de chapitres dans lesquels il y a eu un chapitre consultant à la Défense, un chapitre salarié, un chapitre 100 % freelance… Aujourd’hui, c’est un chapitre de solopreneur, créateur de projets. Mais je n’exclus pas d’aller, dans quatre ou cinq ans, sur des sujets plus entrepreneuriaux ou liés à l’écosystème tech.
Pour l’instant, je me focalise vraiment sur la construction de cet écosystème de contenus gratuits et payants. Je me vois continuer à parfaire le bootcamp, et à l’animer à un rythme de deux cohortes par année. J’ai envie de garder cette approche d’exclusivité.
Je n’exclus pas d’explorer d’autres formats pédagogiques, plus accessibles afin de toucher un peu plus de personnes. Tout le monde ne peut pas se bloquer 12 semaines et payer plusieurs milliers d’euros dans un accompagnement. On verra le format que cela peut prendre…
On termine sur de belles perspectives. Tu as de quoi continuer à bien t’amuser ! J’ai hâte de découvrir les futurs projets de Tribu Indé. Je te dis un grand merci Alexis pour cette conversation passionnante. À bientôt 👋
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“C’est quand la pause ?”, c’est le podcast qui analyse le monde de la formation en omettant délibérément un de ses ingrédients essentiels. Avez-vous déjà imaginé une formation sans formateur, sans budget, sans PowerPoint ou sans thématique ?
Aujourd’hui, il semble impossible de former sans innover : face à un monde en constante évolution, la nécessité de se remettre en question pour proposer des formations plus efficaces semble évidente.
Et pourtant, si cette innovation pédagogique semble louable, il est nécessaire de la questionner : ce qui semble parfois nouveau, tant sur le plan pédagogique que technologique, s’avère parfois du simple recyclage.
Finalement, qu’est-ce que l’innovation pédagogique ? Pourquoi est-elle si importante ? Comment la mettre en œuvre ? Nous débattons de ces questions, accompagnés de témoignages d’acteurs de la formation, pour finalement se demander : la formation sans innovation pédagogique, est-ce possible ?
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Aidez-moi à enrichir cette curation en proposant des offres d’emploi intéressantes : job@learnability.news
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👾 Discord, l'outil collaboratif idéal pour les cours à distance
Discord, c’est une plateforme permettant d’échanger par écrit, en appel audio ou même en visioconférence. À l’origine utilisée dans le monde du gaming, elle s’est démocratisée durant la pandémie dans l’éducation, car majoritairement investie par des enseignant·e·s et formateurs·rices pour assurer la continuité pédagogique. L’article partage une série de retours d’expériences d’usages de la plateforme et vous donne même une série de conseils pour la mettre en œuvre dans vos formations.
📱 Se former à la finance sur WhatsApp et/ou iMessages/Telegram
Avez-vous déjà suivi une formation par messages depuis votre téléphone ? Yoann Lopez, le premier invité de learnability, lancera d’ici peu des micro-formations gratuites autour de la crypto et de la finance dans ce format inédit. À travers ce billet LinkedIn, il explique la genèse de ce projet, les raisons qui le poussent à choisir ce média et vous propose de le rejoindre dans cette aventure. Une inspiration à suivre !
🗓 Venez partager ou vous inspirer au prochain colloque AUPTIC·Education
Du 16 au 18 novembre 2022 se déroulera, en présence (à Namur en Belgique) et à distance, le sixième colloque international AUPTIC·éducation avec pour thème principal : “Le numérique au service du pédagogique : quelle nouvelle normalité ?”. J’aime particulièrement les activités de cette association qui favorise l'échange entre les chercheurs et les praticiens de l'éducation et de la formation qui savent l'importance du terrain sur le regard à porter au numérique. Vous pouvez simplement inscrire les dates dans votre agenda ou proposer une intervention : communication scientifique, retour d’expérience ou une présentation et/ou expérimentation des potentialités pédagogiques d’un outil numérique.
👨💻 L’outil
Alexis en parlait dans notre conversation, et je ne pouvais pas résister à l’envie de vous faire découvrir Gather si vous ne connaissez pas encore l’outil.
Il s’agit d’un logiciel de visioconférence qui se déroule dans un univers virtuel en deux dimensions.
Concrètement, chaque utilisateur·rice est représenté par un personnage qui peut se déplacer dans ce monde virtuel. Lorsqu’un·e (ou plusieurs) autre utilisateur·rice se rapproche de votre personnage, cela active les caméras et micros respectifs. Vous pouvez alors commencer à discuter. Si vous vous éloignez mutuellement, la communication audiovisuelle s’estompe progressivement jusqu’à la disparition. Gather donne ainsi beaucoup plus de liberté aux utilisateurs·rices pour choisir avec qui discuter, où aller dans l’univers, quelles actions réaliser, etc.
Le grand intérêt, en tant que formateur·rice ou enseignant·e, est que vous pouvez concevoir votre propre univers virtuel avec une série de critères : des pièces pour permettre le travail en sous-groupes, des tableaux interactifs pour favoriser la collaboration, une plénière pour des séances d’apport d’informations, etc.
Je vous conseille de lire cet excellent article sur l’outil pour vous inspirer sur ses usages pédagogiques.