Bonjour à tou·te·s 👋
Je vous écris depuis Pleasant Point en Nouvelle-Écosse au bord de l’Océan Atlantique.
Je dois vous l’avouer, hormis ces quelques mots, cette édition a entièrement été préparée et programmée avant mon départ afin d’occuper le moins d’espace – temps et mental – durant mon voyage.
Elle est un peu spéciale – et surtout beaucoup plus courte que d’habitude –, car elle ne contient ni ressources ni outil, et se compose uniquement d’un texte de point de vue. Il est issu du premier épisode de la saison 3 du podcast “C’est quand la pause ?” que je co-anime avec Jérôme Robyns et Lionel Meinertzhagen.
C’est une manière de vous faire découvrir le nouveau format du podcast à l’écrit, et de ne pas rater une édition.
Je serai de retour à Montréal pour reprendre les activités normales dès le début de la semaine prochaine et ensuite à Bruxelles au début du mois de novembre. N’hésitez donc pas à me partager votre avis sur la chronique, sur le podcast ou sur les deux. Je lirai cela avec attention et vous répondrai rapidement.
Bonne lecture,
Nicolas.
⏱️ Temps de lecture : 5 minutes
Cette édition me permet de mettre en avant les changements de l’un des projets qui a occupé, dans les coulisses, une partie de mon été – à côté du Learning Design Club.
Depuis deux saisons, “C’est quand la pause ?” était un podcast bimensuel avec un concept simple : prendre un ingrédient essentiel du monde la formation – le PowerPoint, le/la formateur·rice ou encore la vidéo – et envisager de “faire sans”. Cette approche nous permettait de discuter de son rôle, de ses apports et de nos expériences propres.
Au fil du temps, Jérôme, Lionel et moi avons trouvé le concept redondant et commencions à prendre moins de plaisir dans la production de chaque épisode. Cet été, nous avons mis à plat nos envies et nos objectifs pour penser le futur de ce projet. Jusqu’à envisager de tout arrêter… Avant une discussion éclairante avec Fabien Hobart, l’un des co-animateurs de Nipédu.
Au bout de quelques sessions de brainstorming, nous sommes ressortis avec une nouvelle vision : proposer un moment de réflexion mensuel en explorant les enjeux, défis et opportunités du monde de la formation pour permettre à nos auditeurs·rices d’appréhender sereinement le futur de l’apprentissage.
Pour cela, une fois par mois, nous choisissons chacun une tendance pédagogique que nous synthétisons et décryptons sous la forme d’une chronique. Celle-ci est ensuite discutée pendant une dizaine de minutes. Nous continuons à partager, en début d’épisode, nos explorations et évolutions personnelles dans le monde de la formation et terminons chaque podcast avec nos recommandations de vidéos, lectures, outils ou conférences à découvrir pour inspirer les pratiques pédagogiques.
Évidemment, le ton reste le même : trois amis qui partagent leurs pratiques en mélangeant humour et références scientifiques.
Le tout, emballé dans un format de – maximum – 60 minutes que nous nous contraignons à respecter pour de bon !
Lors du premier épisode de cette troisième saison, nous avons abordé trois sujets : Lionel a remis en question l’année des compétences, Jérôme est parti à la recherche des organisations apprenantes et j’ai fait un plaidoyer pour développer les compétences pédagogiques de tout un chacun.
C’est cette dernière chronique que je vous propose aujourd’hui au format textuel. Une sorte de mise en bouche dans un format que vous connaissez pour vous pousser à aller ensuite écouter notre discussion sur ce sujet tout en découvrant les autres chroniques.
À nouveau, je vous invite à me partager votre avis à la fois sur le fond et sur la forme. Même si le deuxième épisode est déjà enregistré, nous sommes avides d’avoir vos retours pour nous améliorer.
Chères auditrices et chers auditeurs. Prenez le temps d’observer autour de vous. Une révolution est en cours, et vous êtes en train de la vivre.
Nous sommes déjà toutes et tous des apprenantes et apprenants tout au long de la vie.
Nous apprenons en permanence. Au sein d’une entreprise, un employé se forme en moyenne 4 heures par semaine, dont plus de 3 heures 30 en autonomie. Et nous apprenons, surtout, en dehors des formations traditionnelles.
Le dernier rapport de la société Degreed, sorti cet été, est plutôt éclairant sur ce point : les employés passent plus de temps à se former entre pairs et collègues, ou auprès de cadres et managers qu’en participant à des conférences, des cours ou des programmes de formation en présentiel ou en ligne. Ils sont aussi nombreux à préférer se former seuls sur la base de documents internes, de vidéos ou tutoriels réalisés dans l’entreprise ou de lectures diverses.
Est-ce que cela reflète aussi vos propres pratiques ?
La liste de 100 outils pour l’apprentissage en entreprise qui vient d’être mise à jour va dans le même sens. Je vous fais le top 6 du top 100 : LinkedIn en 6ème place, PowerPoint, ChatGPT, Microsoft Teams, Google Search et YouTube en haut du classement. Une liste qui montre qu’on apprend seul et grâce aux autres, même via LinkedIn.
Cette transformation des pratiques d’apprentissage cache une réelle révolution dont nous ne mesurons pas encore assez l’ampleur : nous sommes toutes et tous en train de devenir des enseignants tout au long de la vie pour développer les compétences des personnes qui nous entourent.
Qu’il s’agisse d’accompagner un nouveau collègue, d’élaborer une procédure à suivre, de réaliser une présentation sur le fonctionnement d’un nouveau produit ou de créer une formation, nous avons le besoin, l’envie et peu à peu la nécessité de partager nos connaissances comme notre expertise avec d’autres personnes.
En d’autres termes, nous sommes toutes et tous en train de devenir des créatrices et des créateurs d’expériences d’apprentissage.
Pourtant, peu d’entre nous ont les compétences nécessaires au développement de celles des autres. La plupart du temps, nous reproduisons une approche traditionnelle, et peu efficace, vécue durant notre scolarité. Parfois, l’envie d’innover est là, mais nous faisons alors face à de nombreux questionnements : Comment s’y prendre ? Par où commencer ? Comment réussir à susciter l’intérêt de mon public ? Comment agencer, structurer et médiatiser mon contenu pour développer les compétences de mes collègues ? Créer une expérience d'apprentissage de qualité est effectivement plus difficile qu'il n'y paraît.
Face à cela, je plaide pour une pédagogie de la pédagogie.
Imaginez un monde dans lequel la manière de combler un besoin vital, se nourrir par exemple, ne serait jamais expliquée ni enseignée. Cela amènerait alors les individus à consommer n’importe quoi, n’importe comment, en développant des maladies graves… Mauvais exemple, ça existe déjà.
Imaginez un monde dans lequel on ne formerait pas à un usage pertinent des outils numériques sur lesquels nous passons le plus de temps, comme nos smartphones ou encore les réseaux sociaux, ce qui créerait de l’addiction, des troubles anxieux ou encore du stress… Ha, c’est encore un mauvais exemple. Ça aussi, ça se fait déjà.
Bref, parce qu’on a déjà complètement foiré notre éducation à l’alimentation ou notre éducation au numérique, je n’ai pas envie qu’on rate notre éducation à la pédagogie.
J’aimerais que nous soyons toutes et tous confiants et compétents pour développer les compétences des personnes qui nous entourent.
Si vous me suivez dans cette aventure, il reste deux défis importants à résoudre :
Comment amener chacune et chacun à prendre conscience de la nécessité de développer ses pratiques pédagogiques ?
Et surtout, quelles compétences pédagogiques doivent être travaillées en priorité ?
Pour découvrir la discussion à propos de cette chronique ainsi que les deux autres, ça se passe ci-dessous en écoutant directement l’épisode ou en vous abonnant au podcast sur votre plateforme de podcast préférée.
Un format agréable à écouter autour de sujets de chroniques vraiment intéressants. J aimerais bien en connaître davantage sur cette pédagogie de la pédagogie et comment développer de nouvelles compétences en tant que formateur. Merci !
Super intéressant ! Merci 😊