Former 16.000 personnes à travers une newsletter
Learnability #02 · Conversation avec Yoann Lopez
Bonjour à tou·te·s 👋
J’espère que la semaine de “rentrée des classes” s’est bien passée pour vous 💼 🎒
Merci beaucoup pour l’accueil réservé à la première édition. J’ai reçu énormément de messages, d’encouragements, de retours positifs, de pistes d’amélioration, etc. C’était très chouette de vous lire ! Nous avons approfondi divers sujets avec certain·e·s d’entre vous dans de longs échanges d’e-mail et envisagé les évolutions de la newsletter avec d’autres sur les réseaux sociaux.
Cette semaine, j’inaugure la première “Conversation”. Une édition sur deux, je vous propose de rencontrer un·e créateur·rice d’expérience d’apprentissage. Pour cette première, j’ai choisi une personne qui transmet du savoir en dehors de toute institution d’enseignement ou de formation. J’ai le plaisir d’accueillir Yoann Lopez, auteur de la newsletter “Snowball” consacrée aux finances personnelles. Cet échange a été passionnant ! S’il n’est pas, à proprement parler, un “acteur de l’éducation”, Yoann a un défi similaire à tout·e formateur·rice : donner aux personnes les compétences dont elles ont besoin pour prendre les bonnes décisions – dans son cas, en matière d’investissement. Si le sujet n’est, a priori, pas des plus attractifs, Yoann parvient tout de même à déconstruire des concepts économiques complexes, engager ses participant·e·s dans sa communauté pour s’entraider et les accompagner dans leurs investissements. Il vous partage son approche pour tester les besoins de ses utilisateurs·rices, les raisons du choix de la newsletter pour transmettre des savoirs, sa manière de médiatiser son expertise dans un réel écosystème pédagogique et ses idées pour le futur de Snowball. Que vous soyez enseignant·e, formateur·rice ou concepteur·rice pédagogique, il y a une série d’éléments à récupérer quel que soit votre contexte de formation.
En fin de newsletter, j’inaugure également la partie “Inspiration” en vous partageant quatre ressources et trois outils. Dans chaque édition, vous retrouverez des liens, idées, lectures, outils ou conférences à explorer pour innover dans vos pratiques pédagogiques.
Cette newsletter est encore un chantier en construction. Comme lors de la première édition, je suis très curieux d’avoir vos retours sur cette conversation. Je vous invite à m’écrire pour me dire ce que vous avez pensé de cette édition, soit en réponse à cet e-mail soit sur Twitter.
En vous souhaitant une bonne lecture,
Nicolas.
Un mardi sur deux, learnability est une newsletter qui explore les différentes facettes de l'innovation pédagogique et du futur de l'apprentissage. Si vous avez envie de suivre cette publication, abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions.
💬 Conversation avec Yoann Lopez
Temps de lecture : 12 minutes
À côté ses activités professionnelles – chez Withings ou chez Comet –, Yoann a toujours été passionné par les side projects : il déconstruisait des objets ou essayait de mettre les gens en relation. En mars 2020, il lance Snowball, une newsletter pour apprendre des choses concrètes sur la gestion de budget et l’investissement. Après un mois et demi seulement, il en propose une version payante. En août 2020, ce side project devient son activité principale. Aujourd’hui, il comptabilise près de 16.000 abonnés gratuits et 2.600 payants.
Salut Yoann. Merci beaucoup d’avoir accepté cette invitation. Je suis très heureux de commencer cette série de conversations avec toi. Tu es l’un des représentants de la “Passion Economy”, ce mouvement à travers lequel une série de personnes vivent de leur passion, notamment à travers des projets éducatifs. Pour commencer, j’ai une question plutôt personnelle : à travers ton parcours, j’ai observé une réelle capacité chez toi à percevoir les signaux faibles. D’où est-ce que ça te vient ? Est-ce que c’est quelque chose que tu cultives ?
Je ne pense pas que ce soit inné. Je suis plutôt du genre curieux, et je lis beaucoup. Je m’intéresse aussi à pas mal de choses qui ne sont pas liées à mon secteur. À partir d’un moment, tu arrives à connecter plusieurs choses ensemble et ça te permet de sentir les opportunités d’innovation. Je crois aussi que les personnes qui parviennent à détecter ces signaux sont des optimistes. Des personnes qui se disent : “Il y a ça, et que ça peut aller plus loin”. Les pessimistes ont plus une vision qui les amène à croire que ça ne va pas fonctionner. Donc c’est un mélange des deux : de la curiosité et de l’optimisme.
Et parmi tes sujets de prédilection, il y a l’éducation. Pourquoi cet intérêt ?
Je suis passionné par les sujets qui ont un impact fort sur nos vies. C’est pour cela que je m’intéresse à l’éducation, mais aussi à la santé, à la mobilité, au logement ou à la finance.
Comment vois-tu le système éducatif aujourd’hui, et son évolution à moyen terme ?
Je sais qu’il y a des gens qui disent “Le système éducatif en France, il est tout pourri.” Pour moi, ce n’est pas le cas. Il possède des lacunes évidentes. Mais à une telle échelle, il remplit tout de même pas mal de fonctions pour lesquelles il a été créé. À côté de cela, de plus en plus d’individus souhaitent se former seuls, apprendre de nouvelles choses en dehors des institutions classiques. Il y a aussi une réelle envie pour tout un tas de personnes de transmettre une expertise et de créer du contenu. Peu à peu, on va vers une sorte de décentralisation de l’éducation. Et sur cet aspect-là, je suis assez optimiste. Cette décentralisation pourrait permettre de dépasser le “one size fits all” des institutions traditionnelles et offrir la possibilité à n’importe qui d’accéder à des contenus de niche qui n’existent pas ailleurs.
L’existence de Snowball, c’est le début de cette décentralisation ou plutôt une conséquence de l’échec du système scolaire en matière d’éducation financière ?
En France comme en Belgique, on a un système de retraite par répartition qui n’existe pas nécessairement dans beaucoup d’autres pays – comme les pays anglo-saxons. Ce système fait qu’on n’a jamais réellement eu un besoin fondamental d’investir notre argent. Toutefois, depuis quelques années, on remarque peu à peu que ce système n’est plus soutenable. Il devient nécessaire de diversifier les formes d’investissement. Pour moi, il est temps de commencer à proposer une éducation financière aux enfants durant la scolarité obligatoire. Ça devient peu à peu une des compétences essentielles du citoyen d’aujourd’hui. Ce n’est donc pas encore un échec, mais si la situation n’évolue pas pendant un certain temps, ça va le devenir.
Tu as lancé Snowball parce que tu as observé un intérêt de différentes personnes pour le sujet des finances personnelles. Comment ça s’est manifesté au début ?
Je publie chaque année un rapport dans lequel je traque une série d’aspects de ma vie, le YOLO Report – NDLR : en référence à son nom, Yoann Lopez. En 2020, lorsque j’ai inauguré une partie sur les finances personnelles, j’ai eu pas mal de questions. Au boulot notamment, où des personnes sont venues me trouver en me disant : “J'ai lu ton rapport. D'ailleurs, j'aimerais bien ouvrir un compte sur Yomoni. Tu peux m'en dire plus ?” Ensuite, des questions par e-mail, des messages privés sur LinkedIn ou même des textos de potes. Ce n’était pas énorme, une vingtaine de personnes. Mais comparé aux années précédentes, c’était beaucoup pour un sujet en particulier. Un réel signal faible. Je me suis dit : “Ça, c’est un sujet qui intéresse réellement. Pourquoi ne pas explorer cet univers ?”
Fin 2019, j’avais lancé une newsletter pour partager les bonnes pratiques de certaines entreprises en matière de management et de marketing. À l’époque, j’avais déjà opté pour Substack. Un collègue, Benjamin – NDLR : Benjamin Perrin, auteur de “Plumes with attitudes” –, lançait lui aussi sa newsletter et m’avait parlé de cet outil. C’était le meilleur moyen de commencer une newsletter sans se prendre la tête sur les aspects techniques.
Tout ça tournait un peu en arrière-plan dans ma tête. J’ai commencé à avoir pas mal d’idées. Au début, j’ai voulu faire une sorte de newsletter à travers laquelle les gens pouvaient me donner de l’argent que je me chargerais d’investir et de redistribuer. Je pensais à des modèles un peu innovants, mais c’était compliqué légalement. Après deux mois, j'en suis arrivé à une conclusion simple : “Je vais juste faire une newsletter, je ne vais pas réfléchir à la monétisation. Je vais juste partager un peu comme j'ai fait dans le YOLO report, juste des cas d'usage pratiques et quelques explications. On verra bien.”
YOLO donc. (Rire) Pour transformer ce “signal faible” en “signal fort”, tu as tout de même testé l’intérêt du public pour le format ?
Oui, à travers un post LinkedIn. Son but était d’évaluer si des gens étaient prêts à s'abonner à une newsletter sur les finances personnelles. Avec les résultats, ça a validé le projet. Je me suis lancé. Sur la rédaction du contenu et tout ça, je me suis vraiment fié à moi et à ce qui me faisait plaisir d’écrire. Évidemment, je prends toujours en compte les retours des lecteurs. Mais souvent, je vais lancer une idée et analyser les retours.
Pourquoi avoir choisi le format de la newsletter ? Je t’ai déjà entendu dire que c’était un format avec lequel tu étais à l’aise, plus que l’audio ou la vidéo. Dans une de tes interviews, tu soulignais aussi que l’écrit était un format plus adapté par rapport à la transmission de savoirs et l’apprentissage. Est-ce que tu peux m’en dire plus ?
Pour moi, la force de l'écrit, c'est que tu peux facilement passer à travers un texte ou ses titres, faire des allers-retours, sélectionner ce qui t’intéresse. Alors qu’avec la vidéo ou l'audio, tu ne peux pas en voir le contenu directement. Ce sont des médias assez opaques. C’est cette capacité à scanner le texte et se l’approprier qui est importante pour moi.
Ça semble aussi avoir bien plu à ton lectorat. Moins de deux mois après le lancement de Snowball, tu en proposes une version payante. Qu'est-ce qui a motivé cette évolution rapide ?
L'élément déclencheur, ça a été surtout lorsque j'ai eu les premiers retours positifs qui disaient : “C'est cool ce que tu fais. J'ai enfin compris ça. J'aime bien le format, j'aime bien le ton.” Ça s’est poursuivi après les premières éditions. Je me suis dit : “Ça apporte vraiment de la valeur aux lecteurs. Ça me prend du temps. J'aime bien le faire. Pourquoi pas justement proposer une version payante qui apporte plus de valeur, qui va au-delà de ce que je fais en gratuit. Pourquoi pas tester ?”
À ce moment-là, tu ne proposes pas directement cette version payante. Tu élabores d’abord un questionnaire pour savoir si tes lecteurs étaient prêts à payer pour ce contenu. Pourquoi cette approche, alors que jusque-là, tu étais dans le test & learn ?
L’enjeu d’une version payante était plus important pour moi. Je ne voulais pas me planter là-dessus. Je trouvais ça aussi plus facile qu’au lancement parce que j’avais déjà une bonne base de lecteurs. C’était plus simple de sonder ces personnes-là. Ensuite, c’était une façon d’intégrer la communauté au développement de la newsletter : j’avais envie que les premiers abonnés puissent participer à cette évolution. Ça m’a réellement aidé à filtrer les idées et à faire des choix, tant sur le contenu que les fonctionnalités de cette version premium.
Il y a quelque chose qui me fascine et dont j’aimerais connaître la “sauce secrète” : comment réussis-tu à susciter l’engagement de tes lecteurs pour des sujets comme l’économie, la finance et l’investissement ? Quelle est ton approche pédagogique ?
De manière générale, les gens n’ont plus envie de lire des articles de Bloomberg ou du Financial Times. Ils souhaitent surtout lire l'article de tel journaliste du Financial Times. C’est pour cela qu’au niveau de la presse notamment, les choses sont en train de changer et que de plus en plus de journalistes partent travailler en solo. [NDLR : Valentin Decker, cité dans l’édition précédente, a récemment analysé ce phénomène dans son article “Pourquoi le modèle des médias traditionnels est mort ?”] Ça leur permet d’avoir un ton, des opinions, et ça contribue au fait de rendre le sujet plus accessible et moins aseptisé. C’est la même chose dans la formation. Le lecteur arrive à se projeter et se dit : “Il y a une personne derrière, et ce n’est pas un journal ou un cours comme un autre.”
Et c’est comme cela que tu fonctionnes pour Snowball ?
Oui, mon ton se trouve entre le langage écrit et le langage parlé. Cela rend la lecture plus légère, et ça éloigne du ton journalistique de l’univers de la finance ou de l’économie. J’utilise aussi beaucoup d’illustrations, des dessins que je fais moi-même, des exemples concrets et des analogies. Dès que j’ai une notion complexe à faire passer, le fait de la comparer à quelque chose de proche du lecteur, ou de prendre un exemple réel, ça aide à la rendre plus compréhensible ou plus fun. Parfois les deux même.
J’ai aussi l’impression que tu amènes beaucoup ton expérience dans chaque édition.
Je partage effectivement mes investissements, mes prédictions, mes chiffres, mes décisions. Cela crée une façon de se projeter beaucoup plus simple que juste : “Je vous parle d'éco et voilà”. Je crois que cette transparence a beaucoup joué dans la croissance de la newsletter.
Malgré cette volonté de se détacher d’une approche traditionnelle, tu as créé une nouvelle catégorie dans ta newsletter : ECON 101, en référence aux cours d’introduction à l’économie dans les universités américaines. Tu souhaites proposer “une introduction aux concepts économiques les plus importants de la vie de tous les jours”. Parce que les gens n’ont pas les bases, ou juste par plaisir ?
C’est une intuition, et surtout par plaisir. Un jour où j'écrivais une édition et je me suis dit : “Dans la partie économie, ce serait cool de partager de temps en temps des concepts économiques.” C'est aussi une volonté de partager ce que j'ai appris à la fac et que je trouve vraiment cool. Pourtant, ce sont des sujets qui ont une mauvaise réputation. Je pense que si je trouve le sujet cool, tout le monde peut le trouver relativement cool. (Rire). Selon la manière dont c'est amené. C’est comme ça qu’ECON 101 est née. Au début, c’était une partie de Snowball, et ensuite j’en ai fait une newsletter dédiée pour permettre aux personnes de la recevoir ou non.
Tu y développes une approche différente pour la création du contenu ?
Non, en vrai, c'est à peu près pareil. Je n’ai pas réellement de processus établi. (Rire) Je ne sais pas, je me dis “Je vais parler de ça”. Et je me mets à écrire. Et voilà (Rire) Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’éditions plus courtes. Ce sont des concepts un plus théoriques et peu plus denses intellectuellement. Donc je n'ai pas envie de noyer les lecteurs dans des trucs d’une dizaine de pages.
Comme ECON 101 l’illustre, j’ai l’impression que tu envisages Snowball comme un écosystème. D’ailleurs, en pédagogie, on parlerait de dispositif pédagogique. Il y a la newsletter comme pilier central, mais aussi une application pour smartphone, une communauté, des informations via What’s App...
C’est vrai. J’ai envie de réussir à créer un hub des finances personnelles. Je souhaite réussir à tout centraliser. Pour l’instant, Substack me limite dans ce que je peux faire. Je suis obligé de travailler avec des liens qui renvoient vers les différents outils. Ce que j’ai envie de faire dans les prochains mois, c'est justement de commencer à réellement créer ce hub pour tout soit accessible au même endroit afin de garder cette cohérence et cette unicité au sein de l'écosystème.
J’ai vu que tu faisais aussi d’autres expérimentations. Tu utilises Instagram depuis quelques mois pour définir certains concepts, présenter des opportunités d’investissement ou répondre à des questions. Instagram peut réellement être un outil pédagogique ?
Chaque médium a ses forces et ses faiblesses. Ce que j’aime beaucoup sur Instagram, c’est que l’approche “questions-réponses” est plus directe que par e-mail ou même à travers la communauté. Le réseau permet aussi de rendre les choses plus ludiques à travers l’image, et de potentiellement toucher une audience qui n’irait pas vers l’e-mail. C'est une façon pour un autre public d’entrer doucement dans l'univers, sans se prendre un e-mail que tu mets un quart d'heure à lire. C’est un peu pareil pour Twitter. C'est la manière dont j’ai envie de communiquer. Les choses vont probablement évoluer, mais voilà. Et puis, ça me plaît de faire ça, donc je prends du plaisir à le faire, je teste.
Tu évalues l’impact de Snowball ? Pas nécessairement en termes de taux d’ouverture ou de taux de clics, mais plutôt sur le fait de savoir si des personnes développent de réelles compétences à travers cette newsletter ?
Je ne l'ai jamais fait directement. Les gens me répondent assez naturellement et me partagent leurs histoires : “Grâce à toi, j'ai ouvert ma première assurance vie ou j'ai acheté mes premières actions ou j'ai enfin fait ça.” C'est quasi quotidien. Par contre, je n’ai jamais fait de sondage. Je me dis que si certaines personnes le font de manière proactive, potentiellement il y en a beaucoup d’autres derrière qui n’osent pas partager. Pour l’instant, je n’ai rien pas de réelles métriques. Mais ce sont des informations que j’ai envie de connaître. Ça, c'est sûr.
Pour terminer, même si on a déjà effleuré le sujet, j’aimerais revenir sur le futur de Snowball. En décrivant ta vision il y a quelques mois, tu indiquais : “Sur la thématique éducation, j'ai déjà commencé par la newsletter Snowball, je veux continuer à donner aux gens les compétences dont ils ont besoin pour prendre les bonnes décisions. Il faut comprendre les règles du jeu pour bien jouer. Il faut avoir les bonnes informations.” C’est ambitieux. C’est quoi le futur de l’éducation chez Snowball ?
C'est un gros sujet la partie éducation. J’ai beaucoup d’idées et je n’ai pas de roadmap très claire. (Rire) Ce qui est sûr, c’est que j’aimerais réussir à donner une dimension éducative à une application qui permettra aux gens d’investir. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’outils plutôt cool du point de vue de l’expérience utilisateur et de l’interface, mais ils ne proposent pas de conseils sur la manière d’investir. C’est un problème à régler. Les deux dimensions sont séparées, ça donne un truc du genre : “Je vais d'abord aller lire les cinq premiers articles pour investir en Bourse et puis après, je vais télécharger mon application.” J’aimerais réussir à intégrer cet apport de savoirs et d’expertise au sein même de l’outil pour investir, le tout à travers une expérience fluide.
Après, si on parle d’éducation pure et notamment de la newsletter, j’aimerais parvenir à segmenter le contenu par rapport au niveau des personnes. Aujourd’hui, j’essaie de parler au novice comme à l’expert. J’aimerais avoir un ton et des informations plus adaptées en fonction du niveau de chacun. J’envisage même un système par étapes à travers lequel tu dois, par exemple, avoir les bases et les valider avant de pouvoir recevoir les e-mails d’un niveau plus élevé. Comme un jeu vidéo.
Dans ces évolutions, un aspect qui me semble plus compliqué, c’est la capacité à créer autant de contenu. Je ne pourrai pas continuer, moi, à produire toutes ces newsletters. Le défi, ça va être de garder une cohérence. Je n’en suis pas encore là, mais j’y réfléchis. Un des modèles que j’aime beaucoup, c’est un collectif de créateurs, comme Every. Ils ont plein de rédacteurs, chacun possède sa personnalité et il y a tout de même une forme de cohérence. Je pense que c'est une piste intéressante pour le futur de Snowball.
On termine sur de belles perspectives. Tu as de quoi continuer à bien t’amuser ! J’ai hâte de découvrir les futurs produits de Snowball. Je te dis un grand merci Yoann pour cette conversation passionnante. À bientôt 👋
Six manières de compléter cette conversation :
S’abonner à la newsletter Snowball.xyz (la version gratuite est envoyée deux fois par mois).
Découvrir les coulisses de Snowball à travers l’autre newsletter de Yoann : Behind the Curtain.
Comprendre la manière dont Yoann a élaboré et fait évoluer sa newsletter à travers son interview dans le podcast “Maker Side”.
Connaître les stratégies d’investissement de Yoann en écoutant son interview dans le podcast “La Martingale”.
Lire le livre conseillé par Yoann pour une introduction à l’éducation financière : “The Psychology of Money” par Morgan Housel.
Écouter l’interview de l’ancien CTO de Coinbase, Balaji Srinivasan, à propos d’éducation décentralisée et de son projet 1729. Une newsletter qui paie ses lecteurs·rices s’ils développent des compétences et accomplissent des projets.
📚 Lectures
Jean-Charles Cailliez · 4 minutes de lecture
Une réflexion géniale sur la nature de l’innovation – pédagogique –, sa définition polysémique et la nécessité, pour qu’elle fonctionne, d’embarquer tou·te·s les utilisateurs·rices, même les plus résistant·e·s au changement. J’ai adoré cet article ! J’ai presque envie d’en faire un manifeste. Je vous conseille également de vous perdre dans les différents billets écrits par Jean-Charles depuis plus de huit ans.
Farnam Street · 18 minutes de lecture
Fin 2020, j’ai fait un constat assez amer : malgré une importante consommation de contenus (livres, articles, documentaires, films, etc.) depuis plusieurs années, j’avais l’impression d’en oublier une bonne partie et de ne jamais rien réutiliser. Depuis, j’essaie de développer mes compétences en prise de notes pour mieux conserver – et réutiliser – ce que je lis, regarde ou apprends. Dans cet article, vous découvrirez les étapes nécessaires pour vous approprier ce que vous lisez et réutiliser ces idées dans le futur.
Engaging Students in an Online Era
David Cormier, Ghanem Ghanem, and Brandon Mailloux
Cette ressource m’a été proposée par Jacques Dubois sur Twitter. Ce court ouvrage vous partage les leçons apprises d’expérimentations visant à engager des étudiant·e·s dans des parcours en ligne. Sa particularité ? Il a été co-conçu avec 70 étudiant·e·s universitaires qui ont réfléchi à ce que l’engagement signifiait dans leurs cours, donné des pistes sur les contenus les plus motivants et partagé leur vision de l’évaluation.
Arlette Audiffred Hinojosa · 4 minutes de lecture
En pleine pandémie, une enseignante propose à ses étudiant·e·s une nouvelle modalité pour les comptes rendus de laboratoire : au lieu de produire un rapport écrit, ils/elles ont été invité·e·s à réaliser une présentation vidéo d'une minute à l'aide de TikTok pour expliquer les phénomènes observés et leurs conclusions. Je vous laisse découvrir les résultats de cette expérience qui met en avant l’intérêt d’utiliser des outils issus de l’univers de ses élèves afin de rendre les apprentissages plus concrets et de faire de l’éducation aux médias.
👩💻 Outils
Circle · Dans de nombreuses formations de moyenne ou longue durée, j’aime créer une communauté de pratique pour les différentes raisons évoquées dans l’édition précédente. Pour cela, j’utilisais Slack depuis plus de deux ans, mais je me suis tourné depuis quelques mois vers Circle. Si j’aime particulièrement cette plateforme, c’est parce que son ergonomie promeut la communication asynchrone : rédiger de réels posts réfléchis, à l’opposé de messages courts pour lesquels on attend une réponse immédiate. On se croirait revenu à l’époque des bons vieux forums, le tout dans une interface adaptée aux usages actuels.
Focalboard · Focalboard est une alternative open source et auto-hébergée à Trello, Notion et Asana. Vous avez besoin de gérer un (ou plusieurs) projets ? Organiser des tâches en équipe(s) ? Partager des notes ? C’est l’outil qu’il vous faut.
Classroomscreen · C’est l’un des outils que j’utilise le plus pour la facilitation d'ateliers ou l’animation de formations en présentiel. Il s’agit d’un site Internet proposant onze modules interactifs pour la gestion et l’animation d’un groupe : minuteur, horloge, application pour choisir des noms au hasard, tableau blanc, traitement de texte pour les consignes, etc. De quoi transformer n’importe quel projecteur en tableau blanc interactif. Par ailleurs, c’est sans publicité et gratuit – une version payante vous offre quelques fonctionnalités complémentaires. À essayer, vraiment !